La droite se sent pousser des ailes, Ericka Bareigts grille la politesse à Huguette Bello car la socialiste Audrey Belim termine loin devant la PLR Evelyne Corbière, Jean-Jacques Morel plus fort que Michel Vergoz… Vous connaissez à présent les résultats de ces élections sénatoriales qui se sont déroulées, hier toute la journée, à la préfecture de la Réunion, plus précisément (pour la première fois), non pas à l’intérieur de la préfecture, mais à l’arrière, sous une tente !!! Le préfet Jérôme Filippini n’a pas raté une miette du dépouillement.
Pour rappel, c’est la liste conduite par la sénatrice sortante Viviane Malet (LR) qui a terminé en tête avec 478 voix décrochant ainsi deux postes de sénateurs : Viviane Malet et Stéphane Fouassin. A gauche, la socialiste Audrey Belim termine deuxième avec 337 voix devant Evelyne Corbière 288 voix. Le tout, sur 1 376 grands électeurs.
Une élection sans grande surprise; L’on savait que les trois grosses écuries (la droite de Fontaine/Melchior/Tak), la gauche d’Ericka Bareigts et celle d’Huguette Bello allaient décrocher chacune un siège. L’enjeu résidait dans le quatrième poste. Comme je vous l’avais signalé dans le Ti Kozman de vendredi dernier, il ne faisait plus de doute, sur papier, que c’est la liste de droite et des centres qui était la mieux placée. Les résultats ont donc confirmé ce que l’on savait déjà. Mais il va sans dire que les deux blocs politiques, droite et gauche, étaient divisés. A droite, Jean-Jacques Morel (conseiller régional de l’opposition, soutien de Didier Robert aux dernières régionales) a fait bande à part en se présentant en tant que candidat sans étiquette. Idem pour Michel Vergoz, lui aussi conseiller régional de l’opposition, soutien de Didier Robert, l’ancien président de Région, qui s’est présenté avec l’étiquette « Trait-d’Union » (relais de Renaissance/La Macronie) à la Réunion. Notons que la liste portée par Viviane Malet et concoctée par Cyrille Melchior, Michel Fontaine et André Thien-Ah-Koon était également « Macron-compatible ». Ce qui fait que si l’on additionne les voix de la liste des droites et des centres (478) à celles de Morel (80) et Vergoz (71), cela représente 629 voix contre 625 à la gauche (337 pour Belim et 288 pour Corbière). Tout compte fait, droite et gauche, bien que divisée chacune de son côté, s’en tire plutôt bien en remportant chacune deux sièges.
Mais c’est sans compter les rivalités en interne. A gauche, où la bataille du leadership entre la présidente de « PLR » (Pour La Réunion) Huguette Bello, également présidente de Région et sa vice-présidente Ericka Bareigts, patronne du Parti socialiste est gros comme le nez sur le visage. On peut donc dire, au vu des résultats des sénatoriales, que la victoire de la gauche en interne revient à Ericka Bareigts qui a grillé la politesse à la présidente de Région. En d’autres termes, c’est qui la cheffe au sein de la majorité régionale à présent ? Notre journaliste Yves Mont-Rouge a posé la question à la maire socialiste de Saint-Denis et vice-présidente de Région, Ericka Bareigts. Ecoutez sa réponse :
https://www.facebook.com/100016989824186/videos/pcb.1460140271228953/654584936439870
La droite de son côté a repris des couleurs après la défaites des régionales en 2021. Les artisans de la victoire sont incontestablement Cyrille Melchior, président du Département, Michel Fontaine, patron de « LR »-compatible et André Thien-Ah-Koon aidés de plusieurs maires et élus de droite parmi lesquels Juliana M’Doihoma, la maire de Saint-Louis. Ecoutez Michel Fontaine, le maire de Saint-Pierre, président de « LR » et président de la Civis :
https://www.facebook.com/100016989824186/videos/pcb.1460159457893701/154082494431761
Et Cyrille Melchior, le président du Département :
https://www.facebook.com/100016989824186/videos/pcb.1460159457893701/2375211129356059
Melchior et Fontaine deviennent ainsi les interlocuteurs privilégiés du gouvernement à la Réunion. Le grand perdant de ces sénatoriales reste Michel Vergoz (71 voix) représentant local de la Macronie qui termine derrière le sans étiquette Jean-Jacques Morel (80 voix), qui s’était avec le Rassemblement National de Johnny Payet, maire de la Plaine-des-Palmistes.
En tout cas, au terme de ses sénatoriales, la droite se sent reboostée et prête à préparer les prochaines échéances (les européennes en 2024, les municipales en 2026, les départementales et régionales en 2028) en prônant plus que jamais l’union.
A gauche, même si tout laisse à penser que Bareigts et Bello ne se crêperont pas (tout de suite) le chignon au sein de la majorité régionale en dépit des mots maladroits prononcés par « la vraie gauche » durant la campagne des sénatoriales du genre « axe Bareigts/fontaine ou Grand-Raid à l’envers), on peut prendre le pari, en revanche, que les choses ne manqueront pas de se corser d’ici aux prochaines municipales où les élus de la même majorité régionales ont les mêmes objectifs dans certaines communes de l’île.
A noter aussi le score non négligeable, à ces sénatoriales, de la liste alternative menée par l’avocate Florence Chane-Tune du Parti Croire et Oser : 39 voix. Elle termine devant Mario Lechat s’il vous plaît, le big boss des médias (Antenne Réunion et autres radios), qui avait le soutien du maire de Saint-Marie Richard Nirlo.