Un rassemblement prévu de longue date par l’Union des forces progressistes de la Réunion menée par Huguette Bello, la présidente de PLR (Pour La Réunion) et également présidente de Région. Il a eu lieu ce dimanche matin 29 juin, à la salle Eos (au dessus de Hyper U) à Saint-André, en présence de plus d’un millier de personnes et de plusieurs élus. Ceux de la majorité municipale de Saint-André mais également celles et ceux venus d’autres communes de l’île.
Après le premier grand meeting de lancement en décembre 2024 au Barachois à Saint-Denis en présence de la ministre mauricienne déléguée à l’Environnement Joanna Berenger (voir notre photo de Une), l’Union des forces progressistes s’est réunie avec ses militants à Saint-André, commune gérée par la majorité municipale conduite depuis juillet 2020 par le maire Joé Bédier, président de l’UDSA (Union des Saint-Andréens).
Après le Nord en décembre, l’Est ce dimanche, l’Union des forces progressistes se réunira, d’ici aux prochaines municipales de mars 2026, dans l’Ouest, puis dans le Sud.
Joé Bédier : « à la Cirest, on a essayé de m’évincer dès le départ, mais j’avais un enregistrement »
L’Union des forces progressistes est composée de plusieurs partis et mouvements politiques (PLR, Progrès, APR, MCR, UDSA, LFI, Ré 974 et Réunion citoyenne) Elle avait réuni environ 2 500 personnes au Barachois en décembre dernier. Rappelons que la Plateforme menée par Ericka Bareigts, la maire socialiste de Saint-Denis et patronne du PS local, ne fait pas partie de cette Union des forces progressistes. Mais comme le souligne Patrick Lebreton, le plus important « c’est de ne pas s’invectiver pour pouvoir se retrouver au second tour ». Il est au micro d’Yves Mont-Rouge :
Ce matin à Saint-André, outre Patrick Lebreton (Progrès), plusieurs autres leaders sont intervenus parmi lesquels Joé Bédier, le maire de la commune suivi de Jean-Hugues Ratenon (député élu dans la 5ème circonscription), de Claude Hoarau et de Huguette Bello.
Joé Bédier qui, au terme de son intervention, a rappelé qu’il postulera de nouveau à la mairie de Saint-André en 2026, même si on le savait déjà. Raison pour laquelle, il a beaucoup insisté sur le fait que « ce n’était pas le sujet du jour ».
Joé Bédier qui a également dénoncé « un système qui était uniquement fondé sur le pouvoir », en ciblant l’ancienne majorité. Il a rappelé qu’il a fait condamner l’ancien maire à 10 ans d’inéligibilité, à 50 000 € d’amende et à 2 ans de prison dont 1 an avec sursis « mais que « Jean-Paul Virapoullé a pu échapper à la prison ferme en raison de sa maladie mise en avant par son avocat ».
Joé Bédier a également parlé de la Cirest, en expliquant « qu’ils ont essayé de m’évincer depuis le début. Ils avaient monté un complotage pour virer tous les élus de la majorité municipale Saint-Andréenne afin de mettre à notre place Jean-Marie Virapoullé et son père Jean-Paul Virapoullé. Mais j’avais un enregistrement et lorsque que je l’ai montré à Stéphane Fouassin et aux autres élus de l’Est, ils ont eu peur et ont recomposé le conseil communautaire en intégrant les élus de la majorité de Saint-André; Des gens malhonnêtes et des calculs politiciens abjects », a dénoncé Joé Bédier. Qui a par ailleurs fustigé la politique de Patrice Selly à la Cirest en prenant l’exemple de la gestion de l’eau : « il n »a rien fait, il s’occupait essentiellement de la SPL Estival dont le déficit s’élève aujourd’hui à près de 5 millions d’euros ».
Avant les élus, c’est une jeune cheffe d’entreprise, Marie-Emeline Voisin, qui a pris la parole.
Le député Jean-Hugues, qui arrivait de l’Assemblée nationale ce dimanche matin, a pris la parole pour dire son soutien à Joé Bédier et a rappelé « le travail fait depuis 2021 » par Huguette Bello, présidente de Région « pour rattraper le retard dans l’Est ».
Claude Hoarau, ancien conseiller général de Champ-Borne (il avait battu Louis Virapoullé en 1992), ancien député de la 5ème circonscription (de 1997 à 2002), a lancé un appel aux militants communistes de la section de Saint-André pour soutenir Joé Bédier en 2026. Selon lui, « Joé Bédier a gagné, gagne et gagnera »…
Les danseuses de Natyakalamani ont dansé pour le public présent.
Huguette Bello : « Cyrille Melchior est un autonomiste qui s’ignore »
Le mot de la fin est revenu à Huguette Bello, présidente de PLR qui a commencé par un constat de la situation géopolitique :
Avant de tomber s’en prendre aux « cavaliers de l’Apocalypse » de Nouvel’ R ainsi qu’à son « chef cavalier de l’Apocalypse » à savoir les maires qui composent le nouveau mouvement politique des droites et des centres mené par Cyrille Melchior, président du Département, qui pourrait se présenter aux municipales à Saint-Paul. « La droite locale ne fait que se regarder le nombril. Aucun élu de droite n’est aux côtés du peuple sur des dossiers importants comme la vie chère, le manque de logements, le chômage… La seule préoccupation de cette droite qui a l’oreille du gouvernement c’est de faire peur aux Réunionnais sur la question de l’évolution institutionnelle en voulant leur faire croire qu’avec la gauche ç a va être l’autonomie ».
Huguette Bello a déclaré que « Cyrille Melchior est un autonomiste qui s’ignore. Quand il va voir le ministre Bruno Retailleau, c’est pour demander plus d’adaptations pour la Réunion. C’est pareil lorsqu’il va voir les instances européennes. Il n’arrête pas de parler d’autonomie alimentaire, d’autonomie énergétique mais dans le même temps il dit : attention à la gauche qui veut l’autonomie, en citant l’Appel de Fort-de-France, qui n’est autre, en fait, qu’une demande de plus d’adaptations pour la Réunion. Nouvel’ R instrumentalise les peurs à des fins électorales de courte vue… Le chef cavalier de l’Apocalypse ferait mieux de s’occuper de sa collectivité qui ne cesse de brader le social, qui a renoncé à financer la bouteille de gaz en retirant les 3 euros du Département ». Huguette Bello a dénoncé « l’amendement honteux » de Jean-Paul Virapoullé ». Elle a poursuivi : « nous sommes la gauche qui n’a jamais abandonné les classes populaires. Zot l’a déjà vu un boug de droite à côté d’un travailleur, d’un docker ? ».
La présidente de PLR, patronne de l’Union des forces progressistes, a assuré Joé Bédier de son soutien aux municipales de 2026 – « Saint-André, vous pouvez compter sur nous »- tout comme l’Union des forces progressistes soutiendra « Jean-Hugues à Saint-Benoit », « Céline à Sainte-Marie », « Karine à Saint-Leu », « Fabrice à Saint-Louis », « Emeline à Saint-Pierre »…