La députée de La Réunion, Nathalie Bassire, a lancé une « Réflexion sur la souveraineté alimentaire en Outre-Mer. Dans le cadre du rapport sur « l’autonomie alimentaire en Outre-Mer » fait au nom de la Délégation aux Outre-Mer à l’Assemblée Nationale, j’ai souhaité apporter une contribution sur le point 2 du III de la 6ème partie intitulé « l’étroitesse des marchés locaux ne permet pas des économies d’échelle ».
« En effet, depuis la départementalisation, l’Etat et l’Europe ont permis par le biais de fonds importants de défiscaliser et d’investir massivement dans le capital au détriment du travail. Ainsi, à titre d’exemple, on a pu construire des abattoirs ou des usines agro-alimentaires sur-dimensionnés et sous-exploités, puisque le
matériel de production acquis est fabriqué à la base pour des marchés européens de plusieurs millions d’habitants. »
« Il est donc moins cher d’importer que de produire localement faute notamment d’amortissement suffisant de ces investissements disproportionnés : c’est probablement l’une des raisons des surcoûts de production dont souffre la production locale. »
« N’aurait-il pas plutôt fallu en Outre-Mer privilégier des petites unités artisanales plus adaptées aux marchés locaux avec des produits de qualité (yaourts, bières, viandes …) ? »
« Plutôt que d’investir dans le capital, cela aurait peut-être permis de privilégier le travail (main d’œuvre) et donc des emplois locaux et pérennes … »
« En favorisant en Outre-Mer une vraie concurrence d’unités de production à taille humaine (en lieu et place de monopoles ou oligopoles susceptibles de donner lieu à des ententes illicites et des prix qui ne baissent pas), et en permettant la création d’emplois donnant du pouvoir d’achat à un plus grand nombre de potentiels consommateurs, cela entraînerait une hausse de la demande, et les prix auraient fini par diminuer à terme notamment sous l’effet conjugué d’une concurrence
saine, d’une diminution du chômage et d’une augmentation conséquente de la demande. »
« Il est donc à mon sens pertinent de questionner sérieusement notre modèle économique si l’on veut réellement tendre vers l’autosuffisance et la souveraineté alimentaires de nos territoires ultramarins. »