Le ministre chargé des Outre-Mer, Jean-François Carenco auditionné par la délégation sénatoriale aux Outre-Mer(VIDÉOS)

Il serait hypocrite et mensonger de faire croire que toute la Réunion est aujourd’hui suspendue au sort du JIR et de son Pdg, c’est-à-dire à la décision du tribunal de commerce concernant le contentieux opposant la direction du Journal de l’île à celle de ICP Roto, plus précisément au règlement de compte entre Jacques Tillier et Alfred Chane Pane. Hormis le club d’abonnés du JIR, ses lecteurs et le microcosme médiatique, politique et économique, l’impression ou pas du Journal de l’île ne constitue pas la préoccupation première de « Monsieur et de Madame Grondin » qui ont sûrement d’autres soucis de la vie quotidienne à gérer (inflation, augmentation des prix des denrées alimentaires, de l’eau, d’électricité, des carburants, augmentation des taux d’imposition, scolarité des enfants, études des plus grands, problèmes de santé peut-être etc…). Mais, pour autant, dès lors que la liberté d’expression se trouverait à être menacée, personne ne peut rester indifférent.

Qui pourrait s’élever contre la liberté d’expression? Surtout pas Free Dom qui, depuis 41 ans, vous en donne quotidiennement la preuve. Pas la peine donc de vous refaire l’histoire. La défense de la liberté d’expression est dans l’ADN même de Free Dom et de Camille Sudre, le fondateur de la Radio de la liberté, la radio du peuple qu’un certain éditorialiste se prenant pour un grand donneur de leçon et un redresseur de torts se plait parfois à qualifier de « radio mille collines ». Dès lors que cette liberté serait censurée, Free Dom sera toujours présente pour la défendre.

Raison pour laquelle, dans le conflit commercial qui oppose actuellement le groupe JIR et son imprimeur ICP-Roto, notre antenne est toujours restée ouverte à tous les protagonistes de cette affaire sans exception puisque nous partons du principe que la liberté d’expression est sacrée et qu’elle doit être accordée à toutes et à tous, pauvres ou riches, petits ou gros, malades ou en bonne santé, noir ou blanc ou jaune ou rose… Notre ligne éditoriale ne se définit pas en fonction de celles et ceux qui acceptent de passer à la caisse pour mettre au pot de la Pub, comme ça pourrait être le cas dans certains médias.

Concernant le JIR, Free Dom espère sincèrement que ce journal s’en sortira et qu’il continuera à vivre. Hier, jeudi 6 octobre, le tribunal de commerce de Saint-Denis a abondé dans ce sens en condamnant ICP Roto à imprimer le Journal de l’Île, lequel avait, le jour même déposé, un référé sous peine d’une pénalité de 200 000 euros par jour en cas de refus de l’imprimeur. A suivre !

Mais la liberté de la presse et la liberté d’expression donnent-elles pour autant le droit d’insulter, le droit de jeter en pâture, de salir, de traîner (hebdomadairement) dans la boue des êtres humains, homme ou femme, quelle que soit leur fonction, quel que soit leur statut social, économique ou religieux. Le respect d’autrui avant tout et une ligne éditoriale basée sur l’objectivité, c’est notre credo à nous. Exit tout règlement de comptes personnels à des fins mercantiles, sous prétexte de liberté de la presse !

Toujours à propos de cette affaire JIR/ICP Roto ou Tillier/Chane Pane (éditeur et imprimeur), les quelques lignes qui vont suivre n’engagent que moi. Je ne connais pas les tenants et les aboutissants du contrat qui lie les deux groupes; Je ne connais pas réellement les dessous de cette affaire hormis les attaques ciblées du Pdg du JIR contre Chane Pane et la réplique cinglante du patron d’ICP Roto à Tillier. Je ne reviendrai pas non plus sur les relations entre Tillier et Chane Pane du temps où ils étaient cul et chemise et du temps où leurs sociétés respectives étaient très bien subventionnées en millions d’euros par la Région de Didier Robert. Je voudrais tout simplement dire que, plutôt que d’appeler la population au secours, il fallait dès le début saisir les instances judiciaires habilitées, en l’occurrence le tribunal de commerce, pour régler ce contentieux commercial.

Quant à l’analyse de Tillier, selon laquelle il s’agirait, laisse-t-il entendre, d’un « coup politique » qui serait fomenté par Chane Pane avec la complicité d’Huguette Bello (présidente de Région), d’Emmanuel Séraphin (maire de St-Paul) et même Didier Robert (ancien président de Région et ancien « ami » du Pdg du JIR), à vous juger! Les délires n’ont jamais été ma tasse de thé.

