Audrey Bélim, sénatrice de La Réunion, a obtenu une avancée majeure pour l’agriculture ultramarine : une augmentation de 8 millions d’euros pour le Régime Spécifique d’Approvisionnement (RSA), dont 5 millions destinés à La Réunion.
« Justice pour nos agriculteurs : 8 millions d’euros pour le régime spécifique d’approvisionnement
Attendu depuis une décennie maintenant, le Sénat a adopté hier soir mon amendement abondant le Régime Spécifique d’Approvisionnement (RSA) de 8 millions d’euros, dont 5 millions pour La Réunion. Un vote transpartisan que nous sommes allées chercher avec les dents !
Pour rappel, le RSA est un dispositif crucial. Il compense les surcoûts liés à l’éloignement des Outre-mer pour importer des matières premières pour l’alimentation animale. Son maintien au même niveau depuis plus de 10 ans, conjuguée à la forte inflation actuelle, mettait en péril l’existence de nos filières agricoles ultramarines.
Les filières, après avoir pris absorbé cette inflation, n’avait plus d’autre choix que d’augmenter prochainement le prix de leurs produits, ce qui, vu l’inflation actuelle, allait détourner les Réunionnais de nos produits péi. Abonder le RSA, c’est participer à lutter contre la vie chère. C’est permettre à notre produits locaux de proposer des prix compétitifs face aux produits importés et de les concurrencer.
Depuis mon élection au Sénat, mon premier combat a été que cette promesse gouvernementale soit tenue.
Cette mobilisation s’est traduite par le dépôt d’un amendement lors du budget 2024, puis par un courrier à la Première ministre de l’époque Elisabeth BORNE. Cette question a également été portée jusqu’à l’Élysée à Emmanuel Macron lors d’événements en marge du salon de l’Agriculture. Je tiens particulièrement à saluer la mobilisation des filières agricoles réunionnaises qui n’ont jamais cessé de porter cette revendication légitime.
Cette hausse du RSA est fondamentale pour La Réunion. Elle doit nous permettre de consolider notre production locale, de renforcer notre autonomie alimentaire et de préserver le pouvoir d’achat des Réunionnais dans un contexte économique tendu.
Je resterai vigilante pour que ces 8 millions d’euros demeurent jusqu’à l’adoption finale du projet de loi de finances pour 2025 et continuerai à défendre les intérêts de notre agriculture réunionnaise, pilier essentiel de notre développement territorial. Nous sommes un peuple qui sait ce que veut dire Ti hache y coup gros bois.
Nous voyons notamment la ministre de l’Agriculture refuser cette enveloppe et indiquer que ce sont les collectivités qui devaient participer au financement du RSA. Je le dis solennellement : ce n’est pas à la région ni au département de La Réunion de prendre en charge un dispositif étatique et de compenser un handicap structurel. C’est à la solidarité nationale et ce sera un combat transpartisan pour toute remise en cause de ce point.
Enfin, il reste évidemment beaucoup à faire. Tant pour consolider notre production locale : je déposerai des amendements dans le cadre du futur projet de loi d’orientation agricole à ce sujet et reste à l’écoute des propositions. Que pour préserver le pouvoir d’achat des Reunionnais : je regrette que mes propositions d’augmenter les effectifs de la Dgccrf et de l’Autorite de la Concurrence Outre-mer n’aient pas été acceptées mercredi. Je défendrai bientôt une proposition de loi visant à expérimenter l’encadrement des loyers Outre- mer. Le combat contre la vie chère est vital. »