Le député sortant de la 5ème circonscription, candidat à sa propre succession, a tenu une conférence de presse, ce mercredi 26 juin, à sa permanence électorale de Saint-André, en présence de sa suppléante Flavie Annette, du maire de Saint-André Joé Bédier et de Wilfrid Bertile, conseiller régional, représentant Huguette Bello. Wilfrid Bertile est également un ancien maire de Saint-Philippe et ancien député du Sud durant la mandature de François Mitterrand à l’Elysée. Plusieurs militants ont aussi assisté à cette conférence de presse.
La parole a d’abord été donnée à Joé Bédier : « on prend très au sérieux ce scrutin », a-t-il dit d’emblée, avant de fustiger le président Macron, « un Président qui n’a pas su comprendre la problématique des Français, qui n’a pas les gens, un Président hors-sol, qui n’a jamais exercé de mandat local ». Joé Bédier n’a pas non plus épargné Ericka Bareigts de la plateforme réunionnaise, ainsi que Patrice Selly. « Si elle n’était pas engagée dans les municipales, aurait-elle insisté pour essayer de débaucher mon dir-cab ? Idem pour Selly, aurait-il appelé mon DGA Aménagement pour tenter de le débaucher s’il n’était pas également engagé dans les élections municipales de 2026 ? ». Ce qui fait dire à Joé Bédier, « la municipalisation des législatives derrière laquelle se réfugie Bareigts et son équipe est un prétexte farfelu pour éviter l’union de la gauche, pour éviter le Nouveau Front Populaire. Elle ne voulait pas de l’union ». Et Joé Bédier de poursuivre : « quand on veut donner des leçons, il ne faut pas se cacher derrière les mensonges. Je n’accepterai jamais cette violence, cette insolence avec laquelle, ils l’ont fait. Moi j’aime la franchise, j’aime quand c’est loyal ». Pris par d’autres obligations, le maire de Saint-André n’a pas pu assister jusqu’à la fin à la conférence de presse.
C’est Flavie Annette, la suppléante, qui s’est exprimée. Elle a brossé « un tableau noir de la gouvernance Macron : les ultramarins sont les grands oubliés de la politique gouvernementale. Il y a eu vingtaine de 49-3 sous la mandature de Macron. Le gouvernement a mis les œillères. Le pays va mal, la population souffre, elle est passée par plusieurs crises : covid, pouvoir d’achat. Les dettes publiques explosent. Macron veut faire des économies sur notre dos avec une mauvaise réforme des retraites et celle relative à l’assurance-chômage ». Flavie Annette considère par ailleurs que « l’extrême droite est un danger pour la démocratie, pour les droits acquis. Le RN n’a pas voté pour l’égalité salariale entre les hommes et les femmes ni contre l’inscription l’IVG dans la Constitution ». Selon Flavie Annette, « nous avons la possibilité de changer les choses avec le Nouveau Front populaire, dont le programme est plus juste et plus équitable ». Concernant le député sortant, elle déclare : « Jean-Hugues Ratenon a démontré qu’il était présent depuis 2017 sur tous les sujets qui touchent la population ; C’est un député qui a fait ses preuves. Il a un bilan, un bon bilan ».
Wilfrid Bertile : « Jean-Hugues Ratenon est et restera notre député »
Pour Wilfrid Bertile, « ces élections législatives arrivent à un moment où le monde va mal, la France va mal et la Réunion va mal. Le Président, avec la dissolution, a fait un mauvais calcul. Il pensait que la gauche n’aurait pas eu le temps de s’organiser et il voulait ainsi transformer ces législatives anticipées à un combat entre la Macronie et le RN. Manque de pot pour lui, le Nouveau Front Populaire a fait voler en éclat toute sa stratégie. Seul le programme du Nouveau Front Populaire permet de répondre à cette situation de crise que traverse la France… Je soutiens Jean-Hugues Ratenon car c’est est un de ces députés qui va s’assurer de la mise en œuvre du programme du NFP. Nous connaissons les valeurs qu’il défend. Nous avons besoin de repères surtout quand je vois le maire de Saint-Philippe, Olivier Rivière, qui avait signé lors de présidentielle pour Zemmour, rejoindre aujourd’hui Banian de Patrice Selly. Je rappelle qu’Olivier Rivière est un maire qui a été récemment condamné… Jean-Hugues Ratenon a toujours mené le combat pour les plus démunis. Il est et restera notre député ».
