Saint-Leu : le député Perceval Gaillard annonce qu’il ne sera pas candidat aux municipales

C’est dans les Hauts de Saint-Leu, chemin Emmanuel Payet à La Chaloupe, que le député Perceval Gaillard (LFI) a donné rendez-vous à la presse ce samedi 30 août 2025 pour faire sa conférence de rentrée, accompagné de sa suppléante Geneviève Payet, secrétaire régionale des Écologistes et de Lilian Gasp, président de l’association Passeport Pour Saint-Leu. Au programme : bilan de son mandat, respect de son engagement pris pour les municipales, perspectives sur la situation politique.
Dans un premier temps le député a fait un bilan de son action. Il a rappelé être le député le plus actif d’Outre-mer en termes de participation aux votes depuis le début de la 17ème législature puis a énuméré certains de ses combats pour défendre les spécificités réunionnaises : fonds de secours Outre-mer lors du cyclone Garance/frais bancaires dans les Outre-mer/reconnaissance de l’hindouisme dans la circulaire de la fonction publique/défense du séga/lutte contre l’interdiction des batay kok…
Il a ensuite évoqué son travail de terrain que ce soit pour l’accès à l’eau potable à la Chaloupe Saint-Leu ou contre l’érosion cotière auprès du Kolektif Sovgard Zarlor Kartyé Létan à l’Étang du Gol Saint-Louis mais également à travers les réceptions du public : une centaine de personnes reçues depuis un an et accompagnées par son équipe. Dans les permanences, par téléphone ou à domicile, ils sont confrontés au quotidien aux problématiques sociales et à la précarité : emploi et mutations/dettes CAF, EDF, Eau/logement.

« Pour la paix et la justice internationale »

Il a également parlé de son engagement pour la paix et la justice, contre le génocide des gazaouis en Palestine ou des Tamouls au Sri-Lanka ainsi que du travail effectué au sein de la Commission des Affaires étrangères pour porter la voix de La Réunion à Paris et à l’international afin de faire de l’Océan indien une zone de paix.
Il a ensuite insisté sur le combat mené contre la Loi Duplomb, pour l’interdicition des pesticides et pour la préservation de la biodiversité et de la santé humaine. Un combat collectif mené avec nombre de forces politiques, associatives et citoyennes.
Il a rappelé ensuite son engagement de longue date pour les droits de l’enfant : courrier commun avec l’association EPA, signé par 10 parlementaires réunionnais, pour la mise en place immédiate de l’attestation honorabilité/ dénonciation de l’affaire Betharram/proposition de résolution pour la prévention du syndrome d’alcoolisation foetale en partenariat avec SAF France/soutien aux professionnels du médico-social en lutte…

Des propositions sur la vie chère, les revenus et pour un budget alternatif

Enfin, contre la vie chère, le député a rappelé le combat mené depuis longtemps par son collègue Jean-Hugues Ratenon et les propositions faites depuis 2022 pour agir non seulement sur la formation des prix mais aussi sur la hausse des revenus. Il a également insisté sur la nécessité « d’aller chercher l’argent là où il est » et sur l’urgence de mettre en oeuvre une politique alternative, de relance économique, plus juste socialement et plus efficace économiquement.
Dans un deuxième temps le député a rappelé son engagement majeur pris pendant la campagne face aux électrices et aux électeurs de la 7ème circonscription : celui de ne pas être candidat à d’autres élections s’il ‘était réélu. Il a donc annoncé aujourd’hui qu’il ne serait pas candidat aux municipales, ni tête de liste, ni même sur une liste. Il s’agit pour lui du respect de la parole donnée. Il dit préférer se concentrer à 100% sur son mandat de député et sur son travail.

Destitution du Président et dissolution de l’Assemblée

Après avoir évoqué le départ inéluctable du Premier ministre le 8 septembre, il affiché son soutien à la mobilisation populaire du 10 septembre et syndicale du 18 septembre. Selon lui Emmanuel Macron est responsable de la crise actuelle et, en s’entêtant, représente « un danger réel pour la stabilité du pays ». Il doit donc s’en aller volontairement (démission), ce qu’il ne semble pas vouloir faire, ou contraint et forcé (destitution). Il appelle à de nouvelles élections : présidentielles puis législatives, sans quoi le pays ne tiendra pas deux ans ainsi. Il attire également l’attention sur le fait que le RN protège Emmanuel Macron jusqu’au bout, comme il l’a toujours fait, en n’appelant pas à la destitution du Président. La destitution et dissolution sont, pour lui, les seules solutions pour « éviter le chaos ». « Nous sommes prêts à repartir au combat » conclut-il.
Après avoir appelé le Président à respecter le résultat des élections législatives de 2024 ou à s’en aller, Geneviève Payet a insisté sur la défense des services publics puis a développé longuement sur la lutte contre les pesticides. Elle a rappelé la mobilisation du député et de sa suppléante à La Réunion contre la Loi Duplomb en partenariat avec de nombreuses associations, le succès fulgurant de la pétition citoyenne, la demi-victoire obtenue suite à la décision du Conseil constitutionnel de censurer l’article 2 sur l’acétamipride et surtout le danger de voir la loi revenir comme cela est déjà annoncé par le sénateur Duplomb et souhaité par la FNSEA. Favorable à la « clause de sauvegarde » portée par la confédération paysanne pour « protéger nos productions de la concurrence internationale », elle rappelle que la mobilisation en France a inspiré d’autres citoyens dans les pays européens, en Belgique par exemple, qui se mobilisent contre l’utilisation de néonicotinoïdes dans leur pays.

Eau potable à la Chaloupe : des dossiers déposés au Tribunal Administratif

Le président de l’association Passeport Pour Saint-Leu, Lilian Gasp, a pris la parole pour évoquer son engagement depuis 2023 auprès des habitantes et des habitants du chemin Emmanuel Payet à la Chaloupe Saint-Leu privés d’eau potable depuis 40 ans. Après avoir salué le travail du député et de sa suppléante sur ce dossier, « du jamais vu », il a fustigé « 40 ans d’abandon, 40 ans de fausses promesses » et annoncé le dépôt de plusieurs plaintes au Tribunal Administratif, dans les prochains mois, inspiré par des exemples récents de condamnations, à La Réunion, pour non accès à l’eau potable. L’accès à l’eau potable est un droit humain fondamental qui ne peut être bafoué pour des raisons politiciennes.
 » Parce-ce que là où l’eau ne coule pas, c’est la République qui s’assèche, nous continuerons le combat pour la dignité et l’accès à l’eau potable par tous les moyens » conclue-t-il.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *