Actuellement en plein travail sur le budget 2026, le premier ministre a fait ce mardi 15 juillet quelques annonces qui ont choqué les français, dont la possible suppression de deux jours fériés : le 8 mai et le lundi de Pâques (pour soutenir l’activité économique et augmenter la productivité).
Il a aussi évoqué une « année blanche » pour 2026, sans hausse des prestations sociales ni des pensions de retraite, le tout pour réduire le déficit qui passerait de 4,6 % en 2026 à 2,8 % en 2029. Ce programme ambitieux repose sur plusieurs axes, dont des décisions symboliques et parfois controversées.
L’effort budgétaire est porté à 43,8 milliards d’euros, contre 40 milliards envisagés. Au registre des économies, un fonctionnaire sur trois partant à la retraite ne sera pas remplacé.
Un gros coup de contrôle sur la partie « maladie » : ALD & arrêts de travail
Dans le cadre de son plan de redressement des finances publiques, François Bayrou a insisté sur la nécessité de mieux encadrer les dépenses de santé, et en particulier celles liées aux arrêts maladie et aux affections longue durée (ALD).
Le gouvernement souhaite renforcer les contrôles afin de limiter les abus et d’assurer une prise en charge plus juste. Plusieurs leviers ont été évoqués :
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Renforcement des contrôles médicaux sur les arrêts maladie jugés excessivement longs ou fréquents, avec la possibilité de sanctions financières en cas de non-respect des prescriptions ou d’incohérences constatées.
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Mise en place de procédures de vérification plus systématiques pour les ALD, afin de s’assurer que ces affections correspondent bien aux critères médicaux définis.
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Incitation des entreprises et des caisses d’assurance maladie à recourir davantage aux contre-visites, y compris en mobilisant des médecins contrôleurs.
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Accompagnement renforcé des patients en ALD pour favoriser le maintien ou le retour à l’emploi quand leur état de santé le permet, et éviter les ruptures de parcours professionnels.
François Bayrou a justifié cette orientation par l’augmentation régulière du coût des arrêts maladie et des indemnités journalières. Selon lui, la maîtrise de ces dépenses est indispensable pour garantir la pérennité du modèle social et préserver la solidarité nationale.
Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie plus large qui associe la lutte contre la fraude, la responsabilisation des prescripteurs et l’amélioration du suivi médical des personnes concernées.
Le Premier ministre a précisé que ces contrôles devront être conduits « dans le respect de la dignité des patients et avec la vigilance nécessaire pour ne pas fragiliser celles et ceux qui ont réellement besoin d’un accompagnement ».
La taxation des petits colis « chinois » et des hauts revenus
Le Premier ministre a confirmé la création d’une contribution de solidarité ciblant les revenus les plus élevés, et la mise en place d’une taxe sur les petits colis importés, principalement pour protéger le commerce et la production française face à la concurrence internationale.
Dans un discours où il a revendiqué sa volonté de « changer les choses, quoi qu’il en coûte », François Bayrou a insisté sur la nécessité de préserver la souveraineté économique, la compétitivité des entreprises et le pouvoir d’achat des Français.
Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a rappelé les priorités du gouvernement : la sécurité, la transition écologique et l’investissement dans l’éducation et la recherche.
L’IA sera au coeur de notre pays
Autre levier stratégique, le Premier ministre souhaite accélérer l’adoption de l’intelligence artificielle grâce à un plan baptisé “Osez l’intelligence artificielle”, présenté comme un moteur de productivité et un outil de modernisation industrielle.
Enfin, le gouvernement veut agir contre les retards de paiement, évalués à plusieurs milliards d’euros, en prévoyant un renforcement des sanctions, qui pourraient atteindre jusqu’à 1 % du chiffre d’affaires des entreprises concernées.
