Austérité imposée : à La Réunion, les forces progressistes sonnent l’alerte (Photos-Vidéos)

C’est dans une atmosphère déterminée que les membres de l’Union des Forces Progressistes (UFP), rassemblés autour d’Huguette Bello au Radisson, ont dénoncé les mesures d’austérité annoncées par le gouvernement Bayrou. Face à une série de réformes jugées brutales et injustes, les représentants de la gauche réunionnaise ont exprimé leur inquiétude, leur colère, mais aussi leur volonté de résistance.

❝ Une République sociale sacrifiée ❞

Le Premier ministre François Bayrou, nommé sans majorité parlementaire et sans légitimité électorale directe, a révélé un plan de rigueur qui provoque l’indignation : gel des prestations sociales, suppression de jours fériés, baisses de remboursements santé, coupes budgétaires dans les services publics… Pour les députés présents, ces mesures constituent une attaque frontale contre le pacte républicain, fondé sur la solidarité et les droits sociaux.

« La République doit être sociale » rappelle Huguette Bello.  Selon elle, ces annonces creusent davantage les inégalités dans les territoires déjà fragilisés, et frappent « toujours les mêmes : les retraités, les familles populaires, les précaires ».

 Motion de censure et propositions avortées

« Le gouvernement veut faire payer les pauvres pour les cadeaux faits aux riches », a martelé Karine Lebon, évoquant le rejet de la taxe Zucman sur les super-fortunes et l’absence de retour de l’ISF.

La députée, très critique envers la ligne droitière de l’exécutif, a dénoncé « une convergence des mépris » entre gouvernement et extrême droite, là où devrait émerger une convergence des luttes.

Du côté d’Émeline K/Bidi, la colère est nourrie par un constat parlementaire accablant : « Depuis mon élection en 2022, je n’ai jamais pu voter un budget pour la France ». À ses yeux, le recours répété au 49.3 et le rejet systématique des propositions fiscales portées par la gauche rendent la situation alarmante : « La démocratie est confisquée ».

 

Un impact social dramatique à La Réunion

Les représentants UFP présents, en autres Gilbert Laporte, Claude Hoarau, Evelyne Corbière, Emmanuel Séraphin, Perceval Gaillard, Jean-Hugues Ratenon ont insisté sur la violence du choc social attendu à La Réunion, où les indicateurs sont déjà critiques :

  • 76 % de la population dépend de la CAF
  • Plus de 230 000 personnes perçoivent le RSA
  • 18 % de chômage, jusqu’à 40 % dans certaines zones
  • Près de 120 000 personnes en situation d’illettrisme

« Ce plan, c’est institutionnaliser la pauvreté », affirme Karine Lebon. Les coupes dans la santé, notamment les 5 milliards annoncés, pourraient entraîner un « renoncement massif aux soins, des vies perdues, des morts évitables ».

La question des contrats PEC illustre ce désengagement : selon Huguette Bello, malgré les engagements sur 10 000 emplois aidés, les validations tardent. Pire, en 2026, l’État prévoit de ne pas renouveler d’emplois verts sans connaître l’enveloppe budgétaire, une mesure jugée « cynique » et « socialement irresponsable ».

Face à ce qu’ils qualifient de « quinquennat Macron-Le Pen », les représentants de l’UFP ne comptent pas rester inactifs. Si le gouvernement persiste dans sa stratégie, les élus appellent à une mobilisation populaire, estimant que « seule une véritable justice fiscale peut sortir la France de l’impasse ».

À La Réunion, comme dans l’Hexagone, le bras de fer ne fait que commencer…

 

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