Dans une période marquée par des incertitudes et des bouleversements politiques, Maurice Gironcel propose une réflexion profonde sur l’état de notre société et les défis à relever.
« Les élections législatives anticipées sont maintenant derrière nous. Après une campagne électorale très courte, c’est dans les urnes et librement que le peuple a exprimé ses choix. Pour autant rien n’est réglé ! La clarification, motif de la dissolution de l’Assemblée Nationale, est loin d’être au rendez-vous. Pire encore, entre euphorie et déception, le peuple est troublé, inquiet, voire même désabusé.
Nous avons encore en mémoire le référendum du 29 mai 2005, sur le Traité pour établir une Constitution pour l’Europe, qui, bien que rejeté par une majorité de français, a été, malgré tout, ratifié, par une révision
constitutionnelle, devant le Congrès.
Le peuple, qui avait voté « non » majoritairement, l’avait, d’ailleurs, vécu comme une trahison. La méfiance a laissé place à la défiance. Cette page de notre histoire contemporaine souligne, a fortiori, l’exigence de respecter, en toutes circonstances, les choix du peuple souverain.
Surtout, dans ce climat anxiogène, où les réponses concrètes aux angoisses, aux soucis, qui jalonnent le quotidien de la population, se font toujours attendre. Personne n’est épargné et l’impatience est palpable. Des évènements majeurs aggravent, durablement, nos conditions d’existence : pandémie, guerres, réchauffement climatique, épuisement des ressources naturelles…
Ces conséquences tragiques trouvent leur source, dans nos modes de production carbonés, artificiels, à visée consumériste. Nocif pour la planète, ce système met en péril toute notre biodiversité. La seule alternative possible est l’interdépendance plutôt que l’hyper-individualisme ; la réciprocité plutôt que la domination ; la coopération plutôt que la hiérarchie. Face à ces défis, la population exige des pratiques nouvelles, dans les modes de représentation et de gouvernance. Le peuple réclame surtout à être associé, à la prise de décisions. Ces messages, je les entends et je les comprends ! Aussi, c’est collectivement que nous devons œuvrer, pour
coconstruire un projet de territoire, équilibré et ambitieux.
Pour une transformation nouvelle de la société, des solutions inédites sont à imaginer et ce, dans la concertation. Le moment est venu de nous asseoir à la table de la Conférence Territoriale, avec toute la population. C’est en additionnant nos forces, que nous pourrons anticiper et co-écrire un projet réunionnais, fait par les Réunionnais et pour les Réunionnais.
La Réunion, au visage multi-cultuel et multiculturel, avec son Histoire forgée, dans des luttes héroïques, peut légitimement être à l’avant-garde d’une nouvelle solidarité humaine. Que s’ouvre, enfin, l’ère de la responsabilité, dans la confiance partagée. Nous avons, toutes et tous, notre mot à dire. C’est aussi cela, faire société !
Bon 14 juillet à vous tous et que ce moment mémoriel nous rappelle, à toutes et tous, que le combat continue, pour plus de liberté, d’égalité, d’équité et de fraternité entre les peuples. »