François Bayrou a conclu son intervention par un appel à la mobilisation collective et à la confiance : « Ensemble, nous pouvons redonner à notre pays des raisons de croire en son avenir et de s’estimer. »
Réactions
La Région Réunion exprime ses vives inquiétudes face au plan de restriction budgétaire et de régression sociale annoncé par le Premier ministre
La Région Réunion fait part de ses plus vives préoccupations à la suite des mesures annoncées par le Premier ministre François Bayrou, visant un objectif de 43,8 milliards d’euros d’économies.
Ces mesures traduisent une orientation politique très claire : c’est toute la population, y compris les fragiles comme les retraités, qui sont mis à contribution alors que d’autres pistes appelant à la solidarité des plus riches comme la taxe Zucman, n’ont pas été retenues. L’annonce d’une contribution de solidarité pour les plus fortunés n’a fait l’objet d’aucune précision.
En revanche, les mesures de régression sociale comme la suppression de 2 jours fériés, le non remplacement d’un fonctionnaire sur 3, la remise en cause de l’assurance chômage, le gel des prestations sociales et des retraites, la réduction du remboursement des médicaments , sont d’ores et déjà annoncées.
Le caractère injuste de ces mesures est flagrant et va aggraver les inégalités.
De surcroit, les collectivités territoriales, vont être mises à contribution à hauteur de 5,3 milliards d’euros.
Avec ses collègues des régions de France, et notamment ceux des régions d’outre-mer, la Présidente de Région, Huguette Bello n’a cessé d’alerter le gouvernement sur les dangers que représenterait une telle politique d’austérité, pour les collectivités, et en particulier pour les
collectivités d’outre-mer.
« Il est inconcevable de vouloir réaliser des économies sur les biens communs, les services publics, les collectivités locales et les secteurs essentiels comme la santé, l’éducation, la transition énergétique ou encore la politique de l’emploi tout en augmentant dans le même temps le budget des dépenses militaires. Ces orientations budgétaires conduiront inéluctablement à une dégradation des conditions de vie de la
majorité de la population. A fortiori, les territoires ultra-marins connaissent des réalités sociales particulièrement difficiles, et ne peuvent souffrir de réduction des moyens affectés à leur développement. »
Compte tenu de la gravité de la situation sociale, de la fragilité du secteur économique et des retards structurels en matière d’infrastructure dans ces territoires, la Région Réunion demande au gouvernement d’épargner les collectivités ultramarines de la contribution aux 5,3 milliards d’économies.
Enfin, les restrictions budgétaires auront un impact préjudiciable non seulement pour la population, mais aussi sur l’activité économique.
Le risque d’une récession est réel et se traduira par une baisse des recettes fiscales pour l’État. C’est dire le caractère erroné des orientations prises par le gouvernement.
Cyrille Melchior, président du Conseil départemental : « La cohésion sociale ne peut devenir une variable d’ajustement budgétaire »
Toutefois, les mesures annoncées suscitent de légitimes inquiétudes, en particulier dans les territoires ultramarins, quant à l’application concrète de ces mesures dans un territoire aussi fragile que La Réunion. L’annonce de restrictions budgétaires, conjuguée à l’absence de garanties spécifiques pour les collectivités ultramarines, fait craindre une aggravation des inégalités sociales.La Réunion est confrontée à des enjeux majeurs : un taux de pauvreté particulièrement élevé, une vie chère qui pèse lourdement sur les ménages, et un vieillissement de la population qui entraîne des besoins croissants en matière de santé, de dépendance et de solidarités humaines. À ce jour, aucune réponse structurelle de l’État ne permet de faire face durablement à ces défis.
L’annonce d’une enveloppe de 300 millions d’euros destinée aux Départements en difficulté constitue un signal d’écoute. Mais encore faut-il que cet effort soit réparti de manière juste et proportionnée, en tenant compte des réalités propres à chaque territoire, et en particulier de l’Outre-mer.
Le Président du Département réitère que « la cohésion sociale ne peut devenir une variable d’ajustement budgétaire ». Le Gouvernement doit ouvrir un dialogue approfondi avec les collectivités locales, en particulier en Outre-mer, pour élaborer des solutions adaptées, justes et durables.
