À La Réunion, l’avalanche d’inaugurations avant la période de réserve électorale, à partir du 1er septembre 2025, soit six mois avant les municipales de mars 2026

À quelques jours du 1er septembre 2025, date à laquelle s’ouvre la période de réserve précédant les élections municipales de mars 2026, La Réunion assiste à une multiplication d’inaugurations, de poses de première pierre et d’annonces de subventions. Un calendrier particulièrement chargé qui n’échappe ni aux citoyens ni aux observateurs de la vie politique locale.

En vertu du Code électoral, les élus locaux ne peuvent plus, six mois avant une élection, engager des actions ou diffuser des communications institutionnelles susceptibles d’être perçues comme de la propagande électorale. Cette interdiction couvre notamment les cérémonies publiques, les inaugurations d’équipements, les annonces de travaux ou les subventions à forte visibilité médiatique. L’objectif est clair : éviter que les élus sortants ne profitent de leur mandat pour renforcer leur image à l’approche du scrutin.

Depuis plusieurs semaines, les communes réunionnaises multiplient les initiatives publiques : coups de ciseaux symboliques sur de nouveaux équipements, poses de première pierre, remises de chèques à des associations ou à des familles. Pour certains habitants, ce foisonnement d’événements en un laps de temps réduit a tout d’une manœuvre électoraliste. « On a l’impression qu’ils veulent tout montrer avant que la porte ne se referme », souffle un habitant d’une commune de l’Ouest.

Si ces actions restent dans la légalité jusqu’au 31 août inclus, elles sont régulièrement critiquées comme relevant d’un opportunisme politique. La frontière entre communication institutionnelle et propagande électorale est parfois ténue. La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP), qui sera mobilisée dès l’automne, aura la charge de veiller au respect de ces règles. Tout manquement peut entraîner des recours devant les tribunaux administratifs et, dans certains cas, remettre en cause l’équité du scrutin.

Pour une partie de la population, ce « sprint des inaugurations » contribue à alimenter une défiance vis-à-vis des institutions. Beaucoup y voient un double discours : l’absence de projets concrets pendant des mois, suivie d’une accélération soudaine à l’approche de l’interdiction légale. D’autres, plus pragmatiques, considèrent que tant que la loi est respectée, ces annonces peuvent malgré tout profiter aux habitants, même si elles s’inscrivent dans un contexte électoral.

Ce phénomène n’est pas propre à La Réunion. À chaque cycle électoral, partout en France, les élus locaux profitent des derniers instants de communication autorisée pour marquer des points. Mais à l’ère des réseaux sociaux et de l’instantanéité médiatique, cette pratique est de plus en plus scrutée et critiquée par des citoyens attentifs aux enjeux de transparence et d’équité démocratique.

« la loi encadre très strictement la communication des collectivités locales à l’approche des élections. En effet, à partir du 1er septembre 2025, soit six mois avant les municipales de mars 2026, les maires et élus n’ont plus le droit d’organiser des inaugurations, des cérémonies de pose de première pierre ou de multiplier les communications institutionnelles mettant en avant leur action. »

 

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