Le Premier ministre François Bayrou a présenté les grandes orientations de son gouvernement devant l’Assemblée nationale. Son intervention s’est articulée autour de la nécessité de stabiliser l’économie, de réformer les retraites et de moderniser l’appareil d’État, tout en visant à construire une société plus équilibrée et démocratique.
Relance économique et gestion budgétaire responsable
François Bayrou a mis en avant l’urgence de restaurer la stabilité économique du pays. Il a insisté sur l’adoption rapide des budgets de l’État et de la Sécurité sociale, afin de réduire la précarité et d’enrayer l’endettement croissant qu’il attribue à une responsabilité collective. Le gouvernement prévoit une réduction ciblée du déficit public, accompagnée d’un effort financier modéré des collectivités, fixé à 2,2 milliards d’euros.
Réforme des retraites : une priorité incontournable
Suspendue par le passé, la réforme des retraites revient au centre des débats. François Bayrou entend collaborer avec les partenaires sociaux pour aboutir à un consensus, sans écarter des sujets sensibles comme l’âge légal de départ. Il fixe un délai de trois mois pour conclure les négociations, à défaut de quoi le projet initial sera appliqué.
Modernisation de l’État et innovations technologiques
Le Premier ministre a annoncé la création d’un fonds dédié à la réforme de l’administration publique, financé par la vente d’actifs de l’État. Ce plan inclut une simplification administrative et l’adoption d’outils technologiques avancés, comme l’intelligence artificielle, pour améliorer les services publics et en accroître l’efficacité.
Démocratie et équité sociale
François Bayrou a souligné son engagement à renforcer la démocratie, notamment par l’introduction de la proportionnelle aux élections législatives et la création d’une “banque de la démocratie” pour soutenir financièrement les partis politiques. Il a aussi abordé des réformes touchant l’audiovisuel public et l’agriculture, tout en s’engageant à éviter des mesures impopulaires, comme le déremboursement de certains médicaments.
Une vision pour l’avenir
Le Premier ministre a rappelé l’importance de prendre en compte les aspirations des citoyens, notamment celles exprimées lors de la crise des gilets jaunes. Il a évoqué des réformes destinées à renforcer l’éducation, favoriser l’inclusion sociale et garantir une autonomie accrue pour la Corse, dans l’objectif de bâtir une société plus unie et solidaire.
Réactions et oppositions politiques
Le discours de François Bayrou a suscité des réactions variées parmi les députés :
•Parti socialiste : Ouvert au dialogue sur les retraites, mais opposé à toute réintroduction de la législation précédente.
•Écologistes : Décidés à voter la motion de censure.
•Éric Ciotti (Union des Droites pour la République) : A déploré un manque de solutions concrètes.
•Stéphane Peu (Gauche démocrate et républicaine) : A exprimé ses inquiétudes face à un immobilisme gouvernemental qu’il juge dangereux pour la stabilité nationale.
•Jean-Philippe Tanguy (RN) : A critiqué l’inaction face à la censure et son message politique fort.
•Mathilde Panot (La France insoumise) : A qualifié la politique du gouvernement de « dénuée de vision et sans avenir ».
•Boris Vallaud (PS) : A affirmé que le gouvernement ne reflète pas les valeurs de la gauche, rejetant le budget proposé.
•Laurent Wauquiez (Droite républicaine) : A promis un soutien critique au gouvernement, tout en jugeant chaque texte de manière indépendante.
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Le Premier ministre François Bayrou a dévoilé un programme ambitieux axé sur la réforme des retraites, la stabilité économique, et la modernisation de l’État. Il appelle à une unité politique pour relever les défis actuels, mais fait face à des critiques et des divergences au sein de l’Assemblée nationale. Les débats promettent d’être animés, chaque camp s’engageant à défendre ses priorités.
Réactions
PLR : « face à la crise démocratique sans précédent, le Premier ministre tente l’enfumage ! »
« Ce mardi 14 janvier, le Premier ministre François Bayrou a présenté son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. Loin de
répondre aux attentes pressantes des Français, ce discours s’apparente à une manœuvre d’enfumage face à une crise démocratique sans précédent.
Sous couvert de vouloir apaiser les tensions des différentes sensibilités politiques, le Premier ministre s’est livré à un exercice déconnecté des réalités sociales du pays. Il a centré son propos sur une morale économique rigide, justifiant les sacrifices au nom de la réduction de la dette. Les termes-clés de cette ligne économique restent inchangés : « rationalisation », « désendettement », « débureaucratisation », « efforts ». Une rhétorique déjà usée, responsable de la situation actuelle.
Des annonces en décalage avec les urgences sociales et démocratiques
Le Premier ministre a multiplié les annonces hétéroclites, de l’analyse des cahiers de doléances des Gilets jaunes au déploiement de l’intelligence artificielle dans les services publics, en passant par la création d’une banque de la démocratie et la promotion de la lecture. Autant de mesures qui ne répondent pas aux profondes fractures sociales et à l’exigence de transformation économique et démocratique
qu’appelle la situation actuelle.
Une gouvernance qui ignore la volonté populaire
Rappelons que ce gouvernement a été constitué en foulant aux pieds l’expression démocratique des dernières élections législatives, où les citoyens ont clairement manifesté leur volonté de changement radical. Les priorités sociales, écologiques et démocratiques exprimées par les urnes semblent aujourd’hui reléguées au second plan.
Pire encore, ce gouvernement refuse de se soumettre à un vote de confiance, une pratique pourtant essentielle dans la plupart des démocraties parlementaires. Cette absence de légitimité directe ne fait qu’amplifier les inquiétudes, d’autant que la survie de ce gouvernement dépend de la non-censure exprimée par le Rassemblement national.
Sur la réforme des retraites et les Outre-mer : des réponses insuffisantes
Malgré les attentes des Français, aucune suspension de la réforme des retraites, pourtant largement contestée, n’a été annoncée. À la place, le Premier ministre propose une consultation supplémentaire. Si aucun consensus n’émerge, la réforme sera maintenue dans sa version actuelle : une réponse qui ignore la violence sociale qu’elle impose.
En ce qui concerne les Outre-mer, l’annonce d’un comité interministériel, déjà existant durant le précédent gouvernement reste un geste insuffisant. Les ultramarins, confrontés à des urgences sociales et économiques spécifiques, méritent des actions concrètes et ambitieuses.
Une absence criante : le progrès social
Le PLR (Pour La Réunion) exprime sa profonde préoccupation face à ce discours qui marque une continuité avec les politiques d’Emmanuel Macron. Une fois encore, les aspirations populaires, qu’il s’agisse de justice sociale, d’écologie ou de démocratie, sont méprisées. Le terme majeur, qui aurait dû être au cœur de ce discours, et qui n’a jamais été prononcé, demeure : le progrès social. »