Gilles Hubert : “La Possession : une mairie en faillite morale »
Le groupe des « dissidents de la Possession » du conseil municipal composé de Gilles Hubert, Fabiola Lagourde, Edmée Dufour, Mireille Gerbith, Odile Abral, Marceau Julnon, Ahmed Houssamoudine, Frédérique Grondin se veut plus critique envers cet élu. Selon ce groupe, « La maire a couvert plutôt que protégé ». Voici le communiqué signé de Gilles Hubert et des autres élus du groupe.

« Il aura fallu plus de deux ans, une plainte pénale, des mois de souffrance psychologique, une demande de protection fonctionnelle contestée, l’omerta d’une majorité municipale, et enfin une décision de justice claire, pour que la maire de La Possession consente à demander la démission de Josian Acadine, élu de sa propre majorité, et tout cela par un simple post sur Facebook. Deux ans de silence, de dissimulation, de revictimisation. Deux ans de renoncements moraux.
La justice a condamné un élu de la majorité municipale pour des faits d’agression sexuelle à l’encontre d’une élue du conseil municipal. Des faits connus de la maire dès le départ, reconnus par leur auteur dans des échanges explicites, et pourtant… aucune mesure ferme n’a été prise.
Pire encore :
• la victime a été invitée à “laver le linge en famille”,
• un binôme de travail a été imposé entre elle et son agresseur,
• c’est elle qui a été privée de ses délégations,
• les membres du conseil ont été appelés à voter sans avoir eu accès aux preuves transmises à la maire,
• l’élue qui a eu le courage d’activer l’article 40 en signalant les faits au procureur était l’élue aux droits des femme de l’époque, et s’est vue évincée comme une malpropre
• d’autres ont été mises à l’écart pour avoir exprimé leur solidarité avec la victime.
Tout cela dans une mairie qui se réclame haut et fort de la “bienveillance”, de la “résilience” et du “participatif”.
Mais derrière ces mots, les actes ont manqué. La maire a couvert plutôt que protégé.
Elle a préservé des équilibres politiques au détriment des principes. Elle a trahi ce que des femmes, des militantes, des citoyennes espéraient : un engagement sincère en faveur des droits des femmes.
Car le féminisme n’est pas une posture.
Il ne peut pas être convoqué quand cela arrange, et balayé quand cela dérange. Il suppose des actes, du courage, et de la cohérence. Et dans cette affaire, aucun de ces trois éléments n’a été au rendez-vous. Nous, élus dissidents, dénonçons la perte de repères éthiques à laquelle nous assistons.
Et nous disons avec gravité : quand une majorité préfère le silence à la vérité, la protection des siens à celle des victimes, l’image à la justice, elle perd plus que du crédit politique – elle perd sa légitimité morale. La Possession mérite mieux.
Mieux que l’indifférence maquillée en neutralité. Mieux que la communication creuse en lieu et place d’une action courageuse. Mieux que la déception infligée à celles et ceux qui y croyaient sincèrement.
Aujourd’hui, la justice a reconnu les faits. Il appartient désormais à chacun – élu, citoyen, militant ou observateur – de regarder en face ce que cette affaire révèle : un système de pouvoir qui a failli là où il aurait dû protéger.
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