Suite à la publication, samedi dernier, d’un article à charge et politiquement orienté contre l’actuel maire de Saint-Paul par un journal local, Jean-François Nativel, conseiller départemental de la majorité et conseiller municipal de l’opposition à Saint-Paul a tenu à réagir « à cette nouvelle affaire qui secoue la mairie de Saint-Paul, et qui a conduit la Directrice Générale des Services (DGS) à démissionner. Je suis particulièrement surpris car c’était une membre de l’équipe municipale qui m’apparaissait plutôt sympathique, disait bonjour avec un sourire, et c’est assez rare pour être souligné. Alors que je suis élu d’opposition et dans le collimateur de cette majorité hargneuse, elle répondait malgré tout aux questions que je lui posais par mail, et avait même fait aboutir une demande d’aménagement d’un trottoir que j’avais porté pour une habitante handicapée.
En attendant que la justice fasse la lumière sur toute cette affaire, je tiens à exprimer mon total soutien aux employés municipaux qui, depuis le renouvellement municipal en juillet 2020, font les frais d’une gestion des ressources humaines aux conséquences inhumaines.
Même l’ancien maire, pourtant très critiqué, n’avait pas eu recours à de telles méthodes. Là, c’est bien un schéma identique à la mandature précédente 2008-2014 d’Huguette Bello qui se reproduit, et qui l’avait d’ailleurs conduit à sa perte en 2014. La détresse et la souffrance avaient été telles durant ce précédent mandat qu’elles avaient obligé Huguette Bello à formuler spécifiquement des promesses de bienveillance envers les employés municipaux dans son programme lors de la campagne municipale 2020.
Également à la tête de la Région désormais, il y a là-bas aussi de quoi s’inquiéter…
Depuis que je suis élu à Saint-Paul, je ne compte plus les ex-salariés municipaux qui m’ont contacté au bord des larmes parce qu’ils se sont retrouvés sans raison avec un contrat non renouvelé. Le pire c’est que cette non-reconduction survenait au moment précis où ces employés municipaux, dans l’angoisse de leur avenir, espéraient un CDI salvateur (en principe obligatoire au bout six ans de CDD) après avoir donné satisfaction pendant 5, 6 voire parfois 7 ans. D’autres se retrouvaient remerciés au bout des mêmes durées en CDD alors qu’ils n’étaient plus très loin de la retraite. Ces décisions arbitraires, qui parfois se sont affranchies des règles, m’ont amené à orienter plusieurs personnes psychologiquement détruites vers les syndicats. Des procédures pour faire valoir leurs droits sont toujours en cours.
Une chose est sûre : la DGS mise en cause ne peut pas porter aujourd’hui à elle seule la responsabilité de la situation inquiétante que connaît le service des ressources humaines de la mairie de Saint-Paul, illustrée par la démission de 7 cadres en 2 ans. Une DGS agit sous l’autorité des élus de la majorité, et cette situation renvoie directement au quasi silence du maire de Saint-Paul à propos de ce dossier. Comme bien souvent dans ce milieu, on fait sauter un fusible, le problème lui demeure entier… et jusqu’en 2026 ! ».
« Soupçons de rumeurs d’harcèlements sexuel et moral »
Ça c’est la version du conseiller municipal de l’opposition qui s’est exclusivement inspirée de l’article du journal en question. Mais selon nos informations, le maire Emmanuel Séraphin a pris ce dossier en main depuis qu’il en a été informé par écrit. D’ailleurs, même le journal local fait état de « soupçons de rumeurs de harcèlements sexuel et moral ». Autrement dit, des « ladilafé » sur lesquels le maire de la commune ne pouvait agir à l’instar de ses 23 autres collègues maires ou dans quasiment toutes les entreprises publiques et privées où les « ladilafé » sont légion y compris parfois dans dans des groupes de presse. L’objectif du maire de Saint-Paul, contrairement aux « soupçons de rumeurs d’harcèlement moral et sexuel » n’est pas de cibler un employé par rapport à un autre, fusse-t-il DGS ou simple agent, mais d’avoir tous les éléments factuels afin de pouvoir faire toute la lumière sur ce dossier. C’est qui est en cours depuis le 22 juillet dernier.
A noter que sur les 7 départs dont il serait question, il faut compter deux départs à la retraite, un qui est dû à un rapprochement de domicile, un autre qui résulte d’une meilleure opportunité et un autre agent est retourné à la mairie du Port. Quant à la DRH qui aurait subi des pressions de la part de la DGS, elle est originaire de Saint-Louis, habite Saint-Pierre et a obtenu une promotion (un poste de DGA) à la mairie de l’Etang-Salé. La DGS a pour sa part préféré donner sa démission car ces rumeurs commençaient à exposer « dangereusement » la vie privée de certains employés (y compris la sienne) sur la place publique. Idem pour son orientation sexuelle qui relève là encore de la vie strictement intime et privée. Concernant les tensions et le mal-être au travail dont il a été fait mention dans les écrits factuels, une médiatrice va prendre le temps d’écouter les agents concernés dans le cadre d’une procédure de médiation conseillée par une avocate à laquelle avaient fait appel le maire et les élus de la majorité dans le respect de la vie privée de tout un chacun au sein de l’administration municipale.