Le Parc national vient de présenter les résultats de son schéma à Aurère puis à Marla avec des institutionnels, des partenaires impliqués, des habitants du cirque. Ce rassemblement avait pour objet la restitution du Schéma expérimental d’Aménagement de 4 îlets de Mafate qui a pour objectif d’accompagner le développement du cirque vers un éco-territoire. Pendant ces journées, les rencontres et les échanges ont été importants et concrets autour des potentielles actions à prioriser. Une visite de différents projets accompagnés dans les îlets a ponctué ces rencontres.
Le Parc national a choisi d’abord Aurère puis Marla comme lieux de rencontre et d’échange pour la restitution de son Schéma expérimental d’Aménagement de 4 îlets de Mafate, sur lequel ses agents travaillent depuis 2 ans. L’objectif de ce schéma : construire avec les Mafatais, les acteurs du territoire et les institutions, le développement durable du cirque. C’est donc un plan d’action pour les prochaines décennies qui a été proposé pendant plusieurs jours lors de ces séminaires.
Afin que ce schéma reflète les besoins réels des Mafatais et des visiteurs du cirque, des séances de travail collectives ont été organisées. Ainsi, institutions partenaires, habitants ont conjointement participé aux travaux menés par le Parc national pour parvenir à des préconisations concrètes, concordantes avec les réalités de terrain. Ce schéma est donc une véritable vision partagée concernant les vocations des espaces, les évolutions du cadre de vie et la valorisation des ressources patrimoniales, naturelles, culturelles et paysagères.
« Mafate présente de merveilleuses spécificités qu’il s’agit de prendre en considération en permanence. Le Schéma que nous présentons tient compte des réalités du terrain, des expériences des mafatais afin de proposer une évolution optimale et réalisable », explique Jean-Philippe Delorme, directeur du Parc national Réunion.
Une mobilisation collective importante
C’est devant une assemblée captivée et concernée que cette présentation a été faite par les partenaires à Aurère. Les Mafatais ont répondu en nombre à cette invitation, avec près d’une soixantaine de participants. La municipalité de La Possession a fait le déplacement en délégation avec à sa tête, Vanessa Miranville. « Une partie du cœur de Mafate est sur notre commune. Nous nous devons de travailler avec et pour les Mafatais, tout comme pour les 100.000 visiteurs annuels du cœur habité. Contribuer à tendre vers un éco-territoire dans ce cirque est une préoccupation permanente pour nous. Afin d’être le plus concret et efficace, je milite pour qu’une gouvernance spécifique de Mafate puisse être instaurée. Nous en avons besoin », explique l’élue.
La municipalité de Saint-Paul est venue assister à cette restitution à Marla, tout comme la DEAL, le Conseil départemental, l’ONF, l’IRT, le TCO, l’IRT etc. : toutes les institutions impliquées étaient, bien entendu, partie prenante de ce séminaire. A Marla, les échanges ont été plus revendicatifs et interrompus pas une météo capricieuse. Des perspectives d’évolutions, de mutualisation de compétences ont été évoquées et des rendez-vous communs ont été pris. « L’enjeu de réunion telles que celle-ci est primordial car nous sommes réunis dans une même salle et nous pouvons interpeler toutes les institutions afin de débloquer des situations insupportables pour nous », explique un Mafatais. « Nous sommes ravis de ces échanges impulsés par le Schéma, dont les préconisations répondent à toutes ces problématiques concrètes. Les interactions d’aujourd’hui sont les prémices des solutions apportées », constate Janick Payet, Responsable du Responsable du secteur ouest du Parc national de La Réunion après le séminaire à Aurère. « Nous avons organisé ces séminaires afin de permettre aux Mafatais de s’exprimer et d’interroger les acteurs en présence sur les problématiques de terrain », précise le membre du Parc national à Marla.
Le Parc national concrètement à l’appui de projets
Le CAUE (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement), organisme investi d’une mission d’intérêt public, a déjà accompagné 40 projets de construction dans le cirque pour le compte du Parc national. Les architectes et paysagistes conseils sont venus présenter les enjeux de ce travail et les grandes lignes des préconisations faites. Le temps d’échange qui a suivi a permis d’évoquer les sujets préoccupants dans le quotidien des Mafatais, questions auxquelles a pu répondre chaque acteur.
L’enjeu est effectivement primordial pour la population mais aussi pour l’environnement. De nombreux sujets ont été soulevés lors de ces séminaires, en résonance aux préconisations de ce schéma financé par des fonds européens : l’acheminement par hélicoptères de 90% des denrées consommées peut évoluer, la scolarisation des Mafatais, l’eau, l’accessibilité, le développement économique, la gestion des déchets, des formations à des activités touristiques autres que les gîtes, la construction, tout comme le développement d’espaces agricoles, etc. Ce dernier, par exemple pourrait, permettre de réduire ces livraisons en hélicoptère peu écologiques. L’architecture des bâtiments a connu une évolution qu’il convient d’accompagner aujourd’hui. Les constructions, la forme des installations, peuvent contribuer à faire que Mafate devienne un territoire qui tendrait vers l’éco-responsabilité. Une action concrète à mener pourrait concerner des formations aux activités touristiques autres que les gîtes. Effectivement, pour l’instant, l’offre d’activité touristique hors randonnées est peu existante à Mafate. Des ateliers ou activités pourraient être proposées et permettre de générer des revenus dans le cirque. « Nous sommes tous conscients, institutionnels, acteurs de terrain et Mafatais qu’il est essentiel aujourd’hui de développer et de protéger Mafate afin de magnifier ce site exceptionnel. Nous disposons d’un écrin, préservons-le afin qu’il puisse devenir un éco-territoire inspirant », continue la maire de La Possession.