1 million d’euros d’argent public, celui des contribuables réunionnais payés à des cabinets d’études basés en métropole par Korbey d’Or financé à 90% par le Département et endetté à plus de 7 millions d’euros…
C’est aujourd’hui, vendredi 31 mars, que le Tribunal Mixte de Commerce de Saint-Denis (La Réunion) doit rendre sa décision concernant la reprise de la Sarl Korbey d’Or, qui avait fait l’objet d’un redressement judiciaire le 15 février 2017, puis d’une liquidation judiciaire par jugement du 31 août 2022.
Cette décision d’aujourd’hui est très attendue car Korbeil d’Or s’est révélée être un véritable gouffre financier tant avant qu’après son redressement judiciaire. Korbey d’Or est financé à 90% par le Département de la Réunion, soit plusieurs millions d’euros. Cette société est spécialisée dans le service à la personne. Près de 2000 en bénéficient localement. Korbey d’Or fait travailler plus de 620 pères et mères de famille.
Depuis que freedom.fr a révélé les dessous d’un dossier pas très net concernant notamment la reprise de Korbey d’Or, plusieurs politiques se sont emparés de cette affaire. La présidente de Région Huguette Bello, les députés Frédéric Maillot et Jean-Hugues Ratenon ainsi que le maire de Saint-Benoit et président de la Cirest Patrice Selly. Ils veillent au grain. Ils sont très attentifs en effet à la décision que prendront ce matin les juges du Tribunal Mixte de Commerce de Saint-Denis quant à la reprise de Korbey d’Or pour laquelle pas moins de six candidats, à savoir 4 de la Réunion (SORESAP, PRORESAP, SCOPAD, Patel Investissement) et 2 de métropole (Alefpa et Destia) se sont positionnés.
Bien avant la décision qui doit être rendue ce vendredi matin 31 mars, plusieurs sources ont déjà laissé entendre, dès le lendemain même de l’audience du 28 février, que les 4 réunionnais n’auraient aucune chance face aux deux candidats métropolitains alors que les candidats réunionnais proposaient des offres de reprise excédant le million d’euros face à l’Alefpa (450 000 €) et Destia (250 000 €).
Depuis la parution du « Ti Kozman » de vendredi dernier sur freedom.fr, les élus locaux sont montés au créneau et ils réclament « justice » dans la décision à venir du Tribunal de commerce de Saint-Denis. La présidente Huguette Bello, les députés Frédéric Maillot, Jean-Hugues Ratenon et le maire Patrice Selly demandent au Tribunal de « privilégier le savoir-faire réunionnais » ainsi que « les compétences locales ». Ils estiment que, contrairement aux deux autres candidats de métropole, « les repreneurs locaux ont déjà dans ce domaine précis démontré leurs compétences, leur sérieux et leur fiabilité ; Ils connaissent les réalités du terrain : sociales et culturelles. Sans compter que leurs offres financières sont plus solides que celles des candidats de métropole ».
Nous avons pu mettre la main sur une note confidentielle qui explique pourquoi Korbey d’Or n’a pu passer le cap de son redressement judiciaire. Une longue note de 4 pages que nous publierons ultérieurement si besoin. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’au terme d’un jugement en date du 15 février 2017, le Tribunal Mixte de Commerce (TMC) de Saint-Denis a ouvert une procédure de redressement judiciaire au bénéfice de la Sarl Korbey d’Or qui employait 792 salariés, réalisait 15 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 90% provenant du Département. L’Etude « Chavaux et Picard » dont Me E. Delaissardière a été la directrice pendant 20 ans, est désignée en qualité d’Administrateur Judiciaire. Par jugement en date du 3 octobre 2018, le TMC de Saint-Denis adopte un plan de redressement et d’apurement du passif de la Sarl Korbey d’Or sur 10 ans. Me Delaissardière est désignée en qualité de CEP (Commissaire à l’Exécution du Plan).
La société n’ayant pas été en mesure de verser la 4ème échéance du Plan d’un montant de 461 970€ exigible le 3 octobre 2021, le TMC va procéder, le 17 décembre 2021, à la nomination d’un Administrateur provisoire en la personne de Me E. Delaissardière, qui aura pour mission de « gérer et d’administrer » la Sarl Korbey d’Or et, à cette fin, de prendre « toute décision utile dans l’intérêt social de celle-ci ».
