Nommé Premier ministre vendredi dernier, 13 décembre, François Bayrou (notre photo de Une) a entamé ce lundi 16 décembre ses consultations pour la formation d’un nouveau gouvernement. Les discussions se déroulent à Matignon avec les chefs de partis et les groupes parlementaires selon leur importance numérique à l’Assemblée nationale.
Les premiers reçus ont été Marine Le Pen et Jordan Bardella pour le Rassemblement National (RN), suivis de Gabriel Attal, représentant des macronistes. Les socialistes, puis Laurent Wauquiez (LR), ainsi que d’autres formations politiques, seront entendus dans les jours à venir. Toutefois, la France Insoumise (LFI) a décliné l’invitation, marquant son opposition au processus engagé par François Bayrou.
François Bayrou qui fait face à plusieurs défis majeurs pour son futur gouvernement en raison des tensions politiques et sociales actuelles en France telle que la construction d’une majorité élargie. En effet, après la censure du gouvernement Barnier, François Bayrou doit composer un gouvernement capable de rassembler au-delà des soutiens traditionnels de la majorité présidentielle. Il devra nouer des alliances avec des partis comme Les Républicains, les socialistes, ou les écologistes tout en apaisant les tensions internes à la coalition.
Il devra aussi réponse aux crises sociales et économiques : avec une inflation persistante, un mécontentement autour de la réforme des retraites, et des préoccupations environnementales croissantes, le nouveau gouvernement devra prioriser des mesures économiques inclusives et des politiques climatiques ambitieuses.
« Reconstruire la confiance politique… »
Mais pour pouvoir faire voter un budget, le nouveau Premier ministre devra surtout reconstruire la confiance politique car après plusieurs crises institutionnelles et un climat de méfiance envers les élites politiques, il lui faudra rétablir la confiance des citoyens. Sa capacité à représenter un consensus tout en affirmant un cap politique sera cruciale.
A noter que es Insoumis ont déjà boycotté les consultations, et d’autres partis pourraient se montrer réticents à coopérer. François Bayrou devra naviguer dans un paysage d’oppositions fragmentées et parfois hostiles, en s’appuyant sur son image centriste et modérée.
Ces enjeux demandent une approche pragmatique et un équilibre entre fermeté et compromis, tout en répondant aux attentes variées des forces politiques et de la société civile. Comme il l’avait publiquement déclaré, juste après sa nomination, vendredi dernier, en citant feu François Mitterrand, après sa victoire en mai 1981 : « enfin, le plus dur commence ! ».