Frédéric Maillot, député de La Réunion : « les Outre-Mer oubliés, encore une fois »
« Sous couvert de « responsabilité budgétaire », François Bayrou confirme une politique d’austérité qui sacrifie les péi dits d’Outre-mer. Derrière les discours d’« effort partagé », ce sont encore les plus fragiles qui paieront. Réduire les déficits en supprimant des postes dans la
fonction publique, en supprimant des jours fériés, en comprimant les dépenses sociales et en exigeant des efforts de « tous » sans jamais toucher aux privilèges fiscaux des plus riches ou aux profits massifs de certains secteurs ? Parler de « responsabiliser les patients » alors que
l’accès aux soins est inégal, c’est mépriser la réalité des habitants de la Guyane, de Mayotte, ou encore de La Réunion. Ce n’est ni juste ni soutenable. Cette logique du « chacun doit faire un effort » oublie que nous ne partons pas du même point.
Dans nos péi où pauvreté, chômage, crise sanitaire et inégalités d’accès aux droits sont criants, ce budget n’apporte aucune réponse : pas de plan de rattrapage, pas d’investissements massifs, seulement des ajustements comptables. Les 300 millions annoncés sont une goutte
d’eau face aux besoins immenses de nos territoires.
Comparer l’État à un ménage, comme le fait M. Bayrou, est une grave erreur : l’État a le devoir d’investir là où la République est en souffrance. Et en Outre-mer, nous devons voir émerger des solutions rapides, efficaces et sur le long terme. Ce budget ne propose ni justice sociale, ni équité territoriale et censure les peuples dits d’Outre-mer, la censure arrivera en temps voulu. Il confirme une chose : les Outre-mer restent les grands absents de la stratégie nationale. Nous demandons un véritable changement de cap. Les Outre-mer ne sont pas une variable d’ajustement, ils sont l’avenir du pays. Le combat continue ».
Perceval Gaillard, député de la Réunion : « François Bayrou vient de déclarer la guerre sociale »
Jean Hugues Ratenon, député de La Réunion : « Le gouvernement déclare la guerre au peuple français »
Ce mardi 15 juillet, en annonçant l’effort de 43,8 milliards d’euros dès le budget de 2026, le Premier Ministre Bayrou a déclaré la guerre aux Français.
Pour réduire coûte que coûte le déficit du pays, le Premier Ministre est prêt à sacrifier une fois de plus les services publics et les plus pauvres, en prenant soin d’épargner les grandes entreprises et les plus riches. En effet plus de 80% des économies seront des mesures d’austérité strictes.
Le gouvernement prévoit ainsi :
• La réduction dans la fonction publique de 3 000 postes dès 2026 et le non-remplacement d’un fonctionnaire sur 3 partant à la retraite. Moins d’opérateurs et agences de l’État (Lesquels ? l’ADEME ? l’ONF ? l’Agence bio ?)
Ce sera moins de fonctionnaires pour moins de services publics. Combien de postes d’enseignants, d’infirmiers ou de policiers seront supprimés ? Et quelles conséquences sur notre vie?
• Un budget des mairies, départements et régions régulé avec un investissement local moins fort.
• Des efforts considérables sur la santé.
Prenons l’exemple du doublement des franchises médicales à 100 euros par an : c’est 50 euros de reste à charge en plus pour les malades.
D’autres mesures mettront à mal nos hôpitaux et la vie des patients.
Une dégradation des services de soin et de la santé des gens est encore à prévoir.
• Une année blanche avec le gel des pensions de retraites et de toutes les prestations sociales. Avec l’inflation, une baisse du pouvoir d’achat est inévitable. L’ensemble des bénéficiaires des minima sociaux, des prestations familiales, de la prime d’activité, des APL, du RSA, de l’AAH ou du minimum vieillesse subiront les conséquences de ce gel alors qu’ils sont déjà les plus pauvres.