Idem pour les expressions telles que « méthode de voyou », « méthode de gangster » que le Pdg du JIR emploie pour qualifier la décision de Chane Pane de cesser toute collaboration avec son journal. Tillier qui parle de « méthode de voyou », de « méthode de gangster »… Oui, vous avez bien lu ! Pour moi, ce sera sans commentaire ! J’ai beaucoup de respect pour le JIR, ce journal qui existe depuis 1951 et que j’ai bien connu, pour ses fondateurs historiques ainsi que pour son personnel toutes catégories confondues et pour la majorité de ses journalistes au sein de la rédaction, mais concernant d’autres personnes (suivez mon regard), un mot me revient souvent à l’esprit depuis vendredi dernier, c’est celui de Karma. Il existe une définition toute simple de ce mot Karma, qui est la suivante : « ceux qui ont trahi, seront trahis ; A ceux qui t’on menti, on mentira ; Ceux qui t’ont trompé, seront trompés ; Ceux qui t’ont offensé, seront offensés ; Ceux qui t’ont fait souffrir, souffriront davantage : parce que ce sont les règles du jeu ».

Et, comme je vous le disais plus haut, je suis bien évidemment pour la liberté de la presse, pour la liberté d’expression, la liberté d’informer, mais ces libertés là ne donnent pas le droit d’insulter, de dénigrer, de mépriser et de rabaisser. Ma grand-mère me disait souvent que « les gens heureux ne perdent pas leur temps en faisant du mal aux autres. La méchanceté, c’est pour les gens malheureux, frustrés, médiocres et envieux ». Comprenne qui pourra !

La Réunion risque-t-elle de basculer dans la violence chronique comme à Mayotte ?

Assisterait-on à une banalisation de la violence à la Réunion ? Ce qui s’est passé cette semaine à Fayard à Saint-André, et même avant, puis dimanche dernier au stade Allane à Saint-Benoit, m’interpelle car je me dis qu’au rythme où s’enchaînent les actes de violence, ça finira un jour par péter à une plus grande échelle. Bien sûr d’ici à quelques semaines, le représentant de l’Etat entouré des gradés de la gendarmerie et galonnés de la police pourrait tenir une conférence de presse en démontrant que « statistiquement le taux de délinquance est en baisse », mais sur le terrain, je peux vous assurer, notamment pour les gens qui habitent Fayard et certains quartiers de Saint-Benoit, que le ressenti est tout autre. La peur s’est installée depuis longtemps déjà.

Il y a incontestablement une montée de violence dans l’Est de l’île. A Saint-André, plus précisément à Fayard où, il y a deux semaines, des pompiers ont été agressés à coups de galets alors qu’ils se trouvaient en intervention sur un feu de poubelle qui aurait pu se propager. Après les pompiers, ce fut au tour des policiers, cette semaine, de se faire caillasser, toujours à Fayard. Des mineurs ont été interpellés. Où va-t-on ? Des gamins qui agressent pompiers et représentants de la loi !

Dimanche dernier – comme moi, vous avez sans doute vu les vidéos postées sur les réseaux sociaux – des jeunes armés de batte de baseball, de couteau et de sabre sont descendus sur le stade Jean Allane à Saint-Benoit pour totocher des joueurs de foot ainsi que des supporters dont un enfant de 5 ans les blessant ainsi grièvement. Une violence d’une sauvagerie incroyable. L’on se serait cru face à une scène de guerre tribale dans certains pays de la zone ou en Afrique. Nous sommes en 2022 à la Réunion.

Et si ces actes de violence s’étaient soldés par des morts, où en serait-on aujourd’hui ! Les pouvoirs ne devraient pas minimiser cette violence « importée » qui ne cesse de monter crescendo dans notre département. Il faudrait prendre le problème à la racine et ne pas se contenter de pansement sur une jambe de bois.

Tous les pouvoirs publics, Etat, collectivités, forces de l’ordre devraient en effet se mobiliser afin de trouver des solutions à ces violences en bandes organisées qui, à l’instar de ce qui se passe à Mayotte entre Mahorais et migrants Comoriens, commencent à s’installer dans notre île à tel point que certaines familles autochtones sont depuis ces dernières années contraintes de vendre leur bien pour fuir les quartiers dans lesquels ont poussé comme des champignons des « guetthos ethniques » en raison d’une gestion pour le moins bizarre de l’habitat social.

