C’est ce qu’ils ont fait savoir via un communiqué de presse concernant la venue dans l’île de deux personnes missionnées par le gouvernement. Voici le communiqué des députés insoumis Jean-Hugues Ratenon et Perceval Gaillard :
« Deux rapporteurs (Monsieur Pierre EGEA, spécialisé en droit des collectivités territoriales, droit
constitutionnel, docteur en droit et Monsieur Frédéric MONTLOUIS-FELICITE qui vient du secteur privé, Directeur de l’Institut de l’entreprise, un think tank français, ancien cadre chez Vinci) sont actuellement en mission à La Réunion, à la demande du Président Macron, concernant « l’avenir institutionnel à La Réunion. Sur le fond comme sur la forme leur venue pose problème.
Sur la forme d’abord : en tant que députés nous n’avons été informés qu’à la dernière minute de la possibilité de les rencontrer, le jour pour le lendemain, ce qui n’est pas sérieux vu le sujet abordé. C’est un manque de respect pour les parlementaires de La Réunion. A ce stade chacun est donc libre de se précipiter à leur rencontre ou non.
Sur le fond ensuite : ce n’est pas à 2 experts nommés par Paris, qui viennent rencontrer quelques élus, de décider sur un sujet aussi important. Il serait plus juste que d’autres représentants de la population soient consultés dans la plus grande transparence car c’est aux gens du territoire de décider et de mener le processus.
« C’est au peuple, et uniquement à lui, de décider de son avenir institutionnel »
En effet pas de changement sans consultation et décision populaire. Comment ne pas s’étonner d’une telle méthode et d’un tel calendrier au moment même où le gouvernement fait la sourde oreille par ailleurs sur la vie chère, les marges abusives, la crise du logement, le chômage, le changement climatique ou l’insécurité ?N’est-ce pas encore une diversion pour nous dresser les uns contre les autres et nous diviser ?
En attendant les problèmes persistent et s’aggravent.
Pour notre part, nous continuerons à nous battre pour une adaptation des normes et lois à notre réalité économique, sociale, écologique, démographique ou géopolitique (comme nous l’avons fait pour les normes RUP sur les matériaux de construction) mais nous refusons qu’un tel débat soit bâclé, confisqué par des « experts » ou une poignée d’élus.
C’est au peuple, et uniquement à lui, de décider de son avenir institutionnel. Ce qui est valable pour l’Hexagone l’est aussi pour nous. Aussi, nous refusons de les rencontrer dans ces conditions et alertons la population sur les tentatives de division du gouvernement. Aucune discussion n’est possible sur ce sujet sans que le cadre soit clairement défini, notamment pour que l’ensemble des sujets fassent l’objet d’un grand débat populaire ».