• La suppression de 2 jours fériés, sans oublier les victimes du chômage qui seront elles aussi attaquées.
Etc.
La participation des plus aisés à l’effort collectif a été vaguement évoquée. À cause d’une politique des riches, en 30 ans, jamais le pays n’a été aussi pauvre. Pourtant, la macronie accélère dans sa logique d’appauvrissement des retraités et des classes populaires.
Et dans ce contexte, quel sort pour la Réunion ? Les conséquences seraient encore plus dures.
Paradoxalement, le budget de l’Armée continuera d’augmenter : +3,5 milliards en 2026 et 3 milliards de plus en 2027. En 10 ans, le budget de l’Etat aura pratiquement doublé passant de 32,2 milliards à 64 milliards d’euros.
François Bayrou a tenté d’expliquer tant bien que mal la situation économique et le climat mondial pour justifier ses choix. Mais la programmation de ces prochaines années au régime sec ne peut faire l’unanimité car elle aggraverait la crise sociale et économique.
Ceux qui ont refusé la censure de Bayrou (le RN) vont-ils retrouver la raison ? Nous avons le devoir de censurer ce gouvernement et le Premier Ministre doit s’en aller, comme ses prédécesseurs.
Le PLR condamne avec force les annonces faites par le Premier ministre François Bayrou
Sous prétexte de « maîtrise des finances publiques », ce gouvernement prépare une cure d’austérité brutale, dont les principales victimes seront, comme toujours, les plus précaires :
● Gel des prestations sociales et des barèmes de l’impôt sur le revenu,
● Suppressions massives de postes dans la fonction publique,
● Réduction des dépenses hospitalières et sociales,
● Remise en cause des arrêts maladie,
● Suppression de deux jours fériés,
● Création de nouvelles contributions qui frapperont les classes populaires.
Ces mesures frapperont de plein fouet les travailleurs modestes, les retraités, les familles les plus vulnérables alors même que les inégalités
explosent.
À La Réunion, où le chômage reste structurellement élevé, où plus d’un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté, ces annonces sont non seulement injustes mais socialement dévastatrices. Le PLR dénonce par ailleurs l’illégitimité de ce Premier ministre, issu d’un
déni de démocratie, sans majorité parlementaire, qui prétend engager le pays sur une voie d’austérité et de régression sociale, au mépris des attentes populaires.
Le PLR rappelle une vérité fondamentale : ce n’est pas la protection sociale ni les services publics qui creusent la dette, mais l’évasion fiscale massive.
L’évasion fiscale prive chaque année l’État français de dizaines de milliards d’euros : elle est la première cause structurelle de déficit !
Aucun effort n’est exigé des plus riches, aucune réforme ambitieuse pour taxer les grandes fortunes et les multinationales, alors qu’on demande toujours plus de sacrifices aux classes populaires et aux territoires déjà fragilisés.
Face à ce plan injuste, le PLR exige que ces résolutions ne soient pas appliquées et réclame un véritable changement de cap :
● Une politique de solidarité et de justice fiscale,
● La lutte contre la fraude et l’évasion fiscale,
● Le renforcement des services publics,
● La protection des plus modestes, des salariés et des retraités,
● Des mesures spécifiques pour corriger les inégalités persistantes dans nos territoires ultramarins.
Le PLR continuera de porter la voix des Réunionnaises et des Réunionnais face à cette politique injuste et brutale, pour que la solidarité, l’égalité et la dignité guident les choix budgétaires de notre pays.
L’heure est donc maintenant à la mobilisation pour faire reculer le gouvernement. Les parlementaires auront à prendre leurs responsabilités.
L’heure de vérité a en effet sonné. A La Réunion, il suffit de lire les déclarations de ceux qui avaient salué la nomination de François Bayrou et
de son gouvernement et leurs réactions aujourd’hui, pour constater leur naïveté ou leur hypocrisie.
