Lors d’un débat à l’Assemblée nationale, Émeline K/Bidi, députée de La Réunion, a interpellé le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, sur l’urgence d’apporter des solutions concrètes face à la vie chère qui étrangle les familles ultramarines, en particulier à l’approche des fêtes de fin d’année.
Un coût de la vie insoutenable
Mme K/Bidi a rappelé que le coût des produits alimentaires à La Réunion est 37 % plus élevé qu’en métropole, tandis que le taux de chômage atteint 18 %, soit le double de celui de l’Hexagone. Cette situation, qualifiée de “double peine”, pèse lourdement sur le quotidien des Réunionnais. Elle a également souligné que, malgré les récentes annonces gouvernementales, les mesures proposées restent insuffisantes et inégalitaires, notamment en comparaison avec celles prévues pour la Martinique.
La députée a demandé des réponses claires concernant plusieurs points cruciaux :
•Exonération de la TVA : Confirme-t-elle un taux réduit à zéro pour les produits de première nécessité à La Réunion ? Si oui, sera-t-elle appliquée dès le 1ᵉʳ janvier 2025 ?
•Contrôle des bénéfices de l’exonération : Quels mécanismes garantiront que les distributeurs répercutent effectivement ces réductions sur les prix et qu’elles ne profitent pas à leurs marges ?
•Transport aérien : La hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) concernera-t-elle les vols à destination ou en provenance des territoires d’outre-mer ?
La réponse du gouvernement : des engagements flous
En réponse, François-Noël Buffet a indiqué que 6 000 produits alimentaires en Martinique verront leur prix baisser de 20 % dès janvier 2025. Concernant La Réunion, il a rappelé que le projet de loi de finances pour 2025 permettrait des ajustements du taux de TVA si nécessaire, sans toutefois s’engager sur une application dès janvier ni sur des garanties de contrôle des marges des distributeurs.
Le ministre a également annoncé le lancement d’un travail approfondi sur la vie chère dans les territoires ultramarins, en prenant en compte leurs spécificités locales. Pour ce qui est de la TSBA, il a assuré que les publics bénéficiaires de réductions obtiendraient une compensation en cas d’augmentation, mais sans confirmer une exonération générale pour les outre-mer.
Des Réunionnais en attente de résultats
Insatisfaite de ces réponses, Mme K/Bidi a mis en garde le gouvernement, affirmant que les Réunionnais ne sont “ni dociles, ni résignés”. Elle a insisté sur l’urgence de garantir des solutions équitables et efficaces, en s’assurant que les mesures prises profitent directement aux consommateurs et non aux grands distributeurs.
Les échanges illustrent une fracture persistante entre les préoccupations des ultramarins et les réponses gouvernementales, souvent jugées insuffisantes pour faire face à une réalité économique de plus en plus difficile à supporter.