Parlant comme son petit-fils, Michel Vergoz déclare d’emblée que « les extrêmes, c’est très pas bon ! ». Le président du Mouvement Politique Trait-d’Union (MPTU) créé en novembre 2022 a tenu une conférence de presse ce jeudi matin, 13 juin, à Saint-Denis, entouré de Pascal Murat et de Dominique Panamballom, les membres de son mouvement. Laurent Virapoullé, actuellement hors du département, était en visioconférence durant cette rencontre avec la presse locale.
L’occasion pour Michel Vergoz, par ailleurs maire de Sainte-Rose et conseiller régional de l’opposition, de tirer les enseignements des élections européennes de dimanche dernier et de faire connaître la position de son parti quant aux prochaines législatives des 30 juin et 7 juillet, suite à la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale.
Concernant les résultats du scrutin de dimanche dernier, sur le plan européen, Michel Vergoz constate « avec satisfaction » que le Rassemblement National est en recul. En revanche, sur le plan national, il parle de « choc politique » et de « l’échec » qu’a subi le parti de la majorité présidentielle qui est passée de 23 sièges à 13 au parlement européen. D’où la décision d’Emmanuel Macron d’annoncer, juste après la proclamation des résultats des européennes, la dissolution de l’Assemblée nationale. « Une dissolution qui me rassure et qui était une évidence », dit-Michel Vergoz. « La majorité présidentielle a essayé d’établir de compromis avec la droite depuis plusieurs mois déjà pour ne pas infliger à la France une guerre de tranchée de 3 ans, elle a tout fait pour ramener une partie de LR au sein de la majorité lors du dernier remaniement ministériel mais la droite a toujours refusé. Et l’on voit aujourd’hui Eric Ciotti, président de « Les Républicains » qui s’allie avec le RN. Le message est clair », estime le président du MPTU.
Concernant le Front populaire que les partis de gauche appellent de leurs vœux, Michel Vergoz, qui a été socialiste durant 40 ans, souligne « qu’il ne pourra pas avoir un Front populaire bis. N’insultez pas l’histoire ! ». Selon lui, le message que souhaite lancer Emmanuel Macron à la population, à travers cette dissolution, c’est : « vous pouvez encore débloquer cette situation en votant contre les extrêmes les 30 juin et 7 juillet ».
Michel Vergoz se dit « inquiet » lorsqu’il évoque les taux d’abstention en Outre-mer. Il parle « d’indécence » ou encore de « réelle rupture de confiance », avant de dire : « nous sommes tous en danger ». Il rappelle toutefois qu’à Sainte-Rose, dans sa commune de 6 500 habitants, le taux de participation a été de 41% (contre 26% à la Réunion) et que les Sainte-Rosiens ont voté à 47% en faveur de la liste de Valérie Hayer, candidate de la majorité présidentielle, « quand celle-ci n’a totalisé que 8% des suffrages à Saint-Pierre et 7% à Petite-Ile », où les deux maires sont « Macron-compatibles ».
Après avoir rappelé les actions du gouvernement en faveur de la Réunion (récupération de la dépense de 650 M€ du RMI, recentralisation du RSA, soit 30 millions d’euros par an, réévaluation de l’indice des fonctionnaires, réindexation des retraites sur l’inflation et le seuil de l’ASPA de 100 000 à 150 000 €…), Michel Vergoz a abordé la question des prochaines législatives.
Lui, personnellement, ne sera pas candidat mais son parti se donne jusqu’à ce dimanche pour négocier avec les sociaux-démocrates, la gauche et la droite républicaine, avant de donner des noms susceptibles de représenter le MPTU ou la majorité présidentielle dans les circonscriptions de l’île. « On va être au centre des débats même si on sait que le terrain est miné par des fake news du genre Marine Le Pen va mettre les Réunionnais hors de la Réunion si elle arrive au pouvoir alors que le RN réalise plus de 52% de voix à Mayotte. Cherchez l’erreur ! ».
Ecoutez le président du MPTU, il est au micro d’Yves Mont-Rouge :