La fédération réunionnaise du Parti Socialiste : “Santé, retraites, services publics : stop au démantèlement social”
La fédération réunionnaise du Parti Socialiste exprime sa profonde indignation face aux propositions émises par François Bayrou dans son rapport au gouvernement. Ces annonces, sous couvert de « bon sens budgétaire », constituent en réalité une série de mesures d’austérité sociale qui frapperont injustement les plus fragiles de nos concitoyens.
Un coup porté aux malades chroniques : L’augmentation des franchises médicales est une attaque directe envers les personnes atteintes de maladies longues durées. À La Réunion, où les taux de diabète, d’AVC ou encore d’insuffisance rénale sont parmi les plus élevés, cette mesure est dangereuse et inacceptable. Elle revient à pénaliser l’accès aux soins des plus pauvres. Faut-il rappeler que les 10 % les plus riches en France vivent en moyenne 13 années de plus que les 10 % les plus pauvres ? Cette mesure ne fera qu’aggraver un écart sanitaire déjà scandaleux.
Une trahison du contrat social : La décision de ne pas indexer toutes les prestations sociales sur l’inflation, alors même que les prix de l’alimentation et de l’énergie explosent, est une attaque directe contre les plus démunis. À La Réunion, 38 % des familles vivent sous le seuil de pauvreté et survivent grâce aux aides sociales. Leur retirer cette indexation, c’est les plonger plus encore dans la précarité. C’est nier leur dignité.
Le mépris envers nos aînés : Ne pas revaloriser les petites retraites, alors que de nombreux seniors ont travaillé toute leur vie dans des conditions difficiles, est une faute politique et morale. Nos anciens méritent le respect, pas l’abandon.
Une attaque contre les services publics de proximité : Les collectivités locales sont également dans le viseur. Ces dernières, garantes du lien social, de l’éducation, de l’action sociale et des solidarités locales, se retrouvent encore affaiblies. C’est une attaque contre les mairies, les CCAS, les écoles, les crèches… bref, contre le quotidien de millions de Français.
Le paradoxe de l’opulence : Ces décisions tombent alors même que la France bat des records de dividendes versés aux actionnaires et que les ultra-riches voient leur fortune s’envoler. Dans le même temps, la pauvreté explose. Il est inacceptable que ce soient toujours les mêmes qui paient : les classes populaires, les travailleurs pauvres, les retraités modestes, les malades.
La fédération réunionnaisse du Parti Socialiste appelle à une mobilisation contre cette vision brutale et injuste de la société.Nous refusons une politique de renoncement social. Nous défendons une République s ociale, qui protège les plus fragiles, et une France plus juste où la solidarité n’est pas un mot vide, mais une valeur fondatrice.
Nous serons, partout, aux côtés de celles et ceux que cette « année noire » annoncée menace. Parce qu’une autre voie est possible, une voie de justice, d’équilibre, et de responsabilité partagée. Le combat commence !
PCR de Sainte-Suzanne : « En marche vers un effondrement social, économique et environnemental »
Face aux annonces du Premier Ministre concernant le plan budgétaire visant à réaliser 44 milliards d’euros d’écnonomies en 2026, la section
PCR de Sainte-Suzanne souhaite réagir avec responsabilité.
Alors que plusieurs rapports d’organismes internationaux tirent la sonnette d’alarme sur les risques d’effondrements environnementaux et sociétaux de notre modèle actuel, le Gouvernement semble sourd à ces appels. Au lieu de prendre les mesures urgentes qui s’imposent pour
protéger notre population, il s’enfonce, au contraire, dans une logique de réduction des dépenses publiques et de casse sociale.
La diminution des moyens alloués aux services publics, la baisse du pouvoir d’achat et la dégradation des conditions de vie vont affaiblir la cohésion sociale et la résilience de notre société face aux chocs à venir. Cette politique d’austérité, loin de résoudre les crises auxquelles nous sommes confrontés, ne fera qu’aggraver les inégalités, fragiliser les plus vulnérables et accélérer les processus menaçant notre civilisation.
