Le député PS Philippe Naillet écrit à Gabriel Attal

La politique est un univers impitoyable. Pas de sentiment, pas de cœur, pas d’amour ni d’amitié dans ce domaine. Wilfrid Bertile va sans doute l’apprendre à ses dépens. Fidèle à Huguette Bello et à la majorité régionale, Wilfrid Bertile avait obtenu, dès le début, toutes les assurances pour être candidat de la majorité régionale aux élections sénatoriales du 24 septembre prochain, en duo avec Evelyne Corbière, la secrétaire de l’UFR (Union des Femmes de la Réunion), également conseillère régionale et petite protégée de Mme Bello à l’instar de la députée Karine Lebon et du maire de Saint-Paul Emmanuel Séraphin, des membres de PLR (Pour La Réunion), parti politique présidé par la présidente de Région.

Wilfrid Bertile, conseiller régional délégué aux affaires générales et financières, à la coopération régionale, européenne et internationale; Responsable de la pêche et du SAR (schéma d’aménagement régional). Crédit photo : service Com’ Région.

D’après mes informations, et à moins d’un changement, Wilfrid Bertile, l’ancien député-maire socialiste de Saint-Philippe dans les années 1970-80, ne sera plus le candidat d’Huguette Bello et de Patrick Lebreton. Les responsables respectifs de PLR et du Progrès ont décidé de soutenir une liste à la tête de laquelle vont se retrouver, dans l’ordre, Evelyne Corbière et Harry-Claude Morel, l’homme de confiance du maire de Saint-Joseph.

Evelyne Corbière, conseillère régionale, secrétaire de l’UFR, petite protégée d’Huguette Bello (Crédit photo : service com’ Région).

Harry-Claude Morel (l’homme au chapeau) préside le Progrès ainsi que la Caisse d’allocations familiales (CAF).

Harry-Claude Morel (au centre, avec le chapeau), homme de confiance de Patrick Lebreton, maire de Saint-Joseph et 1er vice-président de Région. (Crédit photo : YM)

Wilfrid Bertile, qui avait conduit la liste de gauche en 2017, devrait cette fois-ci, en dépit des promesses que lui a faites sa hiérarchie politique, rester sur le carreau.

Wilfrid Bertile à la tête d’une liste LFI ?

A moins qu’il ne décide, malgré tout, de partir au combat des sénatoriales avec le soutien de La France Insoumise (LFI) de Jean-Hugues Ratenon (député). Il pourrait obtenir également le soutien de certains maires et grands électeurs de communes de gauche qui n’adhèreraient pas forcément à « la stratégie de partis » privilégiée par Huguette Bello et Patrick Lebreton.

En effet, il y a des élus de gauche, proches de la majorité régionale qui, en revanche, voient d’un mauvais œil les « yeux doux » faits par la présidente de Région à Patrice Selly, maire (BANIAN) de Saint-Benoit et président de la Cirest.

L’objectif de Bello et de Lebreton, avec cette nouvelle liste et cette nouvelle stratégie, serait, dit-on, de « faire élire deux sénateurs » face à la droite où Michel Fontaine devrait présenter une liste constituée notamment, comme on vous l’a déjà annoncé, de Viviane Malet (la sénatrice sortante), suivie de Stéphane Fouassin, maire de Salazie et de la sénatrice centriste Nassimah Dindar.

Ericka Bareigts devrait elle aussi présenter une liste. Pour l’instant, le PS cherche sa tête de liste qui pourrait se jouer entre Monique Orphé, Brigitte Adame, Salim Nana-Ibrahim etc…

Jacques Tillier, directeur du JIR, est quant à lui toujours en campagne électorale. Il a été le premier à dégainer concernant ce scrutin. La date de limite pour le dépôt de candidature a été fixée au 4 septembre prochain. L’élection se déroulera le 24 du même mois.

Pour revenir à la majorité régionale, reste à savoir si Wilfrid Bertile va se ranger sagement à la décision des partis PLR et Progrès ou s’il va poursuivre le combat avec celles et ceux qui voudront bien de lui, d’autant que l’universitaire à la retraite (professeur agrégé de Géographie), ancien secrétaire de la COI (Commission de l’océan Indien) et ancien parlementaire, incarne légitimement un candidat de qualité, qui connaît bien ses dossiers et au fait des grands enjeux de la Réunion. Il se peut aussi que d’ici au 4 septembre prochain, Huguette Bello et Patrick Lebreton décident de revoir leur stratégie pour éviter des frictions au sein d’une majorité régionale relativement A suivre !

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