Elections législatives les 30 juin et 7 juillet : on efface tout et on recommence !

Ce que vous voyez sur notre photo de Une n’est plus d’actualité. C’est du passé depuis dimanche soir. On remet la balle au centre. Les postulants.es à un mandat de député.es ont jusqu’à ce dimanche 16 juin pour déposer leur candidature auprès de la préfecture. Comme vous le savez, Emmanuel Macron, Président de la République, a décidé ce dimanche 9 juin, au terme du scrutin des européennes, de dissoudre l’Assemblée nationale et de renvoyer les 577 députés sortants devant les électeurs. Les élections législatives à deux tours auront lieu le 30 juin et le 7 juillet.

Les candidats ne disposeront de beaucoup de temps pour mettre tout leur attirail de campagne en place et pour affûter leurs armes. Depuis dimanche soir, on imagine que les partis politiques sont déjà en ébullition. Ça cogite dans les instances politiques ! Les tractations ont déjà débuté. Cette annonce du Président de la République vient en effet chambouler le calendrier politique. Après ces européennes, les partis politiques pensaient revenir devant les électeurs seulement en 2026 pour les municipales.

Or, Emmanuel Macron, a décidé de rebattre toutes les cartes. A la Réunion, nos 7 députés élus le 19 juin 2022 voient ainsi leur mandat écourté. Ils devront le remettre en jeu et retourner devant les électeurs dans leur circonscription respective. Ce qui suppose d’âpres négociations à gauche (avec un retour de la Nupes ?) comme à droite (le rassemblement des droites ?) ainsi que de  belles joutes électorales en perspective. Ce sera plus comme en 2022. La donne politique a changé.

Voici un rappel des résultats des élections législatives de 2022 à la Réunion :

Dans la 1ère circonscription

C’est le socialiste Philippe Naillet, estampillé Nupes, qui avait été élu au second tour avec 60,68% des suffrages (14 876 voix) face au divers-droite Jean-Jacques Morel, qui avait totalisé 39,32% des suffrages (9 640 voix). Un scrutin qui avait été marqué par un fort taux d’abstention (68,23%). Sur 85 938 inscrits dans cette 1ère circonscription, seuls 24 516 électeurs (28,53%) s’étaient exprimés. 17 candidats avaient été en lice au 1er tour. Gaëlle Lebon avait été la candidate du Rassemblement National. Elle avait totalisé 13,04% des suffrages. Depuis, elle a quitté le RN et a créé son propre parti politique : le Rassemblement Réunionnais. C’est Jean-Jacques Morel qui a pris, entretemps, plus précisément depuis les dernières sénatoriales de 2023, sa carte RN et qui devrait se présenter cette fois à la députation sous les couleurs du RN.

Dans la 2ème circonscription

C’est Karine Lebon (PLR/Nupes) qui est sortie vainqueur de la compétition avec 69,39% des suffrages (18 164 voix) face à la candidate Audrey Fontaine (Union des démocrates et des indépendants/UDI) qui avait obtenu 8 013 voix (30,61%). A noter également dans cette 2ème circonscription un taux d’abstention très élevé (70,83%). Sur 98 988 inscrits, 26 177 électeurs (26,44%) avaient accompli leur devoir civique. Il y avait 14 candidats dans cette deuxième circonscription dont celle du RN, Michelle Graja (8,19% des suffrages).

Dans la 3ème circonscription 

Nathalie Bassire (Divers droite) avait été élue avec 51,87% des suffrages (15 186 voix) face à Patrice Thien-Ah-Koon qui avait totalisé 14 091 voix (48,13%). Abstention : 64,44%. Sur 96 233 inscrits, 62 015 électeurs n’avaient pas daigné se rendre aux urnes dans cette 3ème circonscription. 13 candidats étaient en lice au 1er tour dont Didier Hoareau pour le Rassemblement National (13,62%).

Dans la 4ème circonscription

C’est une élue du Progrès de Patrick Lebreton qui avait été élue. Il s’agit de l’avocate Emeline K’Bidy (Progrès/Nupes) qui, en rassemblant sur son nom 61,33% des suffrages soit 27 532 voix) avait battu le sortant David Lorion (38,67%/17 363 voix), poulain de Michel Fontaine. Abstention : 55,82%. Sur 108 941 inscrits, 44 895 électeurs s’étaient exprimés. 11 candidats briguaient le poste de député. Parmi eux, la candidate RN, Annie-Claude dite Saphia Boucher (10,54% des suffrages).

Dans la 5ème circonscription

Jean-Hugues Ratenon (LFI/Nupes) avait remporté la victoire face à Ridwane Issa, 1er adjoint au maire de Saint-Benoit. Ratenon, le sortant, avait obtenu 17 748 voix (62,81% des suffrages) tandis que Ridwane Issa avait totalisé 10 510 voix (37,19% des suffrages). Le taux d’abstention avait été de 65, 28%. Sur 87 703 inscrits 57 253 citoyens n’avaient pas voté. 9 candidats étaient de la compétition dont celle du Rassemblement National, Marie-Luce Brasier-Clain (9,01% des suffrages).

Dans la 6ème circonscription

Victoire de Frédéric Maillot (PLR/Nupes) au soir du second tour avec 52,99% des suffrages (12 659 voix) face à Alexandre Laï-Kane-Cheong dit Alek qui avait totalisé 47,01% des suffrages (11 229 voix). Abstention : 68,30%. Sur 82 050 inscrits, seuls 23 888 électeurs avaient fait le déplacement jusqu’aux urnes. 13 candidats avaient pris le départ du 1er tour parmi lesquels Valérie Legros (Rassemblement National) qui avait totalisé 8,78% des suffrages.

Dans la 7ème circonscription

Perceval Gaillard (LFI/Nupes) l’avait remporté face à Thierry Robert (divers centre). Le candidat soutenu par la gauche avait totalisé 51,23% des suffrages, soit 18 425 voix contre 48,77% (17 537 voix) à Thierry Robert. Sur 118 287 inscrits, 77 977 citoyens avaient boudé les urnes. D’où un taux d’abstention de 65,92%. 15 candidats étaient en lice dont Jonathan Rivière pour le RN (8,23% des voix).

Comme vous pouvez le constater, il existe une différence entre les scrutins. Autant le RN a toujours cartonné localement aux Européennes et à la présidentielle, autant il n’arrive pas à émerger réellement à l’occasion des autres échéances électorales même s’il faut lui reconnaître une certaine progression eu égard aux scrutins identiques passés.

Les gauches (PS/PLR/Progrès/PCR…) vont-elles ressusciter la Nupes, bannière sous laquelle elles avaient présenté des candidats. Rien n’est moins sûr car les relations se sont quelque peu tendues depuis les dernières législatives. Quid des droites (LR/MoDem/UDI/Divers droite…) locales ? C’est le casse-tête des partis depuis dimanche soir. Et un gros début de stress pour les députés sortants. En sachant que celles et ceux qui décrocheront un mandat de député.e le 30 juin ou le 7 juillet prochain siégeront à l’Assemblée nationale jusqu’en 2029, bien après la prochaine présidentielle de 2027.

En annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a dans le même temps chamboulé toute l’organisation électorale du pays en « dé-corrélant », si on peut dire, les législatives de la présidentielle, c’est-à-dire en remettant en cause le quinquennat instauré à l’époque par feu le Président Jacques Chirac.

 

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