Gros clash au conseil municipal de St-André : le mot « fou » n’a pas « PLU » (VIDÉOS)

La séance du conseil municipal de ce mercredi 19 avril avait pourtant bien démarré. Dans un calme quasi olympien. Elle a eu lieu au parc du Colosse et a débuté un peu après 17 heures. Pas de sujet qui fâche a priori à l’ordre du jour. Le gros dossier étant la révision du PLU (Plan Local d’Urbanisme), mais il ne s’agissait que d’un débat sur « les orientations générales du projet d’aménagement et de développement durables ». Pour cette séance de travail, les tables ont été dressées différemment, non pas en forme de « U » comme cela a toujours été le cas mais plutôt façon salle de classe afin que tous les élus puissent visionner la projection prévue par le bureau d’études concernant le PLU. L’occasion également pour le maire de rappeler que les travaux de la future salle du conseil municipal (derrière l’actuel bureau de la police municipale en centre-ville) devraient débuter d’ici à la fin de cette année. Joé Bédier, le maire, a rapidement exposé le sujet avant de passer le micro au représentant du bureau d’études. Ce dernier a énuméré les grands axes du projet d’aménagement et de développement durable du « Saint-André 2030 ». Pas question ici de déclassement de terrain mais vraiment de la stratégie de développement suite à 8 mois de réflexion et de travail mené par le Bureau d’études en étroite collaboration avec les techniciens de la ville de Saint-André, sans oublier les services de l’Etat (DEAL) et ceux de la Région car le nouveau PLU devra, bien évidemment, être compatible avec le Schéma d’aménagement régional (SAR). Après l’exposé du technicien, Joé Bédier a invité les élus à prendre la parole dans le cadre du débat. Un conseiller de l’opposition municipale a posé de nombreuses questions relatives, entre autres, aux travaux de sécurisation de la Ravine Sèche, au « coma circulatoire » en ville, à l’espace de Bois-Rouge etc… « Vous chargez la baraque », lui a gentiment répondu le maire en lui laissant entendre que « nous sommes là depuis 3 ans seulement… Le coma circulatoire, on va l’améliorer. La Ravine Sèche, c’est un dossier qui date de plusieurs années, vous n’avez pas fait grand-chose quand vous étiez au pouvoir. C’est un peu fort de café quand même de me demander tout cela ce soir ! Quant a Bois-Rouge, on nous a vendu du vent ; Il n’y a rien à Bois-Rouge, pas de port. Rien ! ». Et Joé Bédier  d’expliquer que ses services ont pris tous ces dossiers à bras-le-corps. « Mais vous pensez bien que nous ne pourrons pas faire en 3 ans ce que vous n’avez pu réaliser en plusieurs décennies », a-t-il pris soin de préciser. Jusque là, le débat se déroulait dans une ambiance bon enfant. Puis, un autre conseiller municipal de l’opposition, Alain Sinaretty, est intervenu. Il a commencé par faire remarquer la « configuration spéciale » de la salle qui fait que « les élus se tournent le dos comme si on était fâché… » ; Sauf qu’Alain Sinaretty était arrivé avec un peu de retard et que, juste avant son entrée dans la salle, Joé Bédier avait pris le temps d’expliquer le pourquoi de cette « configuration spéciale » : afin de permettre aux élus de suivre la projection. La tension a commencé à monter d’un cran. Et elle est allée crescendo lorsqu’Alain Sinaretty a accusé la majorité de « sacrifier le développement commercial en centre-ville », ou encore lorsqu’il a parlé « d’arrêt de chantier pour cause d’amiante en sous-sol lors en centre-ville, de la première fouille ». Alain Sinaretty a également interpellé le maire sur les échangeurs… Joé Bédier lui a demandé de « ne pas trop s’éloigner du sujet principal ». L’élu a continué sur le même ton annonçant, cette fois, qu’il n’y aura plus de parkings en centre-ville après les travaux. « Faux », a rétorqué Joé Bédier. « Il y aura 80 places de parking supplémentaires sur le linéaire du centre-ville avec un horodateur afin de limiter le temps de stationnement. Les commerçants sont très satisfaits de cette décision ». Alain Sinaretty a repris la parole pour regretter, en substances, que concernant plusieurs dossiers dont la circulation, « la majorité n’a rien fait » étant donné que les deux échangeurs (chemin Lagourgue et Cressonnière) « ont été réalisés par l’ancienne municipalité ».

Joé Bédier : « avant c’était le bordel ! »

Réplique de Joé Bédier, sous forme interrogative : « En fait, vous vous comportez comme celui qui a tout programmé et qui me demande d’exécuter… Mais vous êtes fou ? ». « Fou », le « mot de trop », ont considéré les élus de l’opposition qui se sont levés comme un seul homme en accusant le maire « d’être un violent ». Jean-Marie Virapoullé n’est intervenu qu’une seule fois, à savoir au moment où il s’est mis debout, a fustigé les propos du maire, avant de dire « au revoir ». https://www.facebook.com/100016989824186/videos/pcb.1377745716135076/1803186110138821 https://www.facebook.com/100016989824186/videos/pcb.1377745716135076/209262781806593

