La maire de Saint-Denis a tenu à être présente ce mercredi 9 février à la 10ème Conférence Intercommunale du Logement (CIL) de la CINOR pour porter le message des Dionysien.nes.
À l’ordre du jour, la programmation de la construction de logements sociaux, les attributions et la cotation des demandes. Hébergeant le tiers des logements sociaux de La Réunion, Saint-Denis prend ses responsabilités en ce domaine et continue à marquer son engagement en faveur des citoyen.nes les moins favorisé.es.
Saint-Denis compte actuellement plus de 24 000 logements sociaux au titre de la loi relative à la Solidarité et au Renouvellement Urbain (SRU) sur son territoire alors qu’elle ne représente que 17,5% de la population réunionnaise. Pour la municipalité de Saint-Denis, Ville fraternelle et engagée en faveur des plus défavorisé.es, la construction de logements sociaux est, au-delà d’une obligation légale, une obligation morale visant à apporter une réponse solidaire aux besoins des personnes qui ont besoin de logements abordables.
UN EFFORT RENFORCÉ CETTE DERNIÈRE DÉCENNIE
La Ville de Saint-Denis s’est engagée dans une dynamique de production intensive de logements sociaux dès 2008, pour pallier la faiblesse constatée précédemment. De 2008 à 2019, Saint-Denis a ainsi construit 5 612 logements sociaux (notamment 3 000 LLS*, 2 148 LLTS* et 353 PLS*) soit un quart des logements sociaux réalisés sur l’île pendant cette période.
Des efforts maintenus car de 34% de taux SRU, nous sommes en 2021 à 38%. Malgré tout cela, nous avons encore 8 000 demandes de logements dont 40% proviennent de l’extérieur de Saint-Denis. « C’est un sujet pour la maire que je suis ».
La CINOR est l’EPCI (Établissement Public de Coopération Intercommunale) qui a livré le plus de logements sociaux en 2020 avec plus du tiers des constructions.
PRIVILÉGIER LA QUALITÉ
La Ville de Saint-Denis a la volonté de créer pour chacun un cadre de vie agréable et apaisé. Maintenant nous voulons une diversification de l’offre pour favoriser le parcours résidentiel : construire du logement social différemment. C’est moins le nombre qui importe que la réussite d’avoir des logements où les citoyen.nes se sentent bien et s’épanouissent. Le fort pourcentage des demandes de mutation du parc social, avec plus d’un tiers des demandeur.euse.s de logements sociaux qui sont déjà locataires du parc social, témoigne d’un certain niveau de mal-être et cela confirme notre volonté d’améliorer les conditions de vie au sein des parcs sociaux, notamment en termes de mixité sociale et d’intégration. C’est d’ailleurs cet objectif qui est imposé dans le cadre du projet PRUNEL porté par l’ANRU.
Saint-Denis souhaite ainsi favoriser sur son territoire des logements adaptés aux jeunes, aux jeunes actif. ve.s, et aux aîné.es. Nous aurons plus de 26 000 personnes âgées en 2032. Des personnes âgées qui ne veulent plus vivre seules. Des solutions doivent être envisagées pour que leurs enfants puissent vivre à proximité ou encore la construction de résidences pour personnes âgées leur permettant de pas être déracinées de leur quartier. Parmi les jeunes de 18-24 ans, 7 823 vivent chez leurs parents. Des jeunes qui même s’ils sont en activité sont en situation précaire (CDD, apprentissage…).
Pour la municipalité, le logement social n’est pas un but en soi, mais bien une solution adaptée à chaque moment de la vie, et dans la mesure du possible un tremplin vers l’épanouissement. C’est pourquoi elle poursuit également ses efforts pour développer, de manière conjointe, les équipements de proximité, les infrastructures et les services.
Nous voulons une ville où chacun, chaque famille puisse non pas être logé mais habiter. Vivre dans la ville urbaine dense, village vert et durable. On ne peut plus faire 82% du logement social et 100% des LLTS du territoire de la CINOR à Saint-Denis. Car la densification à outrance avec une politique de peuplement conduisant à la ghettoïsation est une bombe à retardement pour Saint- Denis, pour la CINOR et pour La Réunion. Les programmations futures doivent maintenir l’attractivité de la CINOR et la solidarité doit devenir une valeur partagée à l’échelle de la CINOR et de La Réunion.
C’est un sujet important sur lequel je serai particulièrement attentive et qui réclame la mobilisation de tous ».