Dans un communiqué, le député de La Réunion, Jean Hugues Ratenon, a dénoncé ce qu’il appelle » nouvelle manoeuvre du gouvernement » concernant l’examen de l’accord général entre les membres de la Commission de l’océan Indien.
« Ce mercredi 25 janvier à 15h (heure de Paris), devait être examiné en séance publique de l’assemblée nationale, l’accord portant révision de l’accord général entre les Etats membres de la Commission de l’Océan Indien (COI). Un texte important portant sur le fonctionnement, les compétences de cette structure. Il devait faire l’objet d’une ratification ou non de la Représentation Nationale.
Je devais faire à la tribune un discours au nom de mon groupe. Ma position est claire : ce texte ne correspond pas à nos attentes et nous allions nous abstenir tout en formulant des propositions.
Car l’occasion était donnée à l’Etat français de revoir en profondeur le rôle de la COI pour une vraie coopération régionale en y incluant les pays voisins : Afrique du Sud, Mozambique, la Tanzanie, Mayotte, Rodrigues, la Chine, l’Inde, en plus des Etats déjà membres (Maurice, Madagascar, les Seychelles, la France au titre de la Réunion, les Comores). Ce qui aurait pu permettre d’ouvrir des perspectives de développement économiques, sociaux, culturels, éducation, formation, sportif, tourisme, etc , avec tous ces pays.
Leur niveau de développement, leur capacité à exporter pourraient être pour nous synonymes de marchés d’approvisionnement de proximité; et clairement, cela pourrait contribuer à faire baisser nos coûts d’importation. Quant au bilan carbone, il serait moindre.
C’était aussi l’occasion de replacer la Réunion en tant que représentante de la France et non l’inverse ; et d’inclure aussi Mayotte. Mais le gouvernement a senti qu’il n’aurait pas eu l’approbation des députés, que la ratification du texte n’aurait pas lieu. Il a alors préféré, dans la nuit, retiré de l’ordre du jour ce texte pour éviter un camouflet dans l’hémicycle.
D’après certaines indiscrétions, on sait que le gouvernement a essayé jusqu’à la dernière minute de manœuvrer en appelant certains élus pour un vote favorable en échange d’un retour d’ascenseur ! c’est très grave.
Je dénonce ces manœuvres et j’ai tenu à informer la population, à travers ce communiqué, sur ce qui se passe, de ces petits arrangements. Au lieu de modifier le fonctionnement de la COI en phase avec nos besoins, ce gouvernement veut passer en force. Pourquoi ? dans l’intérêt de qui ? Certainement pas dans celui des habitants de l’Océan Indien et de nos territoires.Mais nous savons qu’il va revenir à la charge. Il se donne le temps pour convaincre.
Tout ce que nous avons dénoncé en Guyane lors des premières rencontres des parlementaires du 97, se reproduit une fois de plus. J’invite l’ensemble des députés Ultramarins à tenir bon, à tenir le cap. L’heure de nous-même a sonné. »