Les élus de l’opposition ont ainsi claqué la porte. Après leur départ, le maire a repris le micro pour préciser qu’il n’avait fait que poser une question. « Je ne l’ai pas traité de fou ; Je lui ai demandé s’il était fou ? C’était une question, pas une accusation. Si violence il y a eu, elle n’était pas de mon côté. Tout le monde sait que je suis un non violent ». Il a ajouté : « Ils avaient prévu de faire leur numéro qui n’impressionne plus personne. En 40 ans de gestion, ils n’ont rien fait et là, maintenant, ils veulent me donner des leçons en me demandant de faire en 3 ans tout ce qu’ils désirent. En réalité, ils paniquent parce que, depuis 3 ans, nous on est au travail et on est en train de transformer la ville en y mettant plus de modernité. Ils sont perturbés de voir qu’on bosse, qu’on arrête pas ». A propos de « l’amiante », Joé Bédier a expliqué que « les travaux ont dû s’arrêter provisoirement en centre-ville parce que l’entreprise a découvert le réseau Orange, la fibre optique etc… ». Revenant au « PLU », le maire a indiqué que sous l’ancienne mandature, celle de son prédécesseur, « c’était le bordel ; Les déclassements de terrain se faisaient au profit des gros bonnets… »… Le conseil a repris son cours normal et les élus de la majorité ont passé en revue les autres points à l’ordre du jour. Pour rappel, voici les grandes orientations du projet d’aménagement et de développement durables de la commune de Saint-André :

  • L’environnement et le paysage comme fils conducteurs du Plan local d’urbanisme (PLU) avec comme axes principaux : une ville plus résiliente et vivable pour demain ; S’adapter aux enjeux de la transition climatique ; Faire de Saint-André une ville accueillante, fédératrice et complémentaire à l’échelle de ses différents quartiers ; Faire valoir les atouts paysagers, culturels et patrimoniaux de la commune et limiter la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers.
  • Développer l’économie saint-andréenne, enjeu majeur pour le territoire avec comme axes : disposer d’une offre complémentaire et justement proportionnée ; Une stratégie foncière et immobilière à l’écoute des filières locales ; Disposer d’une offre attractive pour les entreprises et aux impacts maîtrisés pour les habitants ; le développement artisanal et industriel ; les développements tertiaires et touristiques et le maintien de l’agriculture, moteur économique et garante du maintien des paysages.
  • Fixer une stratégie de développement de l’habitat à l’horizon 2030 répondant aux besoins actuels et à venir avec comme axes : susciter le désir de rester, revenir ou venir habiter à Saint-André et assurer une offre attractive de logements tout au long de la vie.

Jean-Marie Virapoullé : « non à la violence au conseil municipal ! »

C’est un communiqué de Jean-Marie Virapoullé, chef de file de l’opposition municipale. « Lors du dernier conseil municipal, le maire de Saint-André ainsi que certains de ses partisans ont une nouvelle fois perdu leur sang-froid et ont agressé verbalement les élus de l’opposition. Nous avons dénoncé certaines défaillances de la gestion municipale avec encore une fois pour réponse des insultes et du dénigrement.
Ainsi, M. Alain Sinaretty a interpellé le maire au moment du débat sur le projet
d’aménagement et de développement durable de Saint-André. Pendant son exposé M. Sinaretty n’a cessé de se faire insulter par les rares partisans du maire. Ce n’est
malheureusement pas la première fois que cela se produit lorsqu’un membre de l’opposition intervient. M. Sinaretty a donc demandé au maire président de séance de faire cesser ces tentatives de déstabilisation en exerçant son rôle de police de l’assemblée. La réponse du maire fut éloquente : « C’est vous qui l’excitez avec vos propos ». En tenant ses propos Joe Bédier a fortement encouragé son militant « alimentaire » à poursuivre son intimidation verbale. Alain Sinaretty a notamment pointé du doigt les travaux réalisés actuellement sur l’ avenue Ile de France-avenue de Bourbon qui ne sont pas adaptés aux besoins du centre-ville, en particulier en termes de places de parking. Ce chantier va « sacrifier le centre-ville ». Il
s’est aussi interrogé sur la cause de l’arrêt de ces travaux : est-ce dû à un problème
d’amiante ? Joe Bédier à court d’arguments, s’est énervé et a traité M Sinaretty de « fou ».
Devant l’émotion suscité par ses propos dans le camp de l’opposition et conscient qu’il avait une nouvelle fois dérapé, Joé Bédier s’est ravisé en indiquant que c’était une interrogation. J’ai alors décidé en accord avec les autres collègues de l’opposition de quitter la séance. J’ai invité Joe Bédier à mesurer ses propos. En quittant cette séance nous avons voulu protester contre cette agression verbale du maire et de ses partisans. Ce climat de violence doit cesser dans le conseil municipal de Saint-André. Tout le monde sait que le Joe Bédier « n’est pas un ange » même s’il essaie toujours de se faire passer pour une victime !
Il ne doit pas oublier que la violence est l’arme des faibles . Il ne doit pas oublier que de graves faits de violences se sont succédés récemment à Saint-André et que dans ce contexte les élus doivent plus que jamais donner l’exemple avec un comportement adapté à leurs fonctions. Il ne doit pas oublier que la violence quelle que soit la forme qu’elle prend entraine la violence. Il doit enfin rentrer dans son costume de Maire en permettant à chacun de s’exprimer dans un climat serein au sein du conseil municipal et en respectant la contradiction, même si certaines
vérités blessent ».

 

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