Avant de quitter la conférence, Joé Bédier a tenu à rebondir sur ce qu’a dit Wilfrid Bertile : « on n’a plus de repères. A Saint-Philippe mais aussi à Sainte-Suzanne. C’est à ne plus rien comprendre. On mène des combats mais on ne tergiverse pas sur des valeurs. Il y a des gens qui, pour le pouvoir, sont capables de tout ».
Le député sortant a ensuite pris la parole pour présenter son bilan et son programme, mais avant de se livrer à cet exercice, il n’a pu s’empêcher de tailler un costume à Patrice Selly, maire de Saint-Benoit, président de la Cirest et patron du parti politique « Banian », qui soutient la candidate de la plateforme réunionnaise, Anne Chane-Kaye-Bone-Tavel. « l’autre a peur, il fait des cauchemars. En 6 mois, il a brisé la SPL Estival, cassé le moral des employés communaux, déstabilisé la Cirest, enlevé la notion de solidarité de l’intercommunalité. En tant que président de la Cirest, il a abandonné la commune de Saint-André. Il est imbu de sa personne. Je n’ai pas de leçon à recevoir de lui ».
Et Jean-Hugues Ratenon d’ajouter : « il a fait des selfies avec Macron. Il était fier de mettre les photos de lui et de Macron sur son Facebook. Il a parrainé Macron. Anne Chane-Kaye-Bone-Tavel aussi a parrainé le candidat Macron à la présidentielle de 2022. Selly et toute son équipe ont soutenu a le programme d’Emmanuel Macron, candidat. Et aujourd’hui, Selly renie celui qui a été son modèle alors qu’il avait fait campagne pour Macron à Saint-Benoit. C’est depuis cela qu’il ne cesse de se prendre des râclées électorales dans sa commune. C’est pas fini ! De même, il avait présenté son parti Banian comme un parti qui est ni de droite, ni de gauche. Or, Banian est un arbre qui penche beaucoup à gauche aujourd’hui ».
Pour Jean-Hugues Ratenon, « cet homme doit quitter la scène politique. Je ferai tout pour sortir Selly de la scène politique parce qu’il est néfaste à notre territoire. Pas seulement à Saint-Benoit mais aussi à l’échelle de la circonscription et même au plan régional. Je vais le renvoyer à son métier d’avocat, en espérant qu’il finira par gagner quelques procès ».
Le député sortant de la 5ème circonscription n’a pas fait de cadeau non plus à Ericka Bareigts, la patronne de la plateforme réunionnaise. « Bareigts a été députée élue entre normalement jusqu’en 2022. Or, elle n’a pas fait la moitié car elle préparait déjà les municipales de 2020. Elle passe donc la main à Philippe Naillet en 2020 pour s’installer à la mairie où, dès les municipales, elle prépare déjà les régionales de 2021. Et c’est elle qui vient nous dire aujourd’hui qu’elle a refusé l’union de la gauche parce qu’au sein du Nouveau Front Populaire certains préparaient les municipales de 2026 ? Elle se moque de qui ? Des électrices et des électeurs, à n’en pas douter ! »
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Jean-Hugues Ratenon a ensuite présenté son bilan et son programme, qui est également celui du NFP, tout en rappelant qu’en tant que député de la 5ème circonscription depuis 2017, il a aidé toutes les communes sans exception, « à commencer par Saint-Benoit » : soutien au mouvement des Gilets Jaunes. « Seul élu à n’être pas parti cachiète. J’ai fait le tour de l’ile des barrages à la rencontre des manifestants. Seul élu à avoir brandi le gilet jaune au sein même de l’hémicycle » ; Soutien aux agriculteurs dans les très nombreuses grèves ; Soutien aux saisonniers ; Présent dans toutes les luttes : santé, éducation, aide à domicile, btp, 1er mai… ; Recentralisation du Revenu de Solidarité Active ; Revalorisation des retraites agricoles ; Dénoncer les monopoles notamment lors du rachat de Vindémia par Hayot ; Suppression de la prise en compte des revenus du conjoint dans le calcul de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) ; Interdiction des coupures d’eau et d’électricité pour les particuliers en cas d’impayés.
