Serge Latchoumanin (en polo blanc et avec des lunettes, au centre de notre photo d’archives à la Une) sera candidat aux élections européennes du 9 juin prochain sur la liste conduite par Nathalie Arthaud et Jean Pierre Mercier. Selon lui, concernant le chômage et le déficit de l’Etat « à La Réunion comme ailleurs, c’est au patronat de payer ! ». Il poursuit : « le gouvernement s’apprête à s’en prendre aux chômeurs pour renflouer les caisses de l’État.
Macron et Attal entonnent à tour de rôle le même refrain à propos des chômeurs qui seraient mieux payés que ceux qui travaillent et « se lèvent tôt ».
Mais voilà, la réalité, c’est qu’au lieu d’embaucher, les patrons licencient ou menacent de le faire si l’État ne les subventionne pas assez à leur goût. À La Réunion, tout ou partie des 49 salariés du journal Le Quotidien sont menacés de licenciements, car leur entreprise a été placée en liquidation et les repreneurs qui se sont manifestés veulent bien reprendre l’affaire, mais sans ses salariés ou en ne payant pas les primes de départ prévues dans la convention collective pour ceux qui ne veulent pas changer de patrons.
Et pourtant la direction du Quotidien a reçu des centaines de milliers d’euros d’aide de l’État à la presse et récemment 600 000 euros de la Région !
À la Case à Pains, le nouveau patron, Olivier Levy qui a racheté l’affaire en décembre 2021, dit
rencontrer des difficultés financières bien qu’il soit à la tête de douze boulangeries où il exploite 210 salariés qui lui permettent de réaliser un chiffre d’affaire de 14 millions d’euros. La Case à Pains a été placée mercredi 20 mars en redressement judiciaire. L’avenir se fait donc incertain pour ces deux centaines de travailleurs.
À Air Austral, la direction qui a reçu la bagatelle de 120 millions d’euros d’aides de l’État, ainsi que 30 millions d’euros de la Région, demande à ses 850 salariés de se serrer à nouveau la ceinture pour combler sa dette dont le montant n’a pas été communiqué (!) en acceptant de faire une croix sur leur 13ème mois et de voir leurs salaires baisser de 10 % avec la menace, en cas de refus, de voir mis en place un plan de sauvegarde des emplois ou des licenciements économiques !
Cela rappelle étrangement la sauce à laquelle ont été mangés les salariés de la SPL Estival victimes de la gabegie de leur ancienne direction qui avait creusé un trou de 3 millions dans la caisse de l’entreprise et à qui la nouvelle direction, élus de la Cirest et responsables syndicaux réunis ont imposé des baisses de salaires pour la renflouer, avec là aussi, en cas de refus, la menace d’être licenciés !
Bien d’autres exemples pourraient être cités sur la place montrant que les chômeurs sont en fait
d’anciens travailleurs victimes de licenciements abusifs. En aucun cas, ils n’ont choisi de quitter leurs emplois. Ce sont leurs patrons qui les y ont contraints.
Alors si quelqu’un doit payer le déficit de l’État, c’est bien le patronat et pas ses victimes ! »
2024-04-01