Tous ces facteurs, combinés aux conflits, aux changements climatiques, à la crise démographique et même démocratique, convergent et sont interconnectés. Cela nous rapproche d’un possible effondrement global. D’ailleurs le 5 juin 2023, le Secrétaire Général de l’ONU le confirme en déclarant « Nous allons toujours plus vers un avenir de décomposition sociale, financière, politique et environnementale ».
C’est dans ce même état d’esprit que Paul Vergès considérait que : « L’alternative, désormais, c’est celle qui accouchera ou de la barbarie ou bien alors de la solidarité humaine ». Des mots saisissants, toujours d’actualité, au contenu puissant qui invitent à nous débarrasser de dogmatismes stériles pour faire face aux gigantesques défis contemporain.
Face à l’urgence, seule une transformation profonde de notre modèle de développement permettra de répondre aux enjeux de notre société.
Notre responsabilité, exige, plus que jamais, à co-construire un Projet Réunionnais avec l’ensemble des forces vives. Son application concrète pourrait se décliner par une loi d’orientation et de programmation sur le court, moyen et long terme.
La section PCR de Sainte Suzanne se tient aux côtés des Réunionnaises et Réunionnais pour bâtir collectivement les alternatives nécessaires à notre survie et celles des générations futures.
Nouvel R’ : « les Outre-mer et La Réunion ne doivent pas subir la double peine »
Le mouvement Nouvel R’, présidé par Cyrille Melchior, prend acte des grandes lignes du plan de redressement présenté par le Premier ministre, François Bayrou. Si la maîtrise des finances publiques est un impératif national, nous tenons à alerter sur les conséquences disproportionnées que ces mesures pourraient avoir sur les territoires ultramarins, et en particulier sur La Réunion.
En effet, alors qu’il est reconnu que la vie est plus chère dans notre île que sur le territoire hexagonal, alors que le taux de ménages vivant sous le seuil de pauvreté est en forte augmentation, et que notre taux de chômage est deux fois supérieur à la moyenne nationale, La Réunion ne peut pas être traitée comme les autres territoires.
A cela s’ajoute, des besoins croissants en hébergement, ou encore en soins pour accompagner le vieillissement de notre population.
– Une « année blanche » aux conséquences noires pour nos familles. Le gel des prestations sociales, l’absence de revalorisation des minimas sociaux et des retraites dans un contexte de forte inflation insulaire seraient un coup porté aux familles réunionnaises les plus fragiles. La suppression de jours fériés, l’augmentation du temps de travail, ou encore les restrictions sur les arrêts maladie pourraient aggraver les tensions sociales et la pénibilité vécue par de nombreux travailleurs ultramarins.
– 3 000 postes publics supprimés : une double peine pour La Réunion. À l’heure où les services publics sont déjà en sous-effectif dans les Outre-mer, la suppression de postes et d’agences dites “improductives” risquerait d’aggraver la fracture territoriale. Pour Nouvel R’, la présence de l’État est essentielle à la cohésion sociale et à l’égalité des chances sur l’île.
– Un projet technocratique, éloigné des réalités locales. Nouvel R’ rappelle que les spécificités géographiques, économiques et sociales de La Réunion nécessitent des adaptations, pas des amputations. C’est pourquoi nous réaffirmons notre attachement au principe de différenciation prévu à l’article 73 de la Constitution et notre volonté de renforcer les capacités d’adaptation législative pour mieux répondre aux défis locaux.
– Appel au dialogue républicain. Nouvel R’ appelle le gouvernement à travailler avec les élus et les forces vives de notre île avant toute décision car oui, nous serons prêts à participer à l’effort national, mais proportionnellement à nos possibilités, sans infliger aux réunionnais une double peine pouvant amener à une situation sociale encore plus tendue et créer davantage de tensions dont nous ne pourrons garantir l’issue ».