« Violence psychologique » dans les logements sociaux

En parlant de logement social, dans le cadre d’un reportage, lundi dernier, j’ai pu me rendre dans certains appartements du côté de Bras-Fusil. La honte ! Je n’ai pas d’autre mot. Comment se fait-il que des bailleurs sociaux puissent laisser leurs locataires vivre dans de telles conditions ? Des bailleurs sociaux qui ont, visiblement de l’argent, pour acheter du foncier et construire davantage mais qui n’ont pas les moyens d’entretenir ce qu’ils ont déjà construit. En rappelant que la construction de logements sociaux est grandement subventionnée par l’argent public et bénéficie également de la défiscalisation. Cette insalubrité de l’habitat constitue une menace pour la santé des locataires (moisissures, invasion de cafards, de rats…) mais aussi une forme de violence, « une violence psychologique » qui vient s’ajouter à la misère sociale et qui les condamne à vivre « mal dans leur peau, dans leur tête », au milieu d’un environnement malsain sans aucune perspective, pas même celle de pouvoir accéder à leur logement et devenir propriétaire – à moins de débourser une grosse somme d’argent – en dépit de tous les loyers qu’ils ont déjà versés au fil des années. Il y a là un vrai problème social et un problème politique.

A propos de politique, tandis que nos députés s’étripent au Palais de Bourbon sur le sujet des violences faites aux femmes, Emmanuel Macron, lui, est à fond dans sa réforme de retraite et se dit prêt à dissoudre l’Assemblée nationale si les députés, de l’opposition notamment, étaient amenés à brandir la motion de censure sur le vote de la réforme des retraites. Dissoudre l’Assemblée nationale : voilà qui ressemble à du gros chantage ! Les députés nouvellement élus n’ont pas encore réglé leurs comptes de campagne des législatives de juin dernier qu’ils seraient de nouveau appelés à se présenter au verdict populaire ? Il faut être sérieux. Sans compter que cette opération de dissolution pourrait s’avérer risquée pour la majorité présidentielle dans le sens où si le Président de la République devait passer de la parole aux actes, il pourrait y perdre des plumes, c’est-à-dire quelques uns (et unes) du peu de députés qui lui restent. Surtout dans le contexte actuel où c’est le Rassemblement National (RN) qui s’affiche, pour l’instant, comme étant le parti le plus « propre » : aucun problème de baffe comme à la NUPES, ni d’harcèlement moral et/sexuel comme à Renaissance.

C’est sans doute intention avec cette intention de resserrer les liens et tenter de conforter sa majorité parlementaire que le chef de l’Etat, accompagné de la Première ministre Elisabeth Borne, a reçu mercredi soir (5 octobre) à l’Elysée les sénateurs RDPI, les Indépendants (LI), RDSE et UC. Michel Dennemont (RDPI) et Nassimah Dindar (UC) y étaient mais pas Jean-Louis Lagourgue (LI) et Vivianne Malet (LR). La sénatrice centriste Nassimah Dindar a même pris le temps de se faire photographier aux côtés de la première dame.

Nassimah Dindar et Brigitte Macron : la brune et la blonde !

En tout cas, cet échange est considéré comme important pour la majorité présidentielle en vue des sujets législatifs à venir parmi lesquels, évidemment, le projet de réforme des retraites qui pourrait être présenté en début d’année prochaine. L’hiver métropolitain s’annonce chaud.

Pour finir, deux mots du Département et plus exactement du mouvement initié la semaine dernière par les deux intersyndicales existantes au sein de la collectivité avec d’un côté (CGTR, FO, CFTC et SPCD et, de l’autre, le SAFPTR, SNT et SAMFA. La première avait manifesté devant les grilles du palais de la Source le jeudi 29 septembre. La deuxième avait démarré son mouvement depuis la veille, le mercredi 28 septembre. Je vous disais que les intersyndicales défendaient les mêmes revendications mais que le combat était mené séparément. L’intersyndicale composée du SNT, SAFPTR et de Samfa avait proposé, le 29 septembre, à l’autre intersyndicale, de manifester ensemble, main dans la main devant les palais de la Source. Refus catégorique. Pourquoi ? « Problème d’égo », semble-t-il. Voilà qui augure mal d’une bonne défense des travailleurs de la collectivité départementale qui, faut-il le rappeler, compte 11 syndicats en son sein. Les 7 cités ci-dessus qui manifestent séparément en brandissant une longue liste de revendications en faveur du personnel victimes,, dit-on, de « souffrances au travail », et les 4 autres, plutôt silencieux, à savoir la CFDT (de Bernard Padavatan), l’UNSA (Patrick Thierry), FSU (Léandre Billaud) et Sud Solidaires (Moïse Mazeau). Quatre syndicats selon lesquels, manifestement, tout semble aller pour le mieux au Département. Cyrille Melchior, le président du Département, a prévu une rencontre avec les syndicats le vendredi 21 octobre prochain.

Y.M.

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