Bello/Bareigts et les prochaines législatives : la bataille des communiqués !

« La gravité de la situation politique actuelle réclame de notre part un haut niveau de responsabilité. Face au danger d’un gouvernement d’extrême-droite, le sursaut est impératif. Le rassemblement des forces de progrès, politiques, syndicales et citoyennes peut porter cette voix d’espoir.
Les attentes des Réunionnaises et des Réunionnais sont que nous élisions des députés qui luttent avec détermination pour les protéger des politiques les plus brutales qui risquent d’être mises en œuvre demain par l’extrême-droite.
Nous sommes donc en faveur d’une union que nous voulons sincère et durable. Pour cela, nous apportons d’ores-et-déjà notre soutien aux 3 candidatures sortantes dans les circonscriptions 1, 2 et 7, pour les députés Philippe Naillet, Karine Lebon et Perceval Gaillard. On se félicite donc de l’entretien de ce soir puisqu’un accord sur ces 3 circonscriptions a été conclu.
En revanche, sur les autres sortants, nous refusons d’apporter notre soutien à des candidats qui depuis des mois mènent déjà leur campagne dans l’optique des municipales de 2026. En cela, ils ne respectent pas leurs engagements pris auprès de leurs électeurs. En cela, ils ne pourront témoigner d’un engagement plein et entier au service de La Réunion. Enfin, nous ne pouvons que regretter l’absence d’Huguette Bello et de Patrick Lebreton à une rencontre aussi importante pour l’avenir de notre territoire. L’Histoire nous regarde et retiendra chacun de nos actes ».

C’est le dernier communiqué en date qui nous a été envoyé par la plate-forme présidée par Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, vice-présidente de la Région et patronne du PS local. Le communiqué est daté du mercredi 12 juin. Il est arrivé dans la soirée de ce mercredi suite à une réunion entre les membres de la plate-forme d’Ericka Bareigts et PLR/Progrès et les autres petits partis de gauche. Mais comme vous avez pu le lire, la présidente de « Pour La Réunion » Huguette Bello et le président du Progrès, Patrick Lebreton, n’ont pas assisté à ladite réunion. Donc, pas d’union des gauches pour ce premier tour des élections législatives, le 30 juin prochain, si ce n’est que dans trois circonscriptions : la 1ère (le sortant étant le socialiste Philippe Naillet); La 2ème (sortante Karine Lebon) et la 7ème (sortant Perceval Gaillard). Dans les autres circonscriptions (3ème, 4ème, 5ème et 6ème), une nouvelle réunion se tiendra vraisemblablement entre les deux tours, c’est-à-dire avant le 7 juillet.

Rappelons que la plate-forme est composée d’Éricka BAREIGTS (Parti Socialiste), Maurice GIRONCEL (Parti Communiste Réunionnais), Patrice SELLY (BANIAN), Geneviève PAYET (EELV), Olivier HOARAU (ANSANM) et de Jacques TÉCHER (PCR/maire de Cilaos). A la lecture des communiqués rédigés par la plate-forme d’Ericka Bareigts et les autres partis de gauche réunis autour d’Huguette Bello, présidente de PLR (Pour La Réunion) et présidente de Région, vous comprendrez aisément que l’accord trouvé en métropole entre les partis de gauche pour la mise en place d’un ‘Front populaire » en vue des prochaines législatives du 30 juin et du 7 juillet prochains, n’est pas encore scellé à l’échelle de la Réunion. Pour l’instant, Huguette Bello et Ericka Bareigts, n’ont échangé que via des communiqués. Voici ci-dessous le communiqué qui avait transmis à notre rédaction par la plate-forme de Bareigts le mardi 11 juin :

« La France connaît depuis ce dimanche une crise politique inédite par son ampleur avec les résultats des élections européennes et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. La montée de l’extrême-droite, portée par la colère de nos concitoyens, par les conséquences des crises économique et sociale, la crise du pouvoir d’achat, nous oblige à agir avec gravité et responsabilité.

C’est un moment important pour l’avenir de La Réunion, de la France et de l’Europe. Nous devons répondre aux attentes des Réunionnaises et des Réunionnais. Dans l’esprit des déclarations nationales qui ne s’appliquent pas automatiquement aux Outre- mer, nous bénéficions d’une autonomie de décision pour obtenir un accord sincère dans le contexte politique local.
Nous proposons ainsi un accord, circonscription par circonscription, qui permette de créer un véritable élan d’espoir et de détermination pour mener les combats politiques qu’exige la situation.
Pour cela, il nous faut choisir des candidatures capables de créer un large consensus, en opposition claire au populisme d’extrême-droite, pour offrir de véritables perspectives de succès électoraux pour protéger les familles réunionnaises et notre territoire.

Voici à présent le premier communiqué que la plate-forme avait adressé aux rédactions lundi soir, il était intitulé : « législatives 2024, la nécessité d’une union ».

« Partenaires de la plateforme réunionnaise d’une gauche démocratique, écologique et citoyenne, nous nous sommes réunis en ce jour, suite aux élections européennes de ce dimanche 9 juin 2024. Nous invitons l’ensemble des organisations politiques et mouvements citoyens qui se reconnaissent dans les valeurs de gauche à discuter ensemble de l’union dans l’esprit du « Front populaire ».
En effet, suite à l’expression de la colère d’une partie de nos concitoyens par un vote en faveur de l’extrême-droite, d’un vote sanction contre la politique du gouvernement, le Président de la République a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale. Cela entraîne de facto de nouvelles élections législatives pour les dimanche 30 juin et 7 juillet prochains.
Il ne nous reste que quelques jours pour établir un programme, une offre politique et surtout un mode de gouvernance démocratique qui reçoivent l’adhésion du plus grand nombre. Il ne nous reste que quelques jours pour établir une union forte, progressiste, qui défende nos valeurs.
Nous avons une responsabilité historique de se dresser contre l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir en France. Nous avons surtout la lourde tâche de proposer et mettre en œuvre des politiques de justice sociale, écologique, et économique, pour nous, Réunionnaises et Réunionnais, ici comme aux niveaux national et européen.
Les partenaires de la plateforme appellent, dès aujourd’hui l’ensemble des forces progressistes et démocratiques, à se rejoindre pour faire barrage aux extrémistes qui s’imaginent être à la gouvernance de notre cher pays ».

