François Bayrou va demander un vote de confiance sur les finances publiques le 8 septembre; Réactions

Dans un contexte budgétaire tendu, le Premier ministre François Bayrou a annoncé ce lundi 25 août qu’il engagera la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale par un vote de confiance le 8 septembre, déclenchant une vive anticipation politique et économique.

Lors d’une conférence de presse, Bayrou a précisé que, conformément à l’article 49 alinéa 1 de la Constitution, il soumettra à l’Assemblée une déclaration de politique générale axée sur la nécessité de maîtriser les finances publiques. Selon lui, la France est au bord du surendettement et doit agir sans délai pour préserver sa souveraineté et sa liberté. Une fois prononcée, cette déclaration sera suivie d’un scrutin de confiance : le gouvernement tombera si la majorité se dérobe  .

Le Premier ministre défend un plan d’économies drastique, à hauteur de 40 à 44 milliards d’euros, incluant des réductions de dépenses publiques et la suppression de jours fériés, face à l’opposition tant de la gauche que de la droite  .

L’opposition farouche se fait entendre

Les réactions à l’annonce sont sans équivoque : La France insoumise (LFI), le Parti communiste et les Écologistes ont clairement signifié qu’ils voteront contre, déterminés à faire tomber le gouvernement; Le Parti socialiste, par la voix de son chef Olivier Faure, juge quant à lui “inconcevable” de soutenir Bayrou lors de ce scrutin, ce qui rend son maintien au pouvoir particulièrement incertain.

À l’extrême droite, le Rassemblement national refuse également de voter la confiance, conditionnant l’avenir du Premier ministre à une dissolution  .

À la manœuvre dans un gouvernement minoritaire, le chef du gouvernement cherche à contrôler le récit politique en plaçant les partis devant leur responsabilité. Les ministres alliés, comme Jean-Noël Barrot et Laurent Marcangeli, ont salué son geste comme « un acte de courage en pleine tourmente financière ».

Le recours à l’article 49.1 n’est pas sans risque : en cas d’échec du vote, le gouvernement devra démissionner, paralysant toute législation à venir  . Ce choix intervient alors que le Premier ministre avait déjà forcé l’adoption du budget 2025 en activant l’article 49.3, et avait récemment survécu à une motion de censure grâce à l’abstention du RN.

Réaction des députés Jean-Hugues Ratenon et Perceval Gaillard

« La pression populaire et politique commence à faire plier le gouvernement.
En annoncant un vote de confiance à l’Assemblée nationale le 8 septembre soit AVANT la mobilisation populaire du 10 septembre et la motion de censure annoncée du 22 septembre, le Premier ministre François Bayrou plie sous la pression et reconnaît son absence de légitimité.
L’absence de confiance votée par le Parlement reviendrait à « faire tomber le gouvernement » comme le Premier ministre le reconnaît lui-même. Avec une telle annonce, le Premier ministre essaie de prendre de vitesse les oppositions indécises pour qui cela sera l’heure de vérité. Il tente également de désamorcer la mobilisation populaire du 10 septembre, soit en obtenant la confiance, soit en provoquant une crise politique majeure.
Pour notre part nous voterons l’absence de confiance pour faire tomber le gouvernement et rappelons notre soutien à la mobilisation du 10 septembre ainsi que notre position politique : redonner la parole au peuple à travers une présidentielle anticipée suivie de la dissolution de l’Assemblée nationale. Le pays ne tiendra pas deux ans ainsi ».

Réaction de l’Union des Forces Progressistes

« Le gouvernement Bayrou compte imposer l’austérité : L’Union des Forces Progressistes dit Non à la casse sociale et démocratique ! L’Union des Forces Progressistes dénonce avec force les déclarations du Premier ministre François Bayrou lors de sa conférence de presse portant sur les orientations budgétaires 2026 et la décision du Premier ministre d’activer l’article 49 alinéa 1 de la Constitution, aussi appelé “vote de confiance”, pour faire adopter le projet de loi de finances 2026.

En affirmant que la France est « dépassée dans tout ce qui est la base de la pyramide de la consommation », M. Bayrou réduit la crise à une simple question de consommation, alors que les véritables causes résident dans les choix politiques d’austérité, de désindustrialisation, de cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et de saccage des services publics que les deux derniers quinquennats ont fomenté.

Quand il ose dire que « la dette, c’est chacun d’entre nous », il fait porter aux citoyens la responsabilité de choix gouvernementaux. La dette n’est pas le fardeau du peuple !