Péi Agile : « année blanche budgétaire : pour des économies réelles, mettons aussi le Parlement au repos ?
Péi Agile, think tank réunionnais engagé pour des solutions durables, ne réagira passystématiquement à l’actualité politique. Mais le projet de loi de finances est un document structurant pour l’avenir de notre territoire. Les premières orientations dévoilées par le Premier ministre sont, à ce titre, particulièrement inquiétantes pour La Réunion. Le gouvernement annonce une « année blanche » budgétaire pour 2026 :
– Sans réformes structurelles, pas d’orientations ambitieuses, une reconduction quasi à l’identique des crédits existants, sans revalorisations significatives.
Une pause budgétaire décidée au nom de la rigueur, pendant que l’inflation continue d’éroder le pouvoir d’achat des ménages et la capacité d’action des territoires. Alors, si tout est figé d’avance, si les arbitrages sont verrouillés avant même le débat parlementaire… faut-il encore mobiliser l’Assemblée nationale et le Sénat ? Mettons-les aussi en pause : cela ferait des économies.
Derrière ce gel des masses budgétaires, se profile une forme d’austérité silencieuse, sans débat, qui étouffe les dynamiques locales, freine les porteurs de projets et bloque les transitions essentielles. À La Réunion, où les besoins sociaux, écologiques et économiques sont criants, cette stratégie d’inaction budgétaire est non seulement inefficace, elle est aussi risquée.
Pire encore, l’effort est inéquitablement réparti : salariés modestes, agents publics et bénéficiaires de prestations sociales porteront l’essentiel des sacrifices, sans que cela ne s’accompagne de mesures structurelles pour réduire les inégalités, relancer l’emploi ou transformer notre modèle économique. La mobilisation doit être collective ! Si les impulsions ne viennent pas de Paris, alors elles doivent émerger de nos territoires. Nous devons, dès maintenant, travailler ensemble à l’identification de solutions concrètes, locales et adaptées à nos réalités. L’heure n’est pas à l’attente, mais à la co-construction, avec toutes les forces vives de la Réunion »
Gérard Françoise, Conseiller Départemental de La Réunion : Supprimer le Lundi de Pâques et le 8 mai ? Une attaque contre nos valeurs. Et demain, le 20 décembre ?
Aujourd’hui, dans un contexte de réduction du déficit budgétaire national, François Bayrou propose de supprimer deux jours fériés essentiels du calendrier républicain : le Lundi de Pâques et le 8 mai, jour de la Victoire sur la barbarie qu’a été le nazisme. Cette proposition
est non seulement profondément choquante, mais elle participe à une logique de déconstruction de nos racines culturelles, spirituelles et historiques.
Il ne faut pas réduite ces dates à de simples jours chômés : elles sont des repères, des symboles, des actes de mémoire.
Le Lundi de Pâques, ancré dans nos traditions chrétiennes, fait partie intégrante du socle culturel de notre pays.
Le 8 mai est un hommage national aux combattants de la liberté, une journée de mémoire et de dignité.
En tant qu’élu de La Réunion, je ne peux que m’alarmer d’une telle démarche. Car si l’on accepte de rayer du calendrier ces moments d’unité et de mémoire nationale, qu’est-ce qui empêchera demain que l’on vienne remettre en question le 20 décembre, jour de l’Abolition de l’esclavage à La Réunion, jour de l’Unité Réunionnaise ?
Faut-il craindre que, sous prétexte de combler les déficits structurels de nos collectivités, on nous impose un financement « endogène » qui passerait par la suppression de nos propres dates mémorielles ? La logique comptable ne peut pas effacer l’histoire, ni la souffrance, ni
les combats qui ont forgé notre société.Ce n’est pas au peuple de payer le prix d’une politique budgétaire court-termiste en
sacrifiant sa mémoire.
Je m’oppose fermement à cette dérive technocratique qui méprise les territoires, les identités, et les valeurs fondamentales de la République.