« Un véritable jeu de chaises musicales dans lequel Me Delaissardière est omniprésente »
Le 14 septembre 2022, le TMC de Saint-Denis, sur la requête de Me E. Delaissardière, va procéder à la désignation d’un nouvel Administrateur provisoire, en l’occurrence l’Etude « Picard et Aubras », domiciliée à Bourg-en-Bresse. Me Delaissardière devenant ou plutôt redevenant Administrateur Judiciaire. Un véritable jeu de chaises musicales dans lequel Me Delaissardière est omniprésente.
Or, l’administration judiciaire de Korbey d’Or s’avère être un fiasco et le TMC se voit contraint de prononcer la liquidation judiciaire de la Sarl le 31 août 2022, avec maintien de l’activité pendant une période de 3 mois. Le 4 octobre 2022, Me Delaissardière va solliciter par voie de presse des repreneurs et fixer la date de dépôt des offres de reprise au 2 décembre 2022 à 18 heures précises (heures de la Réunion). Le TMC examinera une première fois, à son audience du 15 février 2023, les offres des deux candidats qui s’étaient manifesté. L’examen des offres sera repoussé dans un premier temps au 28 février 2023 puis au 31 mars 2023. A en croire la presse locale, deux offres sortiraient très nettement du lot, celle de l’Alefpa et celle de Destia, ayant par ailleurs et de surcroît reçu toutes deux l’assentiment du CSE de Korbey d’Or.
On constate donc que le Tribunal a été contraint d’outrepasser le délai de 6 mois prévu par le Code de commerce selon lequel (article R641-18) le maintien en activité d’une société liquidée ne peut excéder une période de 3 mois renouvelable une seule et unique fois à la demande expresse du Ministère Public. Le jugement de liquidation ayant été prononcé le 31 août 2022 et le délai de 6 mois maximum fixé par ledit article de loi expirant le 28 février 2023, la société Korbey d’Or se trouve ainsi, depuis cette date, dans un « no man’s land » juridique improbable, ce qui n’est pas sans conséquences sur l’attribution éventuelle des « plans d’aide » et leur paiement pendant cette période.
.Les deux repreneurs pressentis à l’époque ne disposent ni l’un ni l’autre d’une autorisation qui doit être délivrée par le président du Département. Je vous passe tous les détails techniques. Dans cette note confidentielle, il est précisé que « le pilotage à vue de ce dossier et la légèreté avec lequel il a été mené conduit à une situation de blocage de laquelle il sera difficile de sortir sans tordre le cou aux dispositions du Code de Commerce et/ou du Code de l’Action sociale et des familles »…
Un dossier mené « avec légèreté » mais côté financement des honoraires, l’argent public a coulé à flots dans les poches de celles et ceux qui avaient pour mission de sauver Korbey d’Or et qui, manifestement, ont échoué. De la date du prononcé du jugement de redressement judiciaire (le 15 février 2017) à celle de l’obtention du plan (3 octobre 2018), pendant la période dit d’observation, les honoraires de l’étude « Chavaux-Picard » dont Me Delaissardière a été la directrice pendant 20 ans, se sont élevés à 105 000 (honoraires tarifés) au titre de leur mandat d’Administrateur Judiciaire.
En qualité de « Commissaire à l’Exécution » du Plan pour la période comprise entre le 3 octobre 2018 et le 17 décembre 2021, l’Etude « Chavaux-Picard » et Me Delaissardière se sont partagés 38 000 € d’honoraires (honoraires tarifés). Pour la période comprise entre le 17 décembre 2021 et le 31 août 2022, Me Delaissardière a perçu en sa qualité d’Administrateur provisoire un montant supérieur à 100 000 € (honoraires tarifés).
En sa qualité d’Administrateur Judiciaire, pendant la période du maintien de l’activité, période comprise entre la date du prononcé du jugement de liquidation (le 31 août 2022) et celle du prononcé du plan de cession (vraisemblablement décision à venir aujourd’hui 31 mars 2023), les honoraires de Me Delaissardière devraient être de l’ordre de 97 000€ (honoraires tarifés).
