Face à la recrudescence et à l’intensification des cyclones dans l’océan Indien, la sénatrice Audrey Bélim a interpellé le Ministre d’État, Ministre des Outre-mer, Manuel Valls, sur la nécessité d’adapter les infrastructures et les normes aux réalités climatiques. Lors de son intervention, elle a souligné plusieurs points essentiels concernant l’électricité, l’eau et les constructions, appelant à des mesures concrètes et urgentes pour protéger les habitants de La Réunion.
Adapter les réseaux électriques : une nécessité absolue
Rappelant qu’après le cyclone Bélal, elle avait déjà alerté sur l’importance d’amplifier l’enfouissement du réseau électrique, la sénatrice a insisté : « À quoi sert d’élaguer les branches quand les arbres se couchent désormais chaque année sur les fils ? ». Ce matin encore, 30 000 foyers étaient privés d’électricité. Si l’enfouissement total n’est pas réalisable, elle a demandé une réflexion sérieuse sur l’ensemble des 25 % du réseau basse et moyenne tension encore aérien.
Sécuriser l’approvisionnement en eau potable
Le cyclone Bélal avait déjà mis en lumière les lacunes du réseau d’eau potable. Le préfet avait alors demandé aux fournisseurs d’eau de s’équiper de groupes électrogènes pour assurer l’alimentation en cas de coupure. Pourtant, ce dispositif n’est toujours pas généralisé. Une situation inacceptable, selon la sénatrice, qui rappelle que « dans une île où la saison cyclonique est prévisible, il est impensable que l’eau potable ne soit pas sécurisée ».
Construire des habitations adaptées aux cyclones de demain
L’un des constats les plus alarmants concerne les normes de construction. Selon l’Association des maires de La Réunion, 80 % des maisons dont le toit a été arraché dans l’Est sont des constructions de moins de 15 ans. Un chiffre préoccupant qui remet en question la réglementation actuelle en matière de construction cyclonique.
La réponse du Ministre Manuel Valls : des engagements à venir
Manuel Valls a reconnu la nécessité d’une meilleure anticipation et a annoncé plusieurs axes de travail :
✔️ Améliorer l’intégrité du réseau électrique en collaborant avec le Sidelec et EDF pour renforcer l’enfouissement ou envisager d’autres solutions adaptées.
✔️ Renforcer la résilience du réseau d’eau potable, afin d’éviter les coupures prolongées en période de crise.
✔️ Revoir les normes de construction cyclonique pour garantir une meilleure résistance aux phénomènes climatiques extrêmes.
Il a assuré que ces sujets seront abordés lors de l’examen de la proposition de loi de la sénatrice et intégrés aux discussions du Comité Interministériel des Outre-mer (CIOM) dans les semaines à venir.
Vers une véritable stratégie d’adaptation aux cyclones ?
Si la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle a été saluée, Audrey Bélim a insisté sur l’urgence d’une approche proactive : « Peut-on s’engager à ce que le prochain CIOM permette enfin d’anticiper et d’améliorer nos stratégies à court, moyen et long terme ? Il en va de la protection de nos populations. »
Les Réunionnais attendent désormais que ces engagements se traduisent en actions concrètes pour éviter que, chaque année, les mêmes problèmes ne se répètent après chaque cyclone.