14 élus élus démissionnent à Ste-Marie, le maire n’y voit qu’une « tentative de déstabilisation »

« Tentative de déstabilisation politique », c’est ainsi qu’a réagi ce samedi 22 février sur son compte Facebook le maire de Sainte-Marie, après la démission de 14 élus et des 9 remplaçants de sa liste. Une vague de démissions survenue et qui fait que le conseil municipal de Sainte-Marie se trouve aujourd’hui dans l’impossibilité de délibérer. Mais à la lecture de son poste sur le réseau social, Richard Nirlo semble ne pas « être là ek ça ». Voici ce qu’il écrit :
« Une fois de plus, un groupe d’agitateurs essaie par tous les moyens d’affaiblir notre démocratie locale. Si j’ose utiliser cette expression, c’est une constante chez certains depuis 2020.
Sachez que les lois de la République s’appliquent à tous et qu’il ne suffit pas d’avoir une soif démesurée de pouvoir pour s’affranchir du socle fondateur de notre démocratie.
J’aurai l’occasion de m’exprimer dans les jours à venir sur les réalités de cette nouvelle « manœuvre politique » et sur la suite que mon équipe et moi-même souhaitons donner à cette affaire ». Et Richard Nirlo de souhaiter « un agréable week-end » à tous.

Vers des municipales partielles ?

Et pourtant, la situation politique est très critique à Sainte-Marie. Elle était déjà très instable jusqu’à ce vendredi 21 avril où le l’instabilité a atteint son summum avec la démission de 14 élus précisément : 12 courriers déposés pas plus tard donc que ce vendredi matin en préfecture et en mairie. Si l’on ajoute à ces 12 courriers, les deux autres reçus précédemment par le maire, à savoir ceux de Dorianne Jean-Baptiste et de Carole Hivanoé, cela en fait 14 au total. 14 parmi lesquels 5 adjoints dont James Clain, Thierry Flahaut (qui étaient proches du maire) et 9 conseillers municipaux.

Sans compter ce que l’on appelle les « réservistes » ou encore les remplaçants. Cela veut dire que les démissionnaires ne pourront plus être remplacés car il n’y a plus personne sur la liste des 39 menée par Richard Nirlo et élue en juin 2020 à l’issue du second tour des municipales. Sur cette liste de 39 personnes, 33 avaient obtenus leur ticket pour siéger au conseil municipal. Si vous ajoutez les 6 élus de l’opposition représentés par Céline Sitouze et Christian Annette, cela fait 39. Or avec les 14 démissions déposées en préfecture et en mairie de ce matin, il reste 19 élus au maire Richard Nirlo. Plus les 6 de l’opposition, ça fait 25. Et comme je vous l’ai expliqué, il en faut 39 pour que le conseil municipal soit en mesure de délibérer.

Qu’est-ce qui va se passer après cette vague de démissions survenue ce matin ? Eh bien, si le préfet valide toutes ces démissions après vérification et authentification des courriers, l’on devrait se diriger inévitablement vers de nouvelles élections municipales partielles à Sainte-Marie. Le préfet va dans un premier temps passer en revue toutes ces démissions avant de les acter (ou pas), au plus tard d’ici à la semaine prochaine puis, en cas de validation, il constatera que le conseil municipal étant incomplet ne sera plus en mesure de délibérer.

Et une fois qu’il l’aura fait, le représentant de l’Etat disposera d’un délai de 2 mois maximum pour organiser de nouvelles élections à Sainte-Marie. Mais entre le moment où il va annoncer les dates et l’organisation d’un nouveau scrutin et la tenue précisément de ces nouvelles élections, il devra nommer une délégation spéciale à la mairie afin de gérer les affaires courantes. Comme ce fut le cas en début de l’année dernière à l’Etang-Salé, avant les élections municipales partielles de février 2022 qui a vu la victoire de Mathieu Hoareau face à Jean-Claude Lacouture. Alors, en cas de nouvelles élections municipales partielles, qui sera le prochain (ou la prochaine maire) de Sainte-Marie ? Réponse avant bien avant la fin du mois de juillet prochain.

Pour le maire Richard Nirlo, ce n’est qu’une « manœuvre politique » ou encore « une tentative de déstabilisation ». Manœuvre ou pas, ce qui est sûr, elle a été également fomentée par certains de ses propres élus et adjoints et qu’il s’en trouve sérieusement « déstabilisé » politiquement car ne disposant plus de quorum pour gérer sa commune. La balle est à présent dans le camp de la préfecture (Etat).

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