« Le manager désigné est un salarié du cabinet Deloitte, déjà choisi précédemment par l’Administrateur Judiciaire pour un audit de Krobey d’Or »
A noter qu’au terme d’une requête en date du 14 septembre 2022, Me Delaissardière va solliciter du Tribunal de Commerce de Saint-Denis la désignation d’un Administrateur provisoire. Une requête à laquelle le TMC fera droit le même jour et désignera en cette qualité la Selarl AJ Partenaires prise en la personne de Mes Picard et Aubras, domiciliés à Bourg-en-Bresse. Le montant de l’intervention de cette étude peut être estimé à 100 000 € (honoraires tarifés). Me Delaissardière a diligenté en mars 2022 un audit des comptes de la Sarl Korbey d’Or. Le cabinet Deloitte (de métropole) a été retenu et leurs travaux se sont déroulés en distanciel du 24 mars 2022 au 29 avril 2022. Le montant de l’audit facturé à Korbey d’Or pour un mois d’intervention par ce cabinet Deloitte s’est élevé à 146 000 € (honoraires non tarifés). Me Delaissardière en sa qualité d’Administrateur provisoire a demandé au président du Tribunal Mixte de Commerce de Saint-Denis, qui l’accepté aux termes d’une ordonnance du 1er juin 2022, l’assistance d’un manager de transition pour la période de juin et juillet 2022. Le manager désigné est un salarié du cabinet Deloitte et sa mission a été sans cesse renouvelée depuis cette date jusqu’à aujourd’hui, 31 mars 2023 ? Le coût mensuel facturé à Korbey d’Or est de 55 000 €, soit 385 000€ pour toute la période concernée. Pourquoi un manager de transition alors qu’il y avait déjà des Administrateurs provisoires ?
On retiendra que le montant des honoraires facturés dans le cadre de la procédure collective à la Sarl Korbey d’Or avoisine le million d’euros auquel il convient d’ajouter les frais de déplacement conséquents de l’Administrateur provisoire qui est domicilié à Bourg-en-Bresse, les honoraires du mandataire liquidateur et les honoraires d’avocat, notamment le cabinet De Géry à la Réunion, auquel Me Delaissardière a eu abondamment recours. Près d’un million d’euros d’argent public, d’argent des contribuables réunionnais qui vont dans les poches des cabinets métropolitains dont certains ont opéré à distance alors qu’il existe environ 300 experts comptables et 180 commissaires aux comptes à la Réunion dont de nombreux Réunionnais diplômés.
Rappelons que 90% de cet argent émanent des subventions allouées par le Département à Korbey d’Or, cette société qui a été très mal gérée. Mais c’est bien connu, le malheur des uns fait le bonheur des autres… Attention, je ne mets pas en doute le professionnalisme des cabinets métropolitains ni ne fais pas de fixation sur le Département, loin de là. Nombre de collectivités locales qui accordent des subventions parfois conséquentes ne maîtrisent pas toujours la traçabilité de l’argent public versé à telle ou telle société qui, parfois, se casse les dents et fait faillite après avoir bien profité de cet argent des contribuables. De l’argent qui, souvent même, bien qu’obtenu localement, repart à la maison mère basée dans l’hexagone et ne profitant donc pas à l’économie réunionnaise. Sans compter qu’il existe aussi une très grande complicité entre les « experts judiciaires » basés dans l’île et leurs petits camarades installés en métropole auxquels ils font souvent appel avec la bénédiction des autorités judiciaires et celle de nos élus, au détriment des professionnels locaux parmi lesquels des Réunionnais diplômés et expérimentés.
Harcèlements sexuels à la mairie de la Possession et à la Sicalait ?
Vous avez remarqué que je ne vous parle quasiment pas de la réforme des retraites. L’intersyndicale a prévu une nouvelle mobilisation nationale le 6 avril prochain. Les responsables syndicaux seront reçus la veille à Matignon par la Première ministre Elisabeth Borne. Autant dire que les discussions s’annoncent difficiles. Le gouvernement ne reviendra plus sur sa réforme que les syndicalistes n’en veulent pas. A partir de là, ça risque de coincer. Il aurait peut-être fallu s’inscrire dans le compromis dès le début pour négocier et non pas choisir l’affrontement politique. On verra bien !
Venons-en à un autre sujet. Rien à voir avec les retraites. Parlons de harcèlement sexuel dont il a beaucoup été question, mercredi, au conseil municipal de La Possession au point de faire pleurer Vanessa Miranville, non pas parce qu’elle a été harcelée mais parce qu’elle ne pensait pas être ainsi « trahie » par les siens et les siennes. Par Fabiola Lagourde, Edmée Dufour, Frédérique Grondin et Marceau Julenon, des élus de la majorité qui ont choisi leur camp, à savoir celui de Gilles Hubert, l’ancien 1er adjoint, lui même impliqué dans une affaire présumée d’harcèlement sexuel.
