C’est un sujet qui fait causer dans le microcosme politique aussi bien à Saint-Paul qu’à l’échelle de l’île : qui sera le candidat de la droite et du centre aux prochaines élections municipales en 2026 dans cette grande commune d l’Ouest ? Si la candidature d’Emmanuel Séraphin à gauche, relève du secret de polichinelle, même si, à un certain moment, une rumeur avait circulé selon laquelle Huguette Bello, patronne de PLR (Pour la Réunion), allait peut-être présenter une candidate à la place du maire sortant, à droite, c’est toujours le grand flou.
A gauche, c’est une certitude : ce sera donc bel et bien Emmanuel Séraphin que nous aurons d’ailleurs comme invité, le 12 août prochain, à partir de 9 heures, sur Radio Free Dom dans le cadre de l’émission politique « l’heure du bilan des municipales » 2020-2026. Pour Emmanuel Séraphin ce sera le bilan de 2021-2026, car ce dernier a été élu en interne par le conseil municipal le 14 juillet 2021 suite à l’élection en juin de la même année d’Huguette Bello à la tête de la Région. Laquelle a dû quitter son mandat de maire de Saint-Paul.
Mais revenons à la droite ! Ça cause beaucoup. Freedom.fr vous avait annoncé déjà, il y a plusieurs mois, fin 2024, qu’un deal avait été passé entre Didier Robert et Cyrille Melchior. Un deal selon lequel Didier Robert aura le soutien du président du Département aux municipales de 2026 à Saint-Paul. Or, entretemps, la situation semble avoir évolué, surtout que Didier Robert, ancien président de Région, se trouve pas mal empêtré dans des affaires judiciaires et donc en attente de jugements notamment en appel dont un prévu à la fin de cette année.
Il était dit ces derniers temps que Didier Robert avait changé d’avis et demandé à Cyrille Melchior de se présenter aux municipales à Saint-Paul face à Emmanuel Séraphin. Les partisans de Didier Robert n’avaient pas bien encaissé cette nouvelle et auraient continué à mener campagne sur le terrain en faveur de leur mentor. Il a même été dit à un certain moment que Dominique How Pan Hie, un ex collaborateur du cabinet de l’ancien président de Région, très proche de Didier Robert, serait candidat à Saint-Paul. De l’intox à coup sûr !
Cyrille Melchior, président du Département : « »il ne suffit pas de tenir une conférence de presse et d’appeler à la mobilisation générale. Encore faut-il proposer des solutions ! »
Selon nos confrères d’Imaz Press, en ce mercredi 23 juillet, « Cyrille Melchior ne sera pas candidat, il soutient Didier Robert ». Info ou intox là aussi ? Moi je n’ai pas cherché à le savoir. C’est le président du Département, en personne qui, aux environs de 11 heures, m’a informé par téléphone qu’il « n’avait pris aucune décision pour le moment concernant les municipales à Saint-Paul »; Et qu’il fera une annonce « vraisemblablement à la rentrée d’août ».
Comprenez que, pour l’instant, rien n’est donc officiel. Cyrille Melchior lui même ne sait pas encore s’il sera ou non candidat à la mairie de Saint-Paul en mars 2026, ou alors s’il préfèrera soutenir Didier Robert à ce scrutin. A en croire Cyrille Melchior, « rien n’a encore été décidé. Je travaille beaucoup en ce moment par visio-conférence avec les cabinets ministériels pour savoir comment trouver des solutions en faveur de la Réunion, du social notamment, par rapport au contexte budgétaire de plus en plus difficile ».
Et le président du Département d’ajouter : « il ne suffit pas de tenir une conférence de presse et d’appeler à la mobilisation générale. Encore faut-il proposer des solutions. Moi j’aimerai bien connaître quelles sont les solutions proposées par celles et ceux qui appellent à descendre dans la rue. C’est plus facile d’appeler à la manifestation que de se mettre autour d’une table pour essayer de trouver des solutions concrètes aux problèmes. Moi, je suis très inquiet pour l’avenir… », insiste le président du Département.
Quid des municipales à Saint-Paul ? « Chaque chose en son temps. La priorité, c’est comment faire face aux menaces financières qui pèsent sur les collectivités et qui, si elles se concrétisent, impacteront fortement les politiques menées en faveur de la population ». Quant au prochain scrutin des municipales, Cyrille Melchior explique « réfléchir encore » et « poursuivre les consultations » sur le terrain avant d’arrêter sa décision. Certains dans son camp expliquent que le président du Département « n’a pas le choix et qu’il est le seul à pouvoir déstabiliser le maire sortant, avec à ses côtés une bonne équipe d’élus, jeunes et moins jeunes, de droite tels que certains conseillers départementaux comme Aurélien Centon, Adèle Odon et d’autres encore. Sans oublier des anciens comme Joseph Sinimalé, l’ancien maire de Saint-Paul, qui occupe beaucoup le terrain… ».
Mais dans sa réflexion, Cyrille Melchior, qui préside Nouvel R’, nouveau mouvement politique créé en juin dernier et dont le but est de restructurer la droite locale et les centres, doit aussi intégrer le fait qu’il préside aux destinées du Département jusqu’en 2028. Sans compter que de par sa personnalité consensuelle, il est l’un des seuls capables à fédérer une majorité plurielle au sein de cette grosse collectivité qui gère chaque année près de 1,4 milliard d’euros en faveur du social.
Tout cela pour dire que Cyrille Melchior n’ira peut-être pas aux municipales à Saint-Paul. Mais que, peut-être, se présentera-t-il à ce scrutin. Vous l’aurez compris, personne n’est en mesure de le dire pour l’instant. Pas même l’intéressé qui pense sûrement beaucoup à ces municipales étant donné les nombreuses sollicitations dont il fait l’objet terrain à droite, mais sans perdre de vue qu’il gère aussi le Département.
Une décision qui ne sera pas facile à prendre. Ce que l’on sait, c’est que si Cyrille Melchior décide de se présenter à la mairie de Saint-Paul, « ce sera pour gagner ». Un échec aux municipales lui ferait perdre son leadership au seun d’une droite en pleine reconstruction via au Département où sa majorité « arc-en-ciel » pourrait être ébranlée. Il y a donc pleins de paramètres à prendre en considération dans l’équation Saint-Pauloise. Ce ne sera pas simple. Fin du suspense politique, à la rentrée prochaine. Pour reprendre l’expression employée par Cyrille Melchior, « aucune décision n’a été prise pour l’instant ».