Michel Barnier, âgé de 73 ans, a été nommé Premier ministre par le président Emmanuel Macron. Ancien plus jeune député de France à 27 ans, Barnier a occupé plusieurs postes ministériels sous la présidence de Jacques Chirac. Il est surtout connu pour son rôle en tant que négociateur en chef du Brexit pour l’Union européenne, où il a dirigé les discussions complexes avec le Royaume-Uni.
Les premières réactions à la nomination de Michel Barnier en tant que Premier ministre ne se sont pas fait attendre.
Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, a vivement dénoncé cette décision, affirmant que « l’élection a été volée au peuple français ». Il a appelé à une « mobilisation la plus puissante que possible » pour contester cette nomination.
Du côté du Rassemblement national, Jordan Bardella a réagi en prenant acte de la nomination sur le réseau social X, exprimant son scepticisme. Bien qu’il ait déclaré que son parti jugera Michel Barnier sur ses actes, notamment lors de son discours de politique générale, il a insisté sur le fait que les priorités des Français, comme le pouvoir d’achat, la sécurité et l’immigration, devaient être rapidement abordées. Il a également averti que le RN n’hésitera pas à agir politiquement si ces enjeux ne sont pas traités.
Olivier Faure, leader du Parti socialiste, a pour sa part estimé que la France « entre dans une crise de régime », voyant dans cette nomination un signe inquiétant pour la stabilité politique du pays. »
Les réactions locales
Philippe NAILLET, Député de la 1ère circonscription de La Réunion
« Après plus de 50 jours de tergiversations, Emmanuel Macron a décidé de nommer Michel Barnier, un Premier ministre de droite issu des Républicains, un parti qui a perdu les Européennes et les Législatives. Avec 47 députés, les Républicains ne représentent que 8% de l’Assemblée nationale.
Michel Barnier est un homme de droite qui a refusé de participer au Front républicain. Une fois de plus, Emmanuel Macron insulte la Démocratie. Faut-il encore rappeler que le groupe politique le plus important à l’Assemblée nationale est le Nouveau Front Populaire ?
Michel Barnier sera un Premier ministre à la merci du Rassemblement nationale qui continuera la politique menée depuis 2017 et rejetée aux Législatives de juin et juillet 2024.
Je serai dans une opposition frontale au gouvernement Barnier. »
Cyrille Melchior félicite Michel Barnier, nouveau Premier ministre
Je tiens adresser mes sincères et chaleureuses félicitations au nouveau Chef du Gouvernement. La confiance que lui a accordée le Chef de l’Etat, à l’issue de nombreuses consultations, témoigne de la capacité de l’ancien Commissaire européen à rassembler les Français et de donner à notre pays un cap de responsabilité et de cohérence dans le cadre du Gouvernement qu’il aura à former.
Je voudrais pour ma part souligner que les chantiers et les attentes sont nombreux pour les Réunionnaises et les Réunionnais. Alors que la rentrée scolaire vient de se dérouler, l’enjeu de l’éduction nationale doit demeure une priorité gouvernementale, pour une école de la réussite, une école de l’inclusion, une école du bonheur.
Concernant les autres dossiers, le Département sensibilisera très rapidement le Premier Ministre sur la question de l’insertion avec l’application à La Réunion de France Travail, rappelant notre ligne demeurée intacte d’une adaptation de la loi aux réalités de notre territoire.
Je ne doute que le Premier Ministre saura également nous entendre concernant les autres grands chantiers qui concernent notre île, la question du pouvoir d’achat, de la relance économique, notamment pour le secteur du BTP via la construction nécessaire de logements, la souveraineté alimentaire ou encore l’enjeu relatif au vieillissement de la population et àla dépendance.
Sur toutes ces grandes thématiques, notre Collectivité saura se mobiliser aux côtés du Gouvernement et de l’Etat décentralisé, par l’intermédiaire du Préfet de La Réunion, afin que nous puissions bâtir, ensemble, les politiques publiques les plus utiles pour notre territoire.
Je tiens pour terminer à saluer le travail et le sens de l’écoute de Gabriel Attal et de son Gouvernement durant ces derniers mois. »
Jean Hugues RATENON, Député
« MICHEL BARNIER : SURTOUT PAS LUI !
Plus de 50 jours après les élections législatives et après avoir laissé le pays dans l’incertitude la plus complète le président Macron décide enfin de choisir un Premier Ministre : Michel Barnier.
Un choix qui prouve une fois de plus son refus de prendre en considération les résultats du suffrage universel et aussi et surtout le programme du Nouveau Front Populaire.
Membre de l’UDR du RPR de l’UMP puis des Républicains, son groupe LR représente un des plus petits groupes à l’Assemblée nationale avec 47 députés.
Michel Barnier symbolise la vieille droite qui en 1981 a voté contre la dépénalisation de l’homosexualité pour les mineurs de plus de 15 ans. Cette vieille droite qui en 2021 proposait de suspendre l’allocation chômage. Anciennement ministre de l’agriculture et de la pêche en 2007, sa politique libérale a contribué à la paupérisation des professionnels concernés. En quelques mots, c’est un ministre homophobe et adepte de la casse sociale version Sarkozy et Macron.
Il n’y aura aucune différence avec Michel Barnier : la politique menée sera la même voire pire !
Macron choisit aussi cette ligne pour faire les yeux doux au Rassemblement national, épousant les mêmes lignes vis-à-vis des migrants. Il se dit « patriote et européen ».
Au lieu de nommer Lucie Castets, choisie par le groupe majoritaire à l’Assemblée, Macron préfère rester dans le déni pour continuer d’appliquer coûte que coûte son orientation de casse sociale. Il choisit et accepte ainsi Michel Barnier qui, comme lui, est un adepte du détournement du vote des Français.
Jusqu’à quand les Français devront-ils supporter le déni et les caprices de Macron ? Personne ne doit accepter le vol de nos votes.
Personne ne doit accepter d’être traité de cette façon.
C’est une atteinte à la dignité des électeurs et des électrices. La démocratie doit être respectée.
Avec cette nomination, les jours heureux, ce n’est pas pour maintenant et face à cela, notre responsabilité est d’amplifier la résistance.
Plus que jamais l’article 68 de la Constitution : il faut destituer Macron. »
Toujours pas de Premier ministre ce jeudi 5 au matin : Emmanuel Macron explorait la piste Barnier et Lisnard
Emmanuel Macron n’avait toujours pas désigné de Premier ministre depuis le second tour des élections législatives, où le Nouveau Front populaire a remporté la majorité. Après avoir écarté la candidature de Lucie Castets, le président envisageait de nommer Xavier Bertrand ou Bernard Cazeneuve.
Michel Barnier est à nouveau considéré comme une « piste sérieuse » par Emmanuel Macron pour le poste de Premier ministre.
Cinquante jours après la démission du gouvernement Attal, la recherche d’un nouveau Premier ministre se poursuit à l’Élysée. Emmanuel Macron, insatisfait des options testées, Bernard Cazeneuve (centre-gauche) et Xavier Bertrand (droite), explore d’autres pistes, notamment Michel Barnier et David Lisnard.
Pendant ce temps, Edouard Philippe a annoncé sa candidature à la prochaine présidentielle, laissant envisager une éventuelle démission de Macron.
Jean-Luc Mélenchon appelle à manifester le 7 septembre pour lancer le processus de destitution du président, critiquant la confusion de la situation politique. Fabien Roussel compare la crise à une série sans fin, dénonçant l’inaction face à l’urgence.