L’ancienne directrice de cabinet de la maire avait déposé plainte contre lui en juillet 2022 avant de quitter son poste à la mairie de La Possession. L’affaire a été, il y a environ une quinzaine de jours, classée sans suite « faute de preuves». Depuis, Gilles Hubert, vice-président du Département et simple conseiller municipal à La Possession, s’est senti poussé des ailes. Il n’a plus qu’un objectif : couper la tête à Vanessa Miranville aux municipales de 2026. Tous les deux étaient pourtant comme chouchoute ek la morue. Mais bon, en politique, il faut s’attendre à tout. Pour celles et ceux qui ne l’auront pas encore compris, Gilles Hubert est d’ores et déjà en campagne électorale pour 2026 et il s’est fixé pour mission de déstabiliser la majorité de Vanessa Miranville.
Pour l’instant, il a ramené avec lui sa binôme Fabiola Lagourde qui, pas plus tard, que la semaine dernière, via des SMS et messages vocaux, criaient sa fidélité et sa loyauté sans faille à la maire. Gilles Hubert a également rallié à son « combat » de « destruction » de Madame la maire, des élus comme Edmée Dufour, Marceau Julenon et Frédérique Grondin, celle qui a pris l’initiative d’activer l’article 40 (ce qu’elle a bien fait soit dit en passant) dans l’affaire dite d’harcèlement sexuel opposant Josian Acadine et Amandine Tavel. Frédérique Grondin a tout simplement « oublié » d’en référer à sa maire, la cheffe de la majorité municipale. Mais est-ce vraiment un oubli ?
Ce que m’a rapporté par ailleurs un élu de l’opposition, c’est que Gilles Hubert l’a contacté pour voir s’il n’y avait pas moyen de « faire capoter » la majorité dès mercredi dernier. Sauf que l’opposition toute aussi virulente qu’elle soit envers l’action de la maire ne souhaite pas rentrer dans les guéguerres personnelles entre Vanessa Miranville et Gilles Hubert. Du genre : « zot problème d’égo i regarde pas nous ! ».
La tentative de putsch de Gilles Hubert ayant fait chou blanc, ce dernier a activé le Plan B en montant au créneau avec ces deux-trois autres alliés.es en pleine séance du conseil municipal. Quant à Vanessa Miranville, elle se trouve aujourd’hui dans le collimateur d’un certain média pour avoir signé la tribune portée par Huguette Bello, Emmanuel Séraphin, Karine Lebon et d’autres élus contre le directeur de publication d’un journal local et pour avoir refusé son soutien au même média lorsque celui-ci avait été vilipendé par son imprimeur.
La plainte vise le communiquant de la Sicalait, très proche de la présidente de cette coopérative
Et l’affaire présumée d’harcèlement, me direz-vous ? Et les accusations de Mme Tavel contre Josian Acadine ? Une enquête est en cours, comme elle l’a été pour Gilles Hubert. Laissons la justice faire son travail ! Gilles Hubert a été entendu par les enquêteurs juste après le dépôt de la plainte en juillet dernier. Ce n’est pas le cas de Josian Acadine qui, 5 mois plus tard, attend toujours de pouvoir s’expliquer, de montrer des textos reçus, des demandes d’argent etc… Pour l’instant, politiquement, Vanessa Miranville tient sa majorité, même sans les Hubert, Julenon, Lagourde, Grondin. Quant à l’opposant Philippe Robert, il est dans son rôle. Il s’oppose à la mairie d’autant que celle ci a le soutien d’Huguette Bello contre laquelle Philippe Robert a une dent depuis les municipales de 2020, pour avoir été « largué ».
Le communiste Philippe Robert qui, rappelons-le, lors des dernières législatives dans la deuxième circonscription, pour se venger, a ouvertement milité en faveur de la candidate « LR » Audrey Fontaine, l’opposante d’Emmanuel Séraphin à Saint-Paul. Ce qui explique aussi le fait qu’aujourd’hui, il n’hésite pas à sonner le tocsin, en conseil municipal, pour défendre le directeur de publication d’un journal local, qui a pris en grippe Huguette Bello et Vanessa Miranville, entre autres. Pas plus compliqué que ça, la politique ! Du règlement de comptes à tout va !
