Le groupe socialiste à l’Assemblée nationale a officiellement déposé, jeudi 26 juin, une motion de censure contre le gouvernement dirigé par François Bayrou. Cette initiative fait suite au refus du Premier ministre de déposer un projet de loi sur les retraites qui permettrait au Parlement de « débattre de tout », notamment du retour à l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans. Une promesse, selon le PS, faite par M. Bayrou en janvier dernier dans un courrier adressé aux parlementaires socialistes afin de garantir leur soutien au budget de l’État et de la Sécurité sociale.
Signée par les 66 députés socialistes et apparentés, la motion devrait être soutenue par les autres groupes de gauche issus de l’ancien Nouveau Front populaire. Toutefois, elle a peu de chances d’être adoptée, le Rassemblement national ayant d’ores et déjà indiqué qu’il réserverait une éventuelle censure pour le moment du budget, à l’automne. L’examen de la motion est prévu pour mardi prochain à l’Assemblée nationale. La France insoumise, qui regrette que le Parti socialiste ait refusé une motion de censure commune de toute la gauche, a annoncé qu’elle voterait tout de même ce texte, y voyant une « heure de vérité ».
Le Premier ministre est accusé d’avoir rompu sa parole et préempté le débat en écartant dès mars l’idée d’un retour à 62 ans, avant même la fin des discussions du « conclave » entre partenaires sociaux, qui se sont soldées par un échec. François Bayrou tient une conférence de presse jeudi à 17 heures à Matignon pour tirer les conclusions de ces échanges, dans une tentative de maintenir le cap malgré la fronde parlementaire. Cette motion illustre les fractures persistantes autour de la réforme des retraites et le climat politique tendu dans un contexte d’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale.