Dans la salle des Accords de Grenelle à Paris, et en présence de Carine Seiler, haut commissaire aux compétences,, la Présidente de la Région Réunion, Huguette Bello, a signé avec l’État pour les années 2022 et 2023, Le Plan d’investissement dans les compétences, communément appelé le « PACTE ».
Cet accord permet à la Région de reprendre son rôle de chef de file en matière de formation professionnelle et de bénéficier d’important crédits d’État afin de mettre en place sa politique d’insertion des Réunionnais les plus éloignés de l’emploi.
Le « PACTE », signé à l’origine par la quasi-totalité des Régions en 2019, est une contractualisation entre l’État et la Région, où la collectivité s’était engagée à dépenser chaque année 34 millions d’euros en formation professionnelle. De son côté, l’État s’engageait à prendre en charge les achats de formation de la collectivité sur des publics cibles, notamment des demandeurs d’emploi sans qualification, pour la partie supérieure à 34 millions d’euros.
Concernant la part supplémentaire compensée par l’État, cette dernière était de 43 millions d’euros pour l’année 2019 et de 50,4 millions d’euros pour les années 2020, 2021 et 2022. Ce qui permettait donc à la Région de dépenser jusqu’à 84 millions d’euros annuellement pour l’achat de formation à disposition des Réunionnais, en ne mettant que 34 millions d’euros de fonds propres.
Le choix d’une politique de formation ambitieuse pour l’île de La Réunion n’a pas été fait ces dernières années, au sein de la Région Réunion. En effet, fin 2019, l’ancienne majorité a souhaité se retirer du PACTE et a écrit un courrier en ce sens au Gouvernement.
Ce dernier a alors proposé à la Région Réunion d’étaler les crédits compensables pour la seule année 2019, soit 43 millions d’euros, jusqu’en 2022.
La Région Réunion n’ayant pas contracté pour les années 2020 et 2021, la perte pour les finances de la collectivité s’est évaluée à 101,8 millions d’euros de crédits compensables par l’Etat en achat de formation. En outre, sur les 43 millions d’euros de crédits compensables de l’année 2019, étalés donc jusqu’en 2022, la Région n’avait utilisé que 7 millions d’euros de crédits lors de l’alternance mi-2021.
Ce qui peut être qualifié d’accident industriel par certain, de scandale par d’autres, est a minima un acte manqué, particulièrement dommageable pour la Réunion et pour les Réunionnais les plus fragiles. Croire au développement de la formation professionnelle à la Réunion, c’est pourtant croire en la capacité des Réunionnais.
Le développement des compétences et des qualifications sur notre île est en effet un sujet fondamental car il doit permettre à la fois à chacun de construire son parcours professionnel, mais également aux entreprises de disposer des qualifications et des compétences nécessaires à leur développement.
C’est à ce titre que la nouvelle majorité régionale a souhaité de nouveau s’engager au sein d’une démarche contractuelle et pluriannuelle avec l’Etat qui puisse mettre un terme aux erreurs commises et afficher une nouvelle ambition.
À ce titre, sous réserve de l’engagement de la Région de dépenser 24 millions d’euros annuels en formation professionnelle, ce sont les termes négociés avec l’État, ce dernier s’engage à verser à la collectivité une enveloppe de 66 millions d’euros de crédits supplémentaires couvrant les deux années 2022 et 2023.
Par la signature de cet avenant au Pacte, la Région Réunion repart sur le bon pied en matière de formation professionnelle. C’est une chance pour notre collectivité, une chance pour notre territoire et surtout une chance pour l’ensemble des Réunionnais qui en bénéficieront.