La Réunion vient de franchir une étape décisive dans sa politique de transport. Ce vendredi 29 août 2025, la Région et l’ensemble des collectivités ont acté une feuille de route partenariale consacrée aux mobilités, véritable contrat d’avenir évalué à près de 3 milliards d’euros. Au cœur de ce plan : le lancement du Réunion Express, un projet de train qui, à terme, reliera Saint-Benoît à Saint-Pierre en passant par le Nord et la côte Ouest, le tout en 35 minutes. Voilà qui devra transformer radicalement la manière de se déplacer sur l’île.
L’idée d’un train n’est pas nouvelle, mais elle trouve aujourd’hui une traduction concrète. Lors des États généraux des mobilités, plus de 11.000 habitants se sont exprimés et 77 % d’entre eux ont fait du rail une priorité absolue.
Des temps de trajet inédits
Le Réunion Express promet des gains de temps spectaculaires. Capable de rouler à 110 km/h, il reliera :
- Saint-Benoît à Saint-Denis en 35 minutes aux heures de pointe,
- Saint-Denis à Saint-Paul en 20 minutes seulement.
Avec ses 140 km de voies ferrées et des arrêts réguliers dans les principales communes, le projet entend offrir une alternative fiable et écologique aux bouchons quotidiens, souvent qualifiés de « coma circulatoire ».
Un calendrier réaliste
Le chantier n’ouvrira pas immédiatement : la Région prévoit un démarrage en 2030, une fois achevée la Nouvelle Route du Littoral. Mais les premières étapes sont déjà enclenchées :
- 40 millions d’euros d’études sont budgétés pour définir le tracé exact,
- une Société locale des grands projets (SLGP) va être créée dès cette année, afin de piloter l’ingénierie et coordonner les travaux de mobilité.
Une gouvernance inspirée du Grand Paris Express
La SLGP, calquée sur le modèle du Grand Paris Express, regroupera collectivités et partenaires institutionnels. Elle disposera de sa propre expertise technique et financière, garantissant le suivi des infrastructures. Pour le financement, la Région privilégiera l’emprunt et les fonds européens (Feder), afin d’éviter tout impact sur le pouvoir d’achat des Réunionnais.
Plus qu’un train : une vision des mobilités
La feuille de route ne se limite pas au ferroviaire. Elle prévoit aussi :
- des pôles d’échanges multimodaux autour des futures gares,
- la poursuite des pistes cyclables et mobilités douces,
- le développement de projets structurants portés par les intercommunalités, comme le téléphérique Bellepierre–La Montagne à Saint-Denis, le projet Baobab de la Cinor ou encore le téléphérique Tampon–Saint-Pierre.
Rappelons que les présidents des intercommunalités de la Cirest et de la Casud ont rappelé à la Région la nécessité de développer la RN3 (Route des Plaines) afin de désenclaver les Hauts de l’île, notamment de l’Est au Sud. Les maires de l’Est et du Sud avaient tenu une conférence de presse, samedi dernier, 23 août, à ce sujet, à la mairie de la Plaine-des-Palmistes.