Communiqué de presse
Le vendredi 31 décembre 2021, les douze coups de minuit ont sonné le passage à 2022. Mais aussi la fin des dispositifs d’aides destinés aux professionnels du spectacle vivant. Cependant pour de nombreux artistes, techniciens et autres professionnels du secteur, l’activité n’est jamais totalement repartie !
En milieu d’année 2021, le gouvernement avait pourtant annoncé que d’autres mesures d’accompagnement prendraient le relais. Une fois de plus, les promesses gouvernementales n’ont pas été tenues laissant les professionnels de la culture dans le désarroi face à une année 2022 qui s’annonce aussi difficile que les deux précédentes pour les intermittents du spectacle mais surtout pour tous les artistes et acteurs culturels non intermittents qui ont complètement été abandonnés par nos décideurs politiques.
En effet, la recherche d’une relance de l’activité culturelle cohérente et équitable passe par la prise en compte de la diversité des initiatives et par la reconnaissance de la pluralité des modèles organisationnels et économiques. Les dispositifs manquent de transversalité, oublient des pans entiers du tissu culturel, ancré dans notre territoire, à l’économie plus hybride, aux activités plurielles, à la grande disparité des lieux de culture dans l’île, à la dépendance plus forte aux lieux consacrés. Les moyens d’aides octroyées sont allés en priorité aux grosses structures, « protégées » pendant que les autres acteurs sont dans une grande précarité, voire arrêtent leur métier. Les annulations et reports vont bon train malgré les aides accordées aux lieux qui ne prennent plus de risques artistiques / « le COVID a bon dos ». Et pas question de compter sur l’activité partielle, les employeurs ont appris à être “prudents”, Ils signent les contrats au dernier moment…
Il n’est pas possible de soutenir uniquement le chiffre d’affaires des entreprises sans prendre en compte la situation des salarié·e·s, intermittent·e·s du spectacle, ni celle des autrices et auteurs.
Quant au “Pass vaccinal”, il éloignera donc encore plus les populations les plus éloignées de la culture et des loisirs allant à rebours de nos missions de service public culturel et créant les conditions d’une aggravation de la fracture sociale. Il est source de discrimination et d’atteinte aux libertés et droits fondamentaux.
Ainsi notre section syndicale se joint à l’appel “Culture en danger” lancé par plusieurs organisations syndicales avec les revendication suivantes :
– reprise des concerts debout dès le 24 janvier ;
– assurances sur la tenue des grands événements dans un calendrier lisible ;
– prorogation de l’année blanche au-delà du 1er janvier, prenant en compte toutes les interdictions ;
– compensation intégrale des pertes de salaires dues aux annulations de dates voire de contrats, quelle qu’en soit la raison ;
– élargissement des conditions d’accès aux fonds d’indemnisation des auteurs par la mise en place d’une indemnisation forfaitaire des droits d’auteur pour chaque date annulée et de mesures adaptées aux plasticien.nes ;
– compensation des pertes d’exploitation ;
– assouplissement des conditions d’accès à l’activité partielle ;
– prolongation de l’aide du Fonpeps aux salles de spectacles jusqu’à 600 places.
Une délégation a demandé à être reçue par la ministre, au ministère de la Culture le 19 janvier à midi. Nous appelons aussi l’ensemble des professionnels du secteur culturel à rejoindre la grande mobilisation interprofessionnelle du 27 Janvier pour l’augmentation des salaires, l’amélioration de nos conditions de travail, la sauvegarde de nos emplois, la défense de nos retraites, de nos droits et de nos libertés !
Le Bureau de la section syndicale Spektak de la Confédération Générale du Travail de La Réunion.