J’aime bien cette citation de Paul Valéry. L’écrivain, poète et philosophe (1871-1945), de son vrai nom Ambroise Paul Toussaint Jules Valéry, disait : « La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde ». Autrement dit, « faites ce que je dis mais pas ce que je fais ». Alors qu’à la Réunion, toutes les « interdictions » (restrictions) seront levées concernant la crise sanitaire – même si le virus fait plus que jamais des siennes – à partir de ce lundi 4 avril 2022, l’on ne peut s’empêcher d’avoir une petite pensée sur tout ce que nos politiques, avec à leur tête le chef suprême, n’avaient pas cessé de nous rabâcher durant ces derniers mois.
Pas plus tard que ce samedi, à la Défense Arena, devant près de 30 000 personnes, à l’occasion de son unique meeting électoral avant le premier tour de la présidentielle (dimanche 10 avril), le Président sortant et candidat à sa succession a dit : «J’ai une pensée émue, pour les personnels soignants mobilisés, parce qu’ils continuent de se battre dans les hôpitaux, dans leur cabinet, pas simplement contre le Covid qui continue à sévir, contre les formes de Covid long, et contre toutes les maladies que nous ne pouvons pas oublier, applaudissez nos soignants».
Le Président le dit lui même : « … le Covid qui continue à sévir ». Il le dit devant 30 000 personnes réunies dans une salle, sans masque pour la grande majorité d’entre elles comme on peut le voir sur les photos du meeting et sans doute aussi sans passe vaccinal qui n’était pas exigé à l’entrée. Alors qu’il y a peu, c’est ce même Président et son gouvernement, qui avaient interdit les pique-niques, les repas familiaux, les rassemblements sur la voie publique, toutes les sorties sans passe vaccinal et masque… Il était même interdit de manger un sandwich ou une barquette sur un banc public.
Aujourd’hui, même si « le Covid continue à sévir » (pour reprendre les mots d’Emmanuel Macron hier à l’Arena devant 30 000 jeunes et moins jeunes), tout est permis : au diable le masque, le passe vaccinal etc, etc… Je ne vais évidemment pas m’en plaindre, mais je me pose quand même une question : pourquoi avoir fait tout ce cinéma jusqu’à trois semaines (en métropole) et une semaine(à la Réunion) avant l’élection présidentielle ? Donc, si je comprends bien, il y a moins de risques à choper le Covid dans une salle avec 30 000 personnes sans masques et serrées les unes contre les autres comme des sardines en boîte que lors d’un pique-nique à 5 ou 6 en pleine nature ou à l’occasion d’un repas familial ! Si tout cela vous semble parfaitement cohérent, c’est donc moi qui suis très bête ! C’est possible…