Aujourd’hui, le président de la République a enfin pris la parole pour s’exprimer sur les derniers évènements et sur le passage en force de son projet de réforme des retraites.
Dans la lignée des différentes interventions des membres du gouvernement, le président a encore une fois décidé d’ignorer les contestations nombreuses et massives de ces dernières semaines. Après avoir imposé cette réforme par le biais d’innombrables outils constitutionnels et alors même que notre motion de censure transpartisane fut rejetée à seulement 9 voix près, le gouvernement décide de rester sourd au rejet évident de cette réforme par la population.
Le choix du JT de 13h n’est pas anodin. Le président de la République a honte. Honte du chemin emprunté par sa majorité à l’encontre de l’intérêt général. Honte face à 93% des actifs qui sont contre cette réforme et à qui il n’a pas le courage de s’adresser.
Pourtant, Emmanuel Macron ne devrait pas avoir honte de vivre dans un pays dans lequel nos concitoyens aspirent au bonheur, à une vie de travail épanouissante et pleine de sens et à une retraite digne.
Le président de la République a décidé de ne pas changer de posture. Son indignité le pousse à discréditer la parole des Français, à délégitimer les mouvements sociaux et à justifier une soi-disant adoption démocratique de sa réforme. Pire, il tente désormais de monter les Français les uns contre les autres en incriminant ceux qui, selon lui, ne travailleront jamais et auront le même pouvoir d’achat à la retraite que ceux qui ont travaillé toute leur vie : ce tour de passe-passe rhétorique mille fois expérimenté ne prend plus.
L’avertissement de la motion de censure qui a failli renverser le gouvernement n’a de toute évidence pas suffi. Le maintien de la confiance du président de la République à sa première ministre et à son gouvernement est symptomatique de son mode de fonctionnement : l’absence d’écoute et de concertation risque en effet de devenir pérenne. Plutôt que de répondre concrètement aux attentes de nos concitoyens, Emmanuel Macron préfère vivre avec des œillères et ne rien remettre en perspective.
De notre côté, la mobilisation ne faiblit pas. Nous continuons à honorer nos engagements auprès des Français qui nous ont élus et des syndicats. Nous avons déposé en début de semaine un recours au Conseil constitutionnel et nous avons lancé une procédure de Référendum d’Initiative Partagée. Nous sommes déterminés à utiliser tous les moyens que nous avons à notre disposition pour définitivement enterrer ce projet de réforme et obliger le gouvernement à entendre les millions de personnes qui manifestent depuis des semaines pour exprimer leur profonde opposition à cette réforme injuste et inutile.
Nous ne demandons pas l’immobilisme. Nous demandons le respect des Français, de nos institutions et de notre démocratie.
Nou tyinbo nou larg pa !