Le PLR d’Huguette Bello avait lui aussi envoyé un premier communiqué à la presse lundi :

De son côté, Huguette Bello avait réuni lundi les représentants de PLR, du Progrès de Patrick Lebreton, de LFI (La France Insoumise), de Rezistans de Jean-Hugues Ratenon, d’APR de Claude Hoarau… avant de rédiger le communiqué ci-dessous :

« Élections européennes : la gauche unie est le seul rempart face au RN Les résultats des élections européennes de ce 9 juin 2024 ont donné une large place au Rassemblement national. A La Réunion, le vote sanction contre la politique d’Emmanuel Macron s’est lui aussi traduit par une montée du Rassemblement national. Le PLR déplore
naturellement ces résultats et la très forte abstention qui témoignent d’une forte expression de rejet de la politique
d’Emmanuel Macron.
Pour autant, nous nous félicitons d’avoir réussi à porter notre liste menée par Manon Aubry à la deuxième place de ce scrutin. Face au danger que constitue la politique du Rassemblement national, la gauche rassemblée autour de la candidature de Manon Aubry a su porter les aspirations populaires en faveur d’une politique de justice sociale.
Avec plus de 20% des suffrages, la liste soutenue par le PLR et un ensemble de forces de progrès se place en deuxième position, largement au-dessus de la liste conduite par Raphaël Glucksmann (10%). Nous remercions l’ensemble des électeurs et électrices qui ont permis ce beau résultat. Après les Régionales de 2021, la Présidentielle et les Législatives de 2022 et aujourd’hui les Européennes de 2024, c’est le quatrième scrutin populaire d’affilée où les Réunionnais placent le PLR, notre force politique, comme première force politique de Gauche à La Réunion.

Ce résultat montre l’attachement des Réunionnaises et des Réunionnais aux valeurs de justice sociale et de progrès que nous défendons avec cohérence et conviction depuis de nombreuses années. Il est d’abord le fruit de la reconnaissance par les électrices et électeurs de la constance de nos valeurs et de notre engagement à travers les années pour l’amélioration du quotidien des Réunionnais.
Néanmoins, nous ne pouvons que regretter la place de l’extrême-droite tant au niveau local qu’au niveau national.
Le PLR a la conviction que le score de l’extrême droite est surtout la conséquence d’une colère que les Réunionnais ont voulu exprimer et non le partage des valeurs véhiculées à travers les années par ce parti aux relents
nauséabonds.
C’est aussi la conséquence d’une politique de régression sociale menée depuis par le Gouvernement d’Emmanuel Macron. Le faible score de la majorité macroniste à La Réunion est un avertissement que notre île envoie au Gouvernement quant à la politique de déstructuration sociale continue menée depuis des années. C’est également un signal fort lancé par nos concitoyens pour une meilleure prise en compte des préoccupations réunionnaises, de la création d’emplois au logement, du pouvoir d’achat à l’avenir de la jeunesse en passant par la santé, l’éducation et le désenclavement de notre île.
Ce constat nous oblige à conduire, dans un esprit de responsabilité, un travail de fédération et d’union des forces de progrès sur le territoire. Au niveau national la gauche rassemblée cumule plus de 30% des voix et se place désormais comme le seul rempart face au Rassemblement national.
En annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a répondu à la demande du Rassemblement national et organise le chaos à l’échelle nationale. Nous formulons de nos vœux l’espoir d’une démarche unitaire qui conduise à la victoire des progressistes, pour La Réunion, aux prochaines élections législatives. Seul ce rassemblement des forces de progrès pourra contrer la montée de l’extrême-droite et répondre aux attentes des Réunionnais. En ce moment charnière de notre histoire, chacun se doit de
prendre ses responsabilités. Les Réunionnais peuvent compter sur notre engagement. Le combat pour la justice sociale et la solidarité, pour le respect des droits et de la dignité continue ».

Puis, un deuxième communiqué (PLR) mardi 11 juin, intitulé « Nouveau front populaire : Pour plus de justice sociale »

« Dans la nuit de lundi 10 juin à mardi 11 juin, les principales forces de gauche du pays se sont réunies et, face à la gravité de la situation, sont parvenues à conclure un accord en vue de la “constitution d’un nouveau Front populaire”, rassemblant “toutes les forces de gauche humanistes, syndicales, associatives et citoyennes”.
Le PLR, qui avait appelé au rassemblement dès le dimanche soir, se félicite de ce sursaut qui permet de constituer une véritable alternance politique et d’éviter le piège tendu par Emmanuel Macron avec cette dissolution.
Dans le prolongement logique de cet accord et en responsabilité, le PLR mettra tout en œuvre pour que l’ensemble des forces de gauche réunionnaises porte les valeurs de ce “nouveau Front populaire” en soutenant les députés sortants ou les candidatures les mieux placées au regard des résultats des dernières élections ».

La suite du feuilleton au prochain communiqué ?…

(Crédit photo de Une : Yves Mont-Rouge)

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