Serge Latchoumanin (Lutte Ouvrière) : « votez le camp des travailleurs ! »

C’est la consigne de vote donnée par Serge Latchoumanin (au centre sur notre photo de Une), candidat aux élections européennes du 9 juin prochain, sur la liste Lutte Ouvrière qui sera menée par Nathalie Arthaud, 54 ans. Le porte-parole local de Lutte Ouvrière, section de la Réunion, a tenu hier une conférence presse en présence de quelques membres du parti pour présenter les enjeux de ce scrutin.

« La liste que Lutte ouvrière présente aux élections européennes est composée de travailleuses et de travailleurs : ouvriers, techniciens, employés, cadres, ingénieurs, etc. qui ne vivent que du revenu de leur travail. Dans ces élections, nous voulons affirmer que ce sont les travailleurs qui font tout fonctionner dans la société et que pour cette raison, il doivent la diriger.
Sans les aide-soignants, les infirmiers, les médecins, il n’y aurait pas de prise en charge de malade, pas de soins. Sans les maçons, les chefs de chantiers, aucun hôpital, aucun logement, aucune école ne sortirait de terre. Sans conducteurs de bus, nombre d élèves ne pourraient aller à l’école ; des travailleurs au travail, etc.
Oui, sans les travailleurs, rien ne fonctionnerait. Ce sont les travailleurs qui créent les richesses dont profitent la classe des bourgeois qui vit en parasite sur le dos des travailleurs qu’elle exploite.
Pour assurer ses dividendes, le grand patronat intensifie l’exploitation, supprime des emplois, lamine les salaires. Il nous rackette avec la flambée des prix et pille les caisses de l’État en accord avec le gouvernement. C’est pour cela que des services d’urgence ferment, que les écoles, collèges et lycées manquent de personnel, et que des quartiers populaires sont transformés en ghettos livrés aux trafics.
Les travailleurs doivent se sentir capables de diriger le fonctionnement de la société. Il faut viser le renversement du système capitaliste, l’expropriation des milliardaires propriétaires des usines et des terres. La recherche du profit à tout prix, quelles qu’en soient les conséquences humaines et environnementales, doit faire place à un fonctionnement raisonné, planifié, de l’économie. Contre l’Europe du capital, contre les guerres impérialistes l’Union européenne n’est pas l’Europe des travailleurs. Elle est la construction des États capitalistes pour les seuls intérêts des capitalistes.
L’Europe dont la France, verse des centaines de millions d’euros, voire de milliards aux capitalistes des industries, des banques ou de l’agro-alimentaire. Mais l’une et l’autre ne sont pas capables, par exemple, de fournir de l’eau potable à leurs populations comme en Guadeloupe ou plus près de nous à Mayotte.

Par contre, l’État français arrose sans compter les capitalistes comme Vinci ou le groupe SAUR, qui ramassent un maximum de profits, alors que les classes populaires tirent la langue. L’UE n’a jamais protégé les travailleurs des licenciements, de la précarité ou de la misère, pas plus qu’elle ne les protège de la guerre.
À présent que la guerre fait rage en Ukraine, en Palestine, au Congo, etc. les dirigeants européens se préparent à la faire avec notre peau. Ils recrutent pour l’armée et passent des milliards de commandes en armement. Ainsi, nous manquons de médecins, de lits d’hôpitaux et d’enseignants, mais nous aurons des missiles, des chars et des avions de combat à profusion !
Contre l’Europe des barbelés, contre le nationalisme Tous les politiciens prônent le protectionnisme et veulent plus de frontières. Nombre d’entre eux font des travailleurs immigrés des boucs émissaires. À quelques encablures de La Réunion, à Mayotte, le gouvernement de Macron-Darmanin fait une bien révoltante illustration de cette politique avec l’opération Wuambushu 1 et Wuambushu 2 ou « place nette » . Sous prétexte de lutter contre l’insécurité et les violences, Darmanin a lancé une véritable chasse aux étrangers anjouanais et africains.
À La Réunion, la politique sécuritaire aux relents xénophobes du gouvernement, fait des émules chez les politiciens locaux. En effet, après les violences qui ont eu lieu dans le quartier de Bras Fusil à Saint-Benoît dans la nuit du 23 et 24 mars entre des jeunes de bandes rivales et les dégradations qu’ils ont causées, le maire Patrice Selly a demandé à « sanctionner sévèrement » les « voyous », en l’occurrence les Mahorais qui menacent, dit-il, le « vivre-ensemble réunionnais ».
De son côté, le député LFI Jean-Hugues Ratenon jette de l’huile sur le feu en parlant de situation « anxiogène » et de climat de peur. Il réclame une « union sacrée » « pour que l’on empêche tous ensemble La Réunion de prendre la voie de l’extrême violence que subit la population de Mayotte ».
Les discours de Selly ne sont pas éloignés de celui des partisans du RN ou ceux d’un Eric Zemmour, qui sont des ennemis des travailleurs. Les travailleurs ne doivent pas tomber dans le piège de la division qui est un poison.

Pour débarrasser la société du grand capital, pour le communisme Le problème n’est pas de savoir si les décisions sont prises à La Réunion à Paris ou à Bruxelles, mais quelle classe sociale les prend et pour quels intérêts. Tant que la grande bourgeoisie et ses multinationales domineront, il n’y en aura que pour les milliardaires, quitte à ce qu’ils laissent un champ de ruines derrière eux.
L’économie ne doit plus être dirigée par cette bande rapace qui exploite les hommes et détruit l’environnement. Le monde du travail sait faire tourner la société, c’est à lui de la diriger ! Par rapport à cette perspective, les élections au Parlement européen ne sont bien sûr qu’une péripétie. Mais, dans cette période où les larbins de la bourgeoisie, les nationalistes, les souverainistes et les racistes ont micros ouverts, les travailleurs doivent faire entendre cette
perspective ! Chacun des votes qui se porteront sur notre liste sera un pas vers la reconnaissance du
programme de la révolution prolétarienne ».

 

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