« Nous sommes les militants historiques de La République En Marche à la Réunion. Nous avons été aux côtés du candidat Macron depuis 2017, voire même depuis 2016 pour certaines et certains d’entre nous. Au lendemain de ce premier tour de la présidentielle et, compte-tenu du score du Président candidat qui termine localement à la 3ème place, avec 18,24% des suffrages, derrière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, nous lançons un appel républicain à toutes les Réunionnaises et à tous les Réunionnais, qu’ils soient de droite, de gauche, du centre et, surtout à celles et ceux qui ont voté, dimanche dernier en faveur de Jean-Luc Mélenchon, afin de faire barrage à l’extrême droite de Marine Le Pen le 24 avril prochain ». C’est un appel lancé par ces hommes et femmes qui se disent appartenir à « la vielle garde » d’En Marche à la Réunion.
Une « vieille garde » composée notamment d’Henri Chane Tef (premier référent d’En Marche dans l’île) ; Ramata Touré (adjointe au maire de Ste-Suzanne et conseillère communautaire à la Cinor), Anne-Marie Papy (élue de la majorité municipale à Saint-Pierre) ; Sabrina Tionohoué (élue de la majorité municipale à St-Pierre et conseillère départementale) ; Jean-Alexandre Poleya (conseiller municipal de l’opposition à Saint-Denis et responsable de l’Alliance centriste); Cédric Payet (militant de Cilaos), Stéphane Manant (éducation populaire) et Christian Weber (militant).
Ces derniers ont tenu une conférence de presse cet après-midi au restaurant « Cubarista » à la Technopole de Saint-Denis. L’occasion pour eux de tirer les enseignements du premier tour de ce scrutin du 10 avril et d’appeler, « plus que jamais à la mobilisation républicaine pour faire gagner Emmanuel Macron ».
Un premier constat qui est unanimement partagé par le groupe : « le résultat pas satisfaisant du candidat Macron à la Réunion ». Alors que Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France Insoumise (LFI) a pulvérisé tous les records en totalisant 40,26% des suffrages, que Marine Le Pen, candidat du Rassemblement National, termine deuxième de la partie avec 24,73% des voix, Emmanuel Macron ne décolle pas, comme en 2017, de la 3ème place avec 18,24% des suffrages.
Pourquoi ce « résultat pas satisfaisant » pour reprendre l’expression de « la vieille garde » ? D’abord, « un petit problème de cohérence et de coordination en interne au parti », lâche Henri Chane Tef qui, à l’instar de ses camarades, regrette que « les militants que nous sommes n’ont pas été invités aux conférences de presse organisées par La maison commune composée par les récents soutiens, ceux des élus de la Maison commune animée par Eric Leung, coordinateur de la campagne de la présidentielle 2022 à la Réunion. Bien évidemment que nous sommes très contents de tous les soutiens d’où qu’ils viennent, mais ce serait mieux de travailler tous ensemble, en cohérence». Donc, un manque manifeste de communication en interne entre les soutiens « militants » historiques et nouveaux les soutiens du Président-candidat. « Mais ça relève sans doute du malentendu. Ce n’est pas le plus important. La priorité à présent est de faire bloc entre nous afin de contrer Marine Le Pen », explique Ramata Touré.
« Si Marine Le Pen est élue le 24 avril, les Réunionnais seront considérés comme des immigrés en métropole; Sans compter que les départements d’Outre-mer seront largués par la France »
Ensuite, « un manque de pédagogie sur le bilan de la politique Macron », expliquent Anne-Marie Papy et Ramata Touré. Constat que partage volontiers Sabrina Tionohoué et le reste du groupe. « Nous devons, durant les deux semaines à venir, aller sur le terrain, faire du tractage dans les marchés forains, aller à la rencontre de la population pour lui expliquer tout ce que le Président de la République sortant et le gouvernement ont fait pour la France et, plus particulièrement, pour la Réunion. Nous devons intensifier notre campagne d’explication pour dire aux Réunionnaises et aux Réunionnais qu’en dépit des crises qui ont frappé notre pays et, par conséquent, nos départements ultramarins, Emmanuel Macron a été à la hauteur; Il a fait le job », insistent les différents intervenants et intervenantes.
« Nous devons aussi expliquer à l’électorat réunionnais qu’il ne faut pas se laisser amadouer par le sourire de Marine Le Pen, la candidate pro Poutine. Nous tirons la sonnette d’alarme car nous ne devrions pas commettre l’erreur de banaliser le Front national. Le Rassemblement National n’est rien d’autre que le Front National dont les thèses ne sont pas humanistes. Si Marine Le Pen est élue, les Réunionnais seront considérés comme des immigrés en métropole et les départements d’Outre-mer seront largués par la France », explique Jean Alexandre Poleya.
Toutes et tous ont mis en avant « le bon bilan » d’Emmanuel Macron en citant notamment « la suppression de la taxe d’habitation, la revalorisation des petites retraites agricoles, le soutien financier de 420 millions d’euros à la Nouvelle Route du Littoral (NRL), l’aide pour l’acquisition d’appareils auditifs, des efforts conséquents pour lutter contre les déserts médicaux en France, le quoi qu’il en coûte durant la crise Covid qui a permis d’accompagner localement 115 000 salariés à la Réunion, les mesures qui ont permis de soutenir l’activité durant les périodes de confinement, la prime Macron, la poursuite des primes de Noël et de rentrée scolaire, la mise en place du temps partiel, du PGE (Prêt garanti par l’Etat), la recentralisation du RSA qui a permis au Département de dégager des marges budgétaires en faveur de sa politique sociale, au bénéfice des plus nécessiteux, la création de 12 000 contrats d’apprentissage pour nos jeunes, la baisse du taux de chômage, l’aide à nos collectivités locales, la prime rénov’ accordée à plus de 6000 foyers, l’aide aux forains qui, après deux années de Covid, allaient faire faillite, la mise en place des chèques énergie, le dédoublement des classes à l’école primaire et maternelle afin de permettre une meilleure instruction de nos enfants… ».
Et les militants de « la vieille garde » de conclure : « c’est tout cela que nous devons aller faire comprendre avec un langage clair à la population, lui dire qu’Emmanuel Macron est le président d’une République qui reconnaît ses enfants, qu’il plaide en faveur d’une France unie, une France qui rassemble au sein de l’Europe. Bien voter dimanche 24 avril, c’est voter contre la candidate de l’extrême droite. Il y va de notre démocratie ! »
Y.M.