« À la veille du second tour, je suis en colère ! Une nouvelle fois, on nous demande de nous déplacer vers les urnes avec deux alternatives qui ne sont pas des choix basés sur une vision, pour nos territoires. On nous demande de nous déplacer vers les urnes avec comme seules et uniques options de protéger ou de rejeter la République. Entre les deux, mon choix est fait.
Mais, ce n’est pas un choix de cœur, ce n’est pas un choix de conviction, celles qui ont guidé mon action lorsque j’étais ministre des Outre-mer et qui continuent à la guider en tant que maire de Saint-Denis. C’est un choix pour protéger les valeurs qui ont forgé mes opinions politiques, mes combats, pour protéger l’ouverture de mon pays, celui des Droits de l’Homme, de l’esprit des Lumières, pour protéger le vivre ensemble que nous chérissons tant en Outre-mer.
Mon parti, le Parti socialiste appelle à voter Emmanuel Macron. Je sais que c’est un acte compliqué car nous n’avons que très peu été entendus pendant 5 ans. La pauvreté ne recule pas, les écarts se creusent, les difficultés persistent.
Pourtant, malgré tout, je demande à tous les ultramarins de voter pour le candidat qui sera le plus à même de protéger les valeurs de la République, nos valeurs.
Marine Le Pen veut diviser la nation. Souhaitons-nous laisser à nos enfants un pays rabougri, refermé sur lui-même, raciste et xénophobe ? Des territoires ultramarins laissés à l’abandon, sans amélioration du pouvoir d’achat, de l’émancipation des femmes et des hommes ?
Sortie des périodes électorales, cette candidate n’a aucune considération pour les Outre-mer, elle ne nous comprend pas, n’a pas de projets pour le développement de nos territoires.
On ne peut pas mettre sur le même plan Marine Lepen et Emmanuel Macron, ces deux candidats ne se valent pas. En appelant à voter Emmanuel Macron, j’appelle à voter pour les valeurs de la République, les valeurs de la liberté, l’égalité, la fraternité. Des combats que je porte et que nous portons collectivement dans les Outre-mer depuis si longtemps. Ce vote de raison est une main tendue par laquelle je demande au futur Président de co-construire avec chacun des territoires, de dialoguer avec les associations, les entreprises, les élus locaux qui forgent et font vibrer nos Outre-mer. Le mode de gouvernance doit changer pour s’adapter à nos réalités.
Pour que nous arrêtions d’être les champions des plus mauvais indicateurs scolaires, sanitaires et socioéconomiques de France, pour les enfants qui vivent encore trop nombreux sous le seuil de pauvreté, pour les femmes victimes de violence, pour les travailleurs à faibles revenus, pour les seniors, pour les demandeurs d’emploi, pour les jeunes, pour les familles qui ont du mal à boucler les fins de mois, pour les personnes isolées, il est temps d’adopter la méthode « du quoi qu’il en coute » pour lutter contre la pauvreté des Outre-mer et enfin préparer un avenir océanique et ambitieux pour nos territoires ».