Audrey Bélim alerte sur le chikungunya et salue l’innovation réunionnaise : « Protéger nos familles par la science locale »

Dans un contexte de forte inquiétude sanitaire liée à la résurgence du chikungunya à La Réunion, la sénatrice Audrey Bélim interpelle l’État sur sa réactivité jugée tardive. Elle appelle à un soutien accru aux chercheurs locaux, en particulier ceux du CYROI, engagés depuis des années dans la lutte contre les moustiques vecteurs de maladies.

La sénatrice a exprimé sa solidarité avec les familles touchées par la maladie, notamment celle du nourrisson dont le décès a été annoncé hier : « Chacune de ces morts est une mort de trop », déplore-t-elle. L’élue insiste sur l’urgence d’agir en s’appuyant sur les compétences réunionnaises : « Il est temps de valoriser le savoir-faire local, et d’en faire un levier de santé publique. »

Une visite ministérielle réorientée à la dernière minute

À son initiative, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, en déplacement officiel sur l’île, a modifié son programme pour rencontrer les équipes du Cyclotron Réunion Océan Indien (CYROI). Ces chercheurs mènent des travaux de pointe pour réduire la prolifération des moustiques tigres, notamment à travers des techniques innovantes comme la stérilisation ou l’incompatibilité symbiotique.

Audrey Bélim remercie le ministre pour sa disponibilité et les équipes du CYROI pour leur réactivité. Elle souligne l’intérêt manifeste du ministre pour les projets présentés : « Yannick Neuder a exprimé sa volonté de rester en lien avec les chercheurs afin de soutenir la finalisation de leurs travaux, au service de la protection sanitaire des Réunionnais. »

Valoriser une excellence scientifique encore trop discrète

Au-delà de cette rencontre, la sénatrice déplore que l’excellence scientifique locale soit encore trop peu connue : « Le CYROI, comme d’autres projets réunionnais, mérite de rayonner à l’échelle nationale et même internationale. »

Elle rappelle qu’un manifeste de la Plateforme Réunionnaise, remis la veille au président de la République par Ericka Bareigts, insiste également sur la nécessité de tirer toutes les conséquences de cette crise sanitaire.

Une instance collégiale locale réclamée

Dès septembre 2024, Audrey Bélim et d’autres élus avaient alerté l’Agence Régionale de Santé (ARS) sur le risque d’une nouvelle crise du chikungunya. Ils plaidaient alors pour le maintien des contrats PEC LAV, indispensables à la prévention sur le terrain. « Nos craintes se confirment aujourd’hui », souligne-t-elle.

Elle critique aussi le manque de collaboration de l’ARS avec les élus locaux : « Ce sont pourtant les meilleurs connaisseurs du terrain. » La sénatrice appelle à la création d’une instance collégiale locale, réunissant élus et parties prenantes, pour une meilleure coordination de l’action publique en matière de santé.

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