À La Réunion, nous savons trop bien ce que signifie l’austérité : des écoles et des hôpitaux en souffrance, des jeunes privés d’avenir, une dépendance renforcée aux importations et aux monopoles. Face à cette fuite en avant, nous affirmons qu’une autre voie est possible : investir dans les services publics, soutenir la production locale et l’emploi, engager une fiscalité juste qui fasse contribuer les plus fortunés en rétablissant l’ISF et donner enfin la priorité à la justice sociale et écologique.

En activant l’article 49-1, François Bayrou impose un chantage sur la responsabilité pour imposer son budget d’austérité. C’est un aveu de faiblesse de ce gouvernement qui craint la date du 10 septembre annoncée comme jour de riposte citoyenne et de blocage du pays face à sa politique austéritaire et autoritaire.

L’Union des Forces Progressistes refuse l’austérité, la confiscation de la démocratie et appelle l’ensemble des parlementaires à agir en responsabilité en mettant en échec cette manœuvre du gouvernement par les moyens constitutionnels, y compris une motion de censure. L’Union des Forces Progressistes soutient toute initiative citoyenne à se mobiliser le 10 septembre : l’expression de revendications légitimes et la mobilisation massive sont nécessaires pour que la voix du peuple et ses revendications sociales se fassent enfin entendre ».

Réaction de Majorité centrale 974

« François Bayrou s’est exprimé au sujet du budget 2026 et des appels citoyens, et politiques, à la mobilisation du 10 septembre, lors d’une conférence de presse ce lundi 25 août.

Le Premier ministre a pris tout le monde de court, en annonçant qu’il demandera à l’Assemblée nationale et au Sénat un vote de confiance, qui doit avoir lieu le 8 septembre, après un discours de politique générale. Ce qui signifie que si le Parlement refuse de le soutenir, alors le gouvernement tombera. Pour cela, il faudra que le nombre de votes de soutien soit supérieur au nombre de votes contre.

Le vote du 8 septembre sera un vote non pas sur le budget : les députés doivent se positionner sur cette question : partagent-ils le constat que la dette doit être réduite et partagent-ils la philosophie générale du gouvernement de demander des efforts aux Français ? « Je pense que la situation aujourd’hui nous impose d’agir en deux étapes. La première étape pour clarifier les choses, c’est qu’on se mette d’accord sur la gravité de la situation et sur l’urgence », a déclaré François Bayrou, ajoutant : « Et après, il y a les mesures. Et les mesures, elles ne sont pas imposées, jamais. Les mesures, elles sont proposées, discutées et adoptées »

Le Premier ministre a déjà présenté à la mi-juillet l’essentiel des mesures qu’il souhaite pour le budget 2026 : la suppression de deux jours fériés, le gel des prestations sociales ou encore une année blanche qui entraînerait une hausse d’impôts.

François Bayrou a annoncé ce 25 août que sa proposition sur les jours fériés était « discutable » et qu’elle pouvait être « amendée ». Plusieurs mesures du budget 2026 sont à l’origine de l’appel à la mobilisation du 10 septembre lancé par un collectif citoyens et depuis soutenu par des partis politiques de gauche ».

Réaction de Vincent Defaud, Référent Outre-Mer & Réunion de Génération Ecologie, chef de file de L’Etang-Salé Solidaire et Ecologique :

Au regard des catastrophes climatiques (feux de forêts et canicules en Europe par exemple) et de l’effondrement écologique en cours, les manœuvres politiques du Premier ministre sont anecdotiques.

L’esprit du Titanic règne sur ceux qui dirigent la France aux dépens de notre sécurité collective. C’est la pire rentrée politique que l’on pouvait imaginer.

Génération Écologie dénonce un système politique enfermé dans l’équation insoluble de la croissance, qui est la cause profonde de la préférence française pour la dette. La poursuite du productivisme et du consumérisme, comme une addiction, réclame toujours plus de démantèlement de l’État, toujours plus d’affaiblissement de la protection sociale, toujours plus d’inégalités – tellement criantes à La Réunion -, au mépris des vrais enjeux vitaux.

Comme le souligne Delphine Batho, coordinatrice nationale de Génération Ecologie et députée des Deux-Sèvres, aucune déclaration de politique générale s’inscrivant dans la poursuite de ce système ne peut recevoir notre confiance. Une autre voie est possible.

 

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