A Saint-Philippe, les candidats affûtent déjà leurs armes, persuadés que l’actuel maire Olivier Rivière ne sera plus maire le 23 mai prochain lorsque la Cour d’appel aura confirmé les réquisitions faites par l’avocate générale lors du procès du 25 mars dernier : 8 mois d’emprisonnement, 10 000 € d’amende et 3 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Nous n’en sommes évidemment pas là et personne ne peut anticiper une décision de justice.
Cela dit, si les juges de la Cour d’appel abondent dans le même sens que l’avocate générale, Olivier Rivière sera donc déclaré inéligible et il ne pourra plus occuper son fauteuil. Et comme le conseil municipal est déjà complet, que plus aucun élu ne pourra monter étant donné que l’opposition avait anticipé en faisant démissionner depuis longtemps tous ses colistiers, Olivier Rivière ne pourra organiser en interne son remplacement.
Si la Cour d’appel prononce son inéligibilité le 23 mai, des élections municipales seront organisées dans les trois mois suivant la notification de sa condamnation. Des rumeurs circulent selon lesquelles Olivier Rivière « pousser » son épouse (fonctionnaire territoriale à la mairie de Saint-Joseph) ou son père Guy Rivière, agent forestier à la retraite ou alors Jean-François Payet, l’un de ses adjoints (employé à la Sécurité Sociale à Saint-Pierre). Côté opposition, c’est le champ de tous les possibles : « Banian » de Selly pourrait soutenir Fred Salvan (fils de feu Hugues Salvan, ancien maire de la commune) ; Saint-Philippe fait partie d’un des cantons de Saint-Benoit dans lequel a été élu Bruno Robert, adjoint de Patrice Selly. Saint-Philippe fait aussi partie de la circonscription du député Jean-Hugues Ratenon qui pourrait positionner un candidat en cas de municipales partielles. Patrick Lebreton n’a pas non plus dit son dernier mot. S’il met la main sur Saint-Philippe, il pourra faire basculer la Casud. Il y a également Yohan Cervantes (ancien PS) qui s’affiche comme le candidat de la gauche. Il avait totalisé 12% des suffrages lors des municipales de 2020. Enfin, Wilfrid Bertile veille au grain. D’autres noms circulent : Fridelin Courtois, Magalie Guimart… Il va sans dire qu’une alliance dite de la majorité régionale (Selly-Bertile-Ratenon-Lebreton) pourrait facilement l’emporter face au camp de Rivière. On en saura plus après le 23 mai prochain.
Au tampon, cette fois, même cas de figure sauf que, si André Thien-Ah-Koon est déclaré inéligible par la Cour d’appel, le 23 mai également, il aura la possibilité d’organiser sa succession en interne. Autrement dit, c’est le conseil municipal qui décidera. Pas besoin de solliciter les suffrages des électeurs de la commune. Qui pour succéder à Tak ?
Son garçon Patrice, actuellement adjoint ? Jacquet Hoarau ? Laurence Mondon ? Charles-Henry Gonthier ? Allan Amouny ? Bernard Picardo ? Marcelin Thélis ? Des noms qui circulent, tout comme ceux de Monique Bénard et Nathalie Bassire… Quoi qu’on en dise, au Tampon, c’est toujours Tak qui détient les clés pour « taker » ou « détaker » la porte de la baraque, quelles que soient les velléités des uns, des autres.