Olica*, jeune entreprise réunionnaise, lance sa première gamme de produits cosmétiques naturels issus d’un long processus d’échanges et de recherches autour des plantes de l’île de La Réunion. Chaque produit met en valeur les qualités et les bienfaits d’un végétal, exotique ou endémique, issu d’une biodiversité insulaire unique au monde.
Le savoir-faire des tisaneurs conforté par…
« Il n’y a que très peu d’endroits au monde, où le savoir-faire ancestral lié aux plantes s’est maintenu. C’est le cas à La Réunion, par l’entremise des tisaneurs », explique Camille Legrand, fondatrice de Olica. C’est en plein confinement en 2020 que Camille Séraphin, elle-même fille d’agriculteur, a l’idée de rendre accessible à tous, les bienfaits cachés que renferment les plantes endémiques ou exotiques qui poussent sur les terres du sud-ouest de l’Océan Indien. « Et d’offrir une possibilité à tout un chacun de renouer avec ces savoirs parfois oubliés au fil des générations, mais avec un cadre moderne et une rigueur scientifique ».
À cheval entre la santé et le bien-être, Olica symbolise l’union des huiles naturelles (Oli) et du soin (care), mais aussi du lien entre des savoirs ancestraux et de la preuve scientifique de leur efficacité. « On vend beaucoup de rêves aujourd’hui, avec des produits qui contiennent la plupart du temps moins de 1% de principe actif. Notre démarche est inverse, avec la volonté de proposer des produits bruts avec jusqu’à 15 ou 20% de principes actifs ».
….un travail de recherches universitaire
En 2020, Camille Legrand est rejoint par Emmanuelle Ferrere, phytochimiste, pour un travail de recherche et développement d’envergure. Accompagnée par la technopole, la jeune entreprise commence les études en laboratoire sur plusieurs plantes endémiques, avec le concours de l’Université de La Réunion. Chaque plante, et les substances naturelles qu’elle recèle, sont soigneusement étudiées. « Et il faut savoir qu’une plante n’aura pas les mêmes composition si vous faites votre cueillette à Petite-île ou à Cilaos, ou si vous choisissez de récolter tôt le matin ou en fin d’après-midi », précise Emmanuelle Ferrere, associée de l’entreprise Olica.
Déjà reconnue pour la qualité de son travail, Olica a été labelisée Cosmetic Valley, qui réunit les plus grands noms de la parfumerie cosmétique. « Nous fournissons des huiles essentielles particulières aux parfumeurs, et nous avons même déjà enregistré des commandes en Corée », s’étonne Camille Legrand.
De nombreuses innovations à venir
Avec plus 30% d’endémicité sur l’île, exception à l’échelle planétaire, le terrain de jeu est immense pour les deux chercheuses. Après un lancement de six premiers produits, la gamme est ainsi appelée à s’étendre d’ici la fin d’année prochaine, et intégrera également des essences venues de la zone des Mascareignes. « Nous savons que l’Ylang-Ylang issu du canal du Mozambique est d’une qualité incomparable. Et Rodrigues, entre autres exemples, recèle également des essences uniques et très spécifiques ».
Les produits seront disponibles dans un premier temps dans une cinquantaine de points de ventes spécialisés sur l’île. Des officines de pharmacie et des magasins bio, ainsi que sur le site en ligne. « Nous allons commercialiser environ 7000 produits dans un premier temps auprès des particuliers, avant de nous orienter également vers le marché national et dans les autres territoires d’outre-mer, où la demande
en produits naturels de qualité est forte ».
Soutien à l’emploi sur l’île et dans la zone
L’entreprise s’est d’ores et déjà dotée d’un laboratoire et de son propre terrain, à Piton Saint-Leu, entretenu avec l’aide de deux salariés pour cultiver et sélectionner les essences et les végétaux qui rejoindront la gamme déjà proposée.
Pour assurer une production appelée à croître et s’étendre, Olica accompagne et travaille en partenariat avec des productrices de Madagascar. « Le suivi règlementaire coûte cher sur la Grande Île et est souvent inaccessibles pour les petits exploitants. Nous accompagnons donc des femmes de Madagascar dans la production d’huiles végétales et de certaines variétés de plantes, afin qu’elles puissent se professionnaliser et vivre de leur production. D’autant que nous avons identifié des qualités et des propriétés très intéressantes pour certaines productions ».