En matière d’emploi : augmentation des emplois aidés ; Préférence régionale, recommandations, accompagnement vers France Travail ; Intervention auprès des 3 chambres consulaires
Dans le domaine de la santé : multiples interventions face à la mauvaise gestion de la crise sanitaire à la Réunion. ; Demande de vaccination gratuite pour lutter contre la leptospirose. ; Soutien aux pharmaciens et aux hôpitaux.
Dans le domaine de la sécurité : lutte contre l’insécurité grandissante à la Réunion ; Visites des centres pénitentiaires ; Tournées avec les gendarmes et policiers la nuit.
Le député sortant précise que de 2022 au 9 juin 2024, il comptabilise 60 semaines de présence à l’Assemblée nationale ; 149 interventions en commission ; 175 interventions en hémicycle et 29 amendements adoptés.
« Je suis le 2ème député à la Réunion et le 5ème Outre Mer sur 28 »
Il affirme avoir co-signé 547 amendements qui ont été adoptés, avoir fait 1 rapport sur l’autonomie énergétique ; 142 propositions de loi co-signées et 55 questions, orales et écrites au gouvernement. Avec mon groupe, nous avons obligés le gouvernement à accepter :
- L’expérimentation pour les infirmières et infirmiers de délivrer les certificats de décès ;
- D’augmenter le coefficient géographique qui permet de donner plus de moyens à nos hôpitaux publics ;
- D’étendre la continuité territoriale à la continuité funéraire
- Une meilleure prise en charge de l’endométriose ;
- L’inscription de l’IVG dans la constitution
A l’échelle de la circonscription « J’ai soutenu tous les projets du territoire et sans sectarisme. J’ai par exemple soutenu l’expérimentation du territoire zéro chômeur longue durée à la Plaine des Palmistes. À Saint-Benoît, par courrier en date du 06 juillet 2020, j’ai demandé au gouvernement de venir au secours de la ville qui affichait un déficit de 41 millions d’euros.
Dès février 2021, le gouvernement a répondu favorablement via l’accord du contrat de redressement en Outre-mer et une enveloppe de 6,5 millions d’euros. A Bras-Panon j’ai soutenu la création d’un nouveau giratoire. À Saint-André, j’ai soutenu la création d’un nouveau lycée consacré au tourisme et d’un institut régional d’enseignement et de civilisation indienne. À Sainte-Rose et Saint-Philippe, j’ai demandé des aides suite aux catastrophes naturelles. À Salazie, j’ai apporté mon soutien aux chefs d’entreprises, à la municipalité et à la population pour réclamer des aides financières auprès des collectivités suites aux éboulis qui ont coupé le cirque du reste du monde…
Sur ces 19 mois de mandat, j’ai reçu 790 personnes à mon cabinet parlementaire et 1 315 dossiers ont été traités (soit 14 dossiers par semaine) pour l’accès au logement, le soutien à l’emploi, des demandes de mutations, des difficultés administratives ou financières … et beaucoup reste encore à faire ».
Il a rappelé quelques grandes lignes du programme du Nouveau Front Populaire :
- Blocage des prix des biens de première nécessité : Réguler les prix de l’alimentation, de l’énergie et des carburants pour lutter contre la vie chère.
- Abrogation des réformes de la retraite et de l’assurance chômage de Macron : Ramener l’âge de départ à la retraite à 60 ans et revoir les conditions d’indemnisation du chômage.
- Augmentation des salaires et des pensions : Augmenter le SMIC à 1600€ net par mois, revaloriser les pensions au niveau du SMIC et augmenter les salaires des fonctionnaires (+10% du point d’indice) et indexer les salaires sur l’inflation.
- Planification écologique et transition énergétique : Atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, renforcer les énergies renouvelables et interdire les nouveaux projets d’énergies fossiles.
- Réforme de l’éducation : Réduire les effectifs par classe, abolir Parcoursup, et assurer la gratuité des fournitures scolaires et des repas à la cantine.
- Développement du logement social : Construire 200 000 logements publics par an, encadrer les loyers et interdire les expulsions locatives sans proposition de relogement.
Un programme que vous pourriez retrouver dans sa globalité sur internet.