Emmanuel Macron a pris la parole vers 23 heures ce dimanche 9 juin en pleine soirée électorale pour constater « la progression de l’extrême droite qui totalise près de 40% de suffrages » entre le RN et Reconquête. « La montée du nationalisme est un danger pour l’Europe », a-t-il ajouté après avoir pris connaissance des résultats de ce scrutin des Européennes. Il a aussitôt annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale conformément à l’article 12 de la Constitution. Cela fait partie de son pouvoir discrétionnaire. Les Français retourneront donc aux urnes pour élire les 577 députés de la Nation.
Le premier tour des législatives aura lieu le 30 juin prochain et le second tour se déroulera le 7 juillet. Les députés actuels vont devoir remettre leur mandat en jeu. C’est le cas également pour nos 7 députés de la Réunion : Philippe Naillet (PS) député de la 1ère circonscription; Karine Lebon (PLR) de la 2ème circonscription; Nathalie Bassire (Divers Droite) de la 3ème circonscription; Emeline K/Bidy (Progrès) de la 4ème circonscription; Jean-Hugues Ratenon (LFI) de la 5ème; Frédéric Maillot (PLR) de la 6ème et Perceval Gaillard (LFI) de la 7ème circonscription. Nous sommes donc repartis pour de nouvelles élections en l’espace d’une quinzaine de jours. Des élections législatives qui vont à coup sûr changer la donne politique dans ce pays, surtout après la large victoire du Rassemblement National aux élections européennes. Un risque certain que prend le Président de la République en décidant de cette dissolution.
Calcul politique ou coup de poker de la Macronie ?
La question que l’on peut se poser ce soir est la suivante : en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a-t-il réellement écouté la population qui a largement voté RN aux élections européennes ou ne cherche-t-il pas plutôt à piéger le Rassemblement National en le mettant devant le fait accompli ? En clair, pariant sur une autre victoire du RN aux prochaines législatives, l’on s’orienterait alors vers une cohabitation. Autrement dit, Emmanuel Macron reste à l’Elysée et nomme, au lendemain du 7 juillet, Jordan Bardella ou Marine Le Pen à la tête du gouvernement, dans l’espoir de voir le RN se planter d’ici à la prochaine présidentielle de 2027. Et dans celui aussi de pouvoir reprendre la main. Macron joue-t-il avec le feu ? Réponse au soir du 7 juillet prochain !