Autre plainte pour harcèlement, déposée celle-là le 16 janvier dernier, à 11 heures, à la brigade de gendarmerie de la Plaine-des-Cafres par une jeune mère de famille, éleveuse de profession. Plainte contre le communiquant de la Sicalait présidé par Marta Mussard pour « des faits présumés de harcèlement qui ont eu lieu en mai 2022 et le jeudi 5 janvier 2023 ». Le communiquant disait à la jeune maman avec laquelle il travaillait : « tu seras payée en nature ». Ou encore : « pourquoi tu es venue au travail habillée comme ça »… C’est écrit dans le PV. Signalons que le communiquant de la Sicalait est très proche de la présidente de cette coopérative, qui vient de « virer » le directeur général pour « fautes graves », comme c’était écrit dans le communiqué de la Sicalait adressé aux médias locaux quasiment à la même date de la plainte. Un licenciement sur lequel je vous en dirai plus très prochainement, vraisemblablement en début de la semaine prochaine. Les deux affaires (la plainte contre le communiquant proche de la présidente et l’éviction du directeur général de la Sicalait) seraient-elles liées ? A suivre !
Cirest : Selly garde la main… jusqu’en juillet prochain
Lundi dernier, Patrice Selly, président de la Cirest a fait voter son budget sans aucun problème. Il semble avoir la maîtrise de l’intercommunalité. Jusqu’à quand ?
Normalement, sur papier (document signé par les maires de l’Est), il est président de la Cirest jusqu’en juillet prochain. Mais va-t-il passer la main, comme prévu et comme promis, à Joé Bédier, maire de Saint-André ? Grande question ! Patrice Selly a déjà laissé entendre qu’il souhaitait garder la main, contrairement donc à la promesse qu’il avait faite devant ses homologues de l’Est.
Partant du principe que l’échéance n’est pas encore arrivée à son terme, les élus de Joé Bédier font toujours preuve de loyauté, d’honnêteté en votant ce qui leur semble bon pour les communes de la région, hormis certains dossiers « pas très clairs » comme Estival et sa SPL. Autrement dit, en fonction de la posture de Patrice Selly, les choses devraient commencer à se corser à partir de juillet prochain. Si Selly passe le relais, comme acté sur papier, tout devrait continuer à rouler comme sur des roulettes. En revanche, s’il décide de s’accrocher à son fauteuil de président de la Cirest en s’asseyant sur la promesse qu’il avait faite, il va sans dire que la situation ne sera plus la même au sein de cette intercommunalité car les élus de la majorité municipale saint-andréenne ne le verront plus comme un « homme de parole » et, contrairement au conseil communautaire de lundi dernier, ils ne lui donneront plus quitus sur les dossiers de la Cirest.
Encore mot sur Saint-Benoit pour vous parler d’une directrice de cabinet assez atypique. Elle s’appelle Merry Laballe, directrice de cabinet du maire de Saint-Benoit, Patrice Selly. Elle est en fonction depuis janvier dernier, venant directement du Parlement européen où a elle été attachée parlementaire. Bref, elle n’est pas comme certains dir-cab qui écrivent encore papa avec 3 « p ». Elle a un cursus universitaire, une expérience professionnelle certaine et n’est pas du genre à ramener «La baballe » (sans jeu de mots) à son maître (son maire). Ce qui me surprend (agréablement), c’est surtout son omniprésence sur le terrain, un peu comme si elle était une élue.
On la voit en photo partout, tout le temps, en tournée dans la commune, souvent à Sainte-Anne, à déambuler dans les quartiers, sur des stades de hand, de foot, d’athlétisme, à serrer des mains, à donner le coup d’envoi d’un match de foot, à taper dans « la balle », à la piscine, à l’inauguration d’une boulangerie, au marché paysan, à la rencontre et à l’écoute du personnel communal… Je ne la connais pas, je ne sais pas non plus si elle profite de ses tournées pour laisser sa carte de visite, mais elle fait son taf comme si elle était en campagne électorale (dans le bon sens du terme), toujours en veste et avec ses mocassins vernis (comme à Paris et/ou Bruxelles en été et au printemps). Retenez bien son nom : Merry Laballe ; Merry comme « mairie » (phonétiquement). Elle rédige des communiqués politiques pour Selly, le maire de Saint-Benoit, qui se positionne à présent sur tous les gros dossiers locaux, façon député de la République. (Comme Ratenon, quoi !)
Sur sa page Facebook, assises aux côtés de Patrice Selly lors de sa prise de fonction en janvier dernier, elle avait écrit : « au boulot pour les Bénédictins ». Vous l’aurez compris, Merry, qui n’a pas peur d’aller mouiller la veste sur le terrain, avec ou sans son maire, est une dir-cab qui a de l’ambition. Une omniprésence à faire rougir, à n’en pas douter, certains.es élus.es de la commune !
Y.M.