Je rappelle que les jours fériés sont des piliers de cohésion, des moments de transmission, des marqueurs de notre appartenance collective.
Supprimer ces dates, c’est ouvrir la porte à un effacement progressif de tout ce qui fonde notre nation. Et le peuple deviendra foule.
Je le dis clairement : pas question de toucher au 20 décembre. Pas question de sacrifier nos repères sur l’autel de l’austérité.
CGTR : « une année sombre pour le monde du travail et laisse La Réunion dans une impasse sociale »
Avec ses annonces, le Premier ministre ouvre un chantier brutal et idéologique. Ce n’est pas un plan d’économies, c’est une attaque frontale contre les droits des travailleuses et des travailleurs. Une fois encore, le gouvernement refuse d’assumer sa responsabilité dans la situation économique du pays, notamment par sa politique de l’offre inefficace.
Au lieu de répondre aux urgences sociales — salaires, emploi, santé, éducation, logement, climat —, il choisit de faire payer la facture aux plus fragiles : travailleuses, travailleurs, retraité·es, privé·es d’emploi, et stigmatise les agent·es du service public.
Pendant ce temps, les plus riches et les grandes entreprises, qui bénéficient chaque année de 73 milliards de baisses d’impôts et de 211 milliards d’aides publiques, sont totalement épargnées.
Une cure d’austérité sans précédent
• « Année blanche » : gel des pensions de retraite, des prestations sociales (APL, AAH, allocations familiales…), des salaires des fonctionnaires, des budgets publics, et hausse des impôts et de la CSG.
➔ Cela entraînera l’appauvrissement de la majorité de la population de plusieurs centaines d’euros par an.
➔ À La Réunion, les effets sont déjà visibles : 437 dossiers de surendettement déposés à la Commission de l’IEDOM au 1er trimestre 2025, soit une hausse de 15,9 % par rapport à l’année dernière (source : Lettre de l’IEDOM – 29 avril 2025).
• Vol de deux jours fériés, dont le 8 mai, jour de la victoire contre le nazisme.
• Déremboursement des médicaments et consultations, y compris pour les patients atteints d’affections de longue durée.
• Suppression de 3000 postes de fonctionnaires et fermeture d’agences de l’État, avec non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois : moins de pompiers, d’infirmier·es, d’enseignant·es…
• Privatisations et braderie du patrimoine public.
• Nouvelle attaque violente contre les privé·es d’emploi, déjà lourdement pénalisé·es depuis 2017.
• Rien en ce qui concerne la crise du logement à La Réunion ! Le gouvernement reste sourd aux difficultés de logement, pourtant criantes sur l’île.
• Remise en cause généralisée des droits des salarié·es, avec des mesures prévues par ordonnances dès l’automne.
La CGTR dénonce cette politique injuste et inefficace
Ces mesures sont aussi injustes qu’inefficaces. Elles auront un effet récessif majeur et aggraveront la pauvreté, déjà record à La Réunion, en particulier chez les jeunes et les femmes. Le Premier ministre ose demander aux salarié·es de travailler plus, alors que des milliers de suppressions d’emploi et de faillites d’entreprises sont en cours.
Rien pour la jeunesse, rien pour la santé, rien pour l’éducation, rien pour l’environnement, rien pour le logement à La Réunion. Ce gouvernement tourne le dos aux investissements d’avenir.
La CGTR appelle à la mobilisation générale
Ces annonces, faites en plein cœur de l’été, alors que nombre de travailleuses et travailleurs ne peuvent même pas partir en vacances, sont en décalage total avec les attentes du pays. Le Premier ministre lui-même reconnaît qu’il ne peut imposer cette cure d’austérité. Rien n’est joué !
La CGTR mettra tout en œuvre pour empêcher ces violents reculs sociaux et appelle d’ores et déjà l’ensemble du monde du travail réunionnais à se préparer à la mobilisation.