Le 15 juin dernier, lors d’un conseil communautaire de la Cirest, Joé Bédier, maire de St-André et vice-président de l’intercommunalité, avait essayé de mettre le sujet sur la table concernant le changement de présidence tel qu’il avait été prévu par les maires de l’Est en juillet 2020. Une présidence tournante en effet qu’avaient entérinée les six maires de l’Est, à savoir 3 ans (de juillet 2020 à juillet 2023) pour Patrice Selly, maire de Saint-Benoit; Puis 3 ans (de juillet 2023 à 2026) pour Joé Bédier, maire de Saint-André.
Sauf que, depuis le début de cette année 2023, notamment lors de la présentation de ses vœux à la presse, Patrice Selly a laissé entendre qu’il souhaitait garder la présidence jusqu’à l’issue de la mandature, c’est-à-dire jusqu’à la fin des municipales de 2026. D’ailleurs, lors du conseil communautaire du 15 juin dernier, Patrice Selly a refusé de donner la parole à Bédier en début de séance, invitant ainsi son homologue de Saint-André, d’attendre la fin de la réunion pour intervenir dans le cadre des questions diverses. En réponse à l’intervention de Joé Bédier, le maire de Saint-Benoit a déclaré que le conseil communautaire n’était pas le lieu approprié pour discuter de ce sujet. Il invitait ses collègues à se retrouver dans le cadre d’une conférence des maires. (Voir article ci-dessous)
Mais depuis cette déclaration publique, ladite conférence des maires n’a jamais eu lieu. Sans doute, le maire de Saint-Benoit est-il plus occupé avec le scrutin des sénatoriales.
« La SPL Estival, un scandale financier »
Joé Bédier, lui, n’a pas l’intention d’en rester là. Il compte bien rappeler ses homologues maires de la Cirest à leur parole donnée et à la charte signée (sauf par Stéphane Fouassin, qui avait précisé à l’époque qu’il était un homme de parole). Rappelons que le document avait été paraphé par Patrice Selly (Saint-Benoit), Joé Bédier (Saint-André), Michel Vergoz (Sainte-Rose), Johnny Payet (Plaine-des-Palmistes) et Jeannick Atchapa (Bras-Panon) au terme d’une réunion qui s’était déroulée dans la nuit du 10 au 11 juillet 2020 à Bras-Panon, juste après les municipales de juin.
Interrogé ce mardi 29 août 2023 en marge de la conférence de presse consacrée à son bilan à mi-mandat à Saint-André, Joé Bédier qui « tient au respect de la parole donnée » a indiqué avoir pris son bâton de pèlerin, il y a environ deux semaines, afin d’aller à la rencontre de ses collègues maires pour les relancer par rapport à cette fameuse conférence des maires promise en juin dernier par Patrice Selly.
Joé Bédier précise avoir déjà rencontré les maires de la Plaine-des-Palmistes, de Sainte-Rose (aujourd’hui représentée au sein de la Cirest par l’adjoint Dominique Panambalom), de Salazie et de Bras-Panon. Il souhaite la tenue de cette conférence des maires à Bras-Panon, comme ce fut le cas, en juillet 2020, lors de la signature de la charte pour une présidence tournante de la Cirest.
Interrogé également sur la situation de la SPL Estival dont l’interim de la présidence est aujourd’hui assurée par Patrice Selly (la Cirest étant quasiment le principal financeur de la SPL), Joé Bédier a répondu : « cette situation catastrophique dans laquelle se trouve la SPL Estival ne m’étonne pas. Les élus de la majorité municipale de Saint-André qui siègent au sein de la Cirest avaient tiré la sonnette d’alarme dès le début, dès la nomination de Ludovic Alamélou, conseiller municipal de Bras-Panon et ancien bagagiste à Gillot, en tant que Pdg de cette SPL. Dès sa nomination, il s’est payé une DS7 avec toit ouvrant et intérieur cuir. Comme on a pu lire dans la presse, il y a 350 000 euros de factures injustifiées; Des repas de fête dans les restos, des anniversaires fêtées sur 3 jours avec du champagne coulant à flot. Patrice Selly n’était pas au courant de tout ça ? », s’interroge Joé Bédier.
Avant de poursuivre : « dès le départ, les élus de la majorité municipale de Saint-André ont refusé de participer à la transformation de la SEM Estival en SPL, Société Publique Locale. Laquelle est passée de 90 salariés à 140 en 3 ans, majoritairement des gens de Saint-Benoit. Aujourd’hui, le conseil d’administration a demandé le placement de la SPL en liquidation judiciaire. Laquelle n’est plus en mesure de payer ses salariés; Il est question de ne leur verser que 30%. C’est triste pour ces pères et mères de famille qui voient que, d’un côté, les dirigeants font la fête avec l’argent public et que, de l’autre, eux, les salariés seront privés de l’intégralité de leur salaire. Sans compter que ce sont les contribuables des communes de la Cirest qui vont devoir renflouer les caisses de la SPL Estival suite à ce scandale financier ».
En tout cas, vous l’aurez compris, Joé Bédier n’en a pas fini avec cette affaire de présidence tournante de la Cirest et donc, par conséquent, avec la SPL Estival financée à 95% par la Cirest.
Yves Mont-Rouge