Synthèse des décisions de la Commission Permanente du 19 avril

Le député insoumis de la Réunion se dit « prêt à aider » ses collègues parlementaires de Mayotte pour « faire pression sur le gouvernement » dans le cadre de la loi d’urgence sur Mayotte afin de « donner des moyens conséquents aux Mahorais » en mettant en place « toutes les conditions d’un réel développement économique » et « d’égalité sociale ». Jean-Hugues Ratenon constate que « 13 ans après la départementalisation de Mayotte et 24 ans après le Traité de Paris qui avait engagé tout ce processus de départementalisation, la situation est déplorable dans l’île aux parfums ».

Selon lui, « il faut comprendre les Mahorais qui viennent à la Réunion. Ils viennent ici pour fuir la misère. A la Réunion, le SMIC est à 1 766 euros bruts contre 1 334 € là-bas. A Mayotte, le RSA est de 300 € contre 600 € ici; La prime d’activité est de 622 € à la Réunion contre 311 € à Mayotte; Les allocations aux personnes âgées sont de 961 € ici contre 680€ à Mayotte. C’est comme ça dans tous les domaines, y compris l’éducation, la santé : 336 médecins pour 100 000 habitants à la Réunion contre 82 à Mayotte; 806 infirmiers ici contre 289 là-bas; 32 établissements publics de santé à la Réunion contre 1 seul à Mayotte ».

Jean-Hugues Ratenon précise « que le niveau de vie est tellement très bas à Mayotte que les Mahorais préfèrent venir à la Réunion pour vivre dans de meilleures conditions. Ils n’ont pas d’eau potable, le coût du logement est exorbitant; Les prisons débordent; Les écoles ne peuvent plus accueillir les jeunes. Face à une telle situation, c’est normal que les familles mahoraises viennent s’installer à la Réunion ».

Le député insoumis considère, en revanche, que « cette fuite vers la Réunion ne réglera pas pour autant le problème. Bien au contraire ! Il faudrait que les parlementaires et les élus de Mayotte arrêtent de se focaliser sur le problème d’insécurité dans leur île, qu’ils arrêtent aussi de jouer le jeu du gouvernement à l’instar de la députée mahoraise Estelle Youssoupha, mais qu’ils durcissent le ton et demandent au gouvernement de considérer Mayotte comme un vrai département français, comme un département de l’hexagone. La Réunion ne pourra pas tout encaisser. Nous avons, nous aussi, nos problèmes ».

En un mot, un peu comme l’avait dit en son temps Michel Rocard, la Réunion, bien que solidaire, ne pourra malheureusement accueillir, à elle seule, toute la misère du monde ! Ecoutez Jean-Hugues Ratenon, il est au micro d’Yves Mont-Rouge :

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