Motion de censure du NFP contre le gouvernement : Michel Barnier sauvé par le Rassemblement National

Le Nouveau Front Populaire (NFP) a déposé une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier vendredi dernier, le 4 octobre. Cette motion, signée par 192 députés de la gauche (LFI, PS et apparentés), reflète principalement un désaccord sur les orientations politiques du gouvernement ainsi que sur la “négation” des résultats des élections législatives, selon les députés de gauche.

Le vote à l’Assemblée nationale s’est déroulé ce mardi 8 octobre 2024. Mais faute de majorité à gauche, cette motion n’a pu être adoptée : 197 voix contre la majorité qui est de 289 députés. Le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen a voté contre la motion de censure du NFP. La  motion de censure n’a donc pas obtenu le soutien nécessaire pour renverser le gouvernement. Le texte, soutenu par 192 députés principalement issus de la gauche, n’a en effet pas pu convaincre le Rassemblement National de rejoindre la censure, rendant ainsi impossible d’atteindre la majorité requise pour faire tomber l’exécutif.

Cette première motion de censure visait à critiquer les politiques du gouvernement, mais l’absence d’un large soutien, en particulier à droite, a rendu le vote infructueux. Le Premier ministre Michel Barnier sort renforcé de cette épreuve, bien que ce type de motion illustre les tensions politiques actuelles au sein de l’Assemblée nationale, y compris d’ailleurs dans le groupe des députés d’Ensemble Pour la République (EPR) qui ne fait pas non plus de cadeau au chef du gouvernement. Il ne soutient pas le Premier ministre les yeux fermés.

Réactions

Jean-Hugues Ratenon, député LFI

« La motion de censure du gouvernement Barnier a été votée à 197 voix POUR. Donc
rejetée puisque la majorité est de 289. Le vote de cette motion était l’occasion de faire tomber ce gouvernement illégitime de part la nomination de Michel Barnier par Emmanuel Macron avec la bénédiction de Marine Le Pen.
C’était l’occasion de dénoncer les orientations du gouvernement, avec une politique des plus austères puisque Barnier prévoit de faire 60 milliards d’économies sur les dépenses sociales, des collectivités et de l’Etat. Ces restrictions vont toucher le secteur de l’emploi, de la santé, de l’éducation et même les retraités à qui le gouvernement programme de voler 6 mois de pension. Avec cette politique, ce sont tous les Français qui seront sanctionnés.
Voter la motion de motion de censure, c’était aussi l’occasion de sanctionner un gouvernement qui veut appliquer avec encore plus de rigueur la politique de Macron, un gouvernement qui reprend aussi les idées de l’extrême droite.
Je constate d’ailleurs et surtout que ceux qui se prononcent contre les mesures annoncées ont dit aujourd’hui « c’est niet, pas touche à Barnier ! ». Je pense à Madame Le Pen…par exemple. Nous voyons là l’hypocrisie choquante du Rassemblement National qui protège ce
gouvernement et qui attend avec patience de faire ses petits arrangements. Dans la même journée, Marine Le Pen et ses députés Playmobil sauvent Macron de la destitution et Barnier de la censure. Pour ma part, c’est en toute logique que j’ai voté la censure afin que les choses changent et je combattrai toujours la politique menée par Macron depuis 7 ans. »

Perceval Gaillard, député LFI

« Madame Le Pen protège le Président Macron et son gouvernement. En décidant de s’abstenir lors de l’examen de la procédure de destitution d’Emmanuel Macron par la Conférence des présidents de l’Assemblée, madame Le Pen a laissé tomber le masque : elle est l’assurance-vie du Président de la République et de son gouvernement.

Tous les groupes du Nouveau Front Populaire ayant voté pour la poursuite et les autres contre, c’est l’abstention du Rassemblement national qui a fait pencher la balance pour enterrer la procédure. Une fois de plus, Emmanuel Macron peut remercier sa meilleure alliée qui lui tire une belle épine du pied.

En rajoutant à cela le fait que le Rassemblement national ne votera pas la motion de censure contre le gouvernement Barnier lui permettant ainsi de mettre en place sa politique austéritaire et antisociale, le constat est clair : monsieur Macron et madame Le Pen gouvernent ensemble par l’intermédiaire de monsieur Barnier. Qui peut donc croire désormais que le Rassemblement national incarnerait le changement et l’alternative alors qu’il co-gouverne ouvertement avec Macron au mépris du résultat des élections ?

Seul le Nouveau Front Populaire propose une alternative capable de réduire les inégalités, de relancer l’économie, d’améliorer les conditions de vie du plus grand nombre, de planifier la transition écologique ou encore de refonder nos institutions ».

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