Ça moucate grave au palais du Luxembourg, et ce n’est pas Gérard Larcher, le président du Sénat, qui me contredirait. Témoin une vidéo du huffPost sur Youtube datant du 21 juin dernier et relatant une brève séquence des Questions au Gouvernement. On y voit et entend la jeune sénatrice Elsa Schalck interpeller Jean-François Carenco, minitre délégué aux Outre-mer sur les conditions d’accueil des gens du voyage à Paris. La réponse du ministre est très courte et se termine par « la vie est ainsi faite et que c’est jamais facile », dit-il avant de s’effacer.
Gérard Larcher, président du Sénat, à propos de Carenco : « il est vraiment très nul, hein ! »
On voit alors le président Gérard Larcher passer la parole à une autre sénatrice, avant de se pencher rapidement vers son collègue à sa droite et l’entend sur la vidéo murmurer à l’oreille de ce dernier, en se moquant du ministre délégué : « Il est vraiment très nul, hein ! ». Son collègue lui répond, toujours en se moquant : « il se surpasse là ; Il s’est surpassé ».
Au Huffpost, l’entourage du président a bel et bien confirmé cette remarque en précisant qu’elle s’adressait au membre du gouvernement et non à Jean-François Carenco, à titre personnel. C’est (presque) du pareil au même
Sénatoriales : le sortant Michel Dennemont se retire; Rien de surprenant !
Voilà la transition toute trouvée pour vous parler des sénatoriales dont le scrutin, je vous le rappelle, même si vous en avez rien à cirer, se déroulera le 24 septembre prochain. Conformément à ce qui était dans l’air, Michel Dennemont, sénateur sortant, proche d’Emmanuel Macron, a officiellement annoncé, hier, jeudi 29 juin, son retrait de cette compétition électorale. Rien de surprenant. C’était déjà. Dans mon Ti Kozman du 16 juin dernier, concernant Michel Dennemont j’écrivais ceci : « De là à dire qu’il sera sur la ligne de départ, le 24 septembre prochain, au matin, je ne prendrai pas pour autant le pari ». L’avenir m’a donc donné raison.
Michel Dennemont, 74 ans depuis le 11 février dernier, ne sera plus candidat aux prochaines sénatoriales. Il a décidé de « faire une pause ». Il faut reconnaître que sa vie n’a pas été des plus faciles ces derniers mois durant lesquels il a connu des drames personnels. Reste à savoir précisément ce qu’il entend par « faire