Philippe Le Constant et Jean-Luc Julie, deux conseillers municipaux de l’opposition, tous deux de gauche (version Ratenon/Bello), ont tenu une conférence de presse ce mercredi matin, 27 septembre, à Bras-Fusil, avec à l’ordre du jour, deux points : « la situation financière scandaleuse de SPL Estival » et « les promesses non tenues du maire Patrice Selly ».
C’est d’abord Philippe Le Constant, ancien conseiller départemental de Sainte-Anne et ancien maire socialiste de St-Benoit (1999-2001) qui a pris la parole pour dire sa « colère et son inquiétude » par rapport à « la situation financière scandaleuse et catastrophique » de la SPL Estival depuis ces derniers mois. Une SPL financée à 95% par la Cirest dont le président est le maire de Saint-Benoit, à savoir Patrice Selly.
Philippe Le Constant a rappelé que c’est lui qui, en tant que président de la Cirest à partir de 2008, avait fait la proposition de création de la SEM Estival. A l’époque, le transport était géré par la RTE et le réseau Alizée. Il tient à préciser qu’au sein de la SEM, siégeaient des partenaires privés comme la Transdev, la Cepac, la Semac, la CDC. Il regrette que la Cirest de Patrice Selly décide quelques années plus tard de transformer cette SEM en SPL qui, de facto, a entraîné la suppression des partenaires privés au sein de la société publique et un manque de contrôle rigoureux.
Philippe Le Constant a par ailleurs fustigé le recrutement, ensuite par Patrice Selly, d’un élu, en l’occurrence Ludovic Alamélou, conseiller municipal de Bras-Panon, pour occuper la fonction de Pdg de cette SPL, « lequel s’est vu attribuer une rémunération mensuelle de 5 800€, sans compter 3 voitures de fonction en 2 ans. C’est scandaleux ».
« La Cirest a donné 21 millions d’euros à la SPL Estival en 2 ans »
L’élu de l’opposition bénédictine, qui ne siège pas à la Cirest, s’est dit également « choqué » d’apprendre dans la presse toutes les dépenses somptuaires et scandaleuses du Pdg de la SPL Estival. Il est revenu sur « l’incendie rocambolesque » du siège de la SPL ou encore « la participation financière de la SPL au financement du concert de Rema pour 48 000 € via un chèque à Booking Island, qui travaille en collaboration à Kartel Prod pour, officiellement, inciter les jeunes à prendre le bus afin de se rendre au concert… qui n’a pas eu lieu ». Philippe Le Constant constate aujourd’hui qu’au niveau des responsabilités « chacun se renvoie la balle », mais il laisse la justice faire son travail.
Il s’interroge, en revanche, sur « l’inaction » de Patrice Selly, qui assure aujourd’hui l’intérim de la présidence de la SPL, « mais qui, durant 2 ans, n’a pas réagi face à ce gâchis. Est-ce de la légèreté ? De la complicité ? », se questionne l’élu de l’opposition. Selon lui, « en 2 ans, la Cirest a versé 21 millions d’euros à la SPL Estival, c’est-à-dire la subvention annuelle de 8,4 M€ en 2022 et 2023 avec, en plus, une subvention complémentaire de 1 M€ en 2022 ainsi qu’une subvention de 3,2 M€ en 2023, sans oublier 200 000 € en début de cette année. Ce qui fait 21 M€ au lieu des 16 M€ habituels. Et malgré cela, il est annoncé un déficit de 1,5 million d’euro ».
Phillipe Le Constant précise encore : « Le Pdg de la Cirest et, par intérim, celui de la SPL Estival, a demandé aux maires de l’Est de financer ce déficit. Combien les Bénédictins vont-ils devoir payer pour essayer d’effacer cette gestion calamiteuse ? ». Il ajoute : « on a droit aujourd’hui à un véritable festival d’irrégularités et de malversations financières à la SPL Estival et ce sont les Bénédictins qui vont passer à la caisse. Je suis triste, inquiet pour le personnel et en colère face à un tel gâchis »
Jean-Luc Julie : « Patrice Selly n’a tenu aucune de ses promesses électorales »
Jean-Luc Julie s’est chargé quant à lui de la partie municipale pour commenter le bilan à mi-mandat du maire de Saint-Benoit. « 3 ans avant la fin de la mandature de Jean-Claude Fruteau, Patrice Selly avait quitté l’équipe majoritaire de Fruteau à laquelle il appartenait en dénonçant l’augmentation des impôts. Il a ensuite mené toute sa campagne électorale de 2020 en disant qu’il va baisser les impôts dans la commune, qu’il va rendre gratuite la cantine scolaire, qu’1 euro dépensé sera 1 euro utile… ».
Et Jean-Luc Julie de souligner : « pour les impôts, c’est raté ! Ils ont augmenté de 12% dont 2% correspondant à une augmentation de la taxe de la Cirest, une taxe qui n’existait pas. Le président de la Cirest a aussi augmenté la taxe des ordures ménagères ». Philippe Le Constant et Jean-Luc Julie sont au micro d’Yves Mont-Rouge :
https://www.facebook.com/100016989824186/videos/1721581685011095
Concernant le « 1 € dépensé, 1 € utile », Jean-Luc Julie rappelle que « 230 000 € viennent d’être dépensés pour des travaux sans appels d’offres au stade Allane qui avait été refait pour accueillir, entre autres, le concert de Rema; Lequel n’est pas venu. Et, en plus, aujourd’hui, le stade est non homologué, le maire a dû signer un arrêté pour interdire des matches. Cherchez l’erreur ! », ironise l’élu selon lequel « cette équipe d’assoiffés de pouvoir ne passent leur temps qu’à faire la fête tous les week-ends alors que les équipements sportifs de la commune sont dans un état lamentable. Les jeunes jouent sur des stades non éclairés. Sur 16 lampes au stade de l’Ilet, il n’y a que 3 ou 4 ampoules qui éclairent ».
Il poursuit : « il y a beaucoup d’affichage, mais rien de vraiment concret. Zéro logement livré à Saint-Benoit en 2022. Selly ne veut pas construire de logements sociaux. Or, 2000 demandes sont en attente dans la commune ». Jean-Luc Julie et Philippe Le Constant notent aussi « une souffrance du personnel communal : tentative de suicide, plus de 300 arrêts maladie sur 1200 agents… »
Lorsqu’on leur fait remarquer que Patrice Selly a tout de même hérité d’un déficit financier de près de 18 millions d’euros à son arrivée à la mairie, les deux élus répondent en chœur : « il est co-responsable de ce trou financier. Il a été avec l’équipe majoritaire de 2014 à 2017 et il a voté tous les budgets de Jean-Claude Fruteau durant cette période… Nous aussi quand on était arrivé au pouvoir à la mairie en 1983, il y avait un ro ». Nul doute que les conseils municipaux seront un peu plus animés à présent, à un peu moins de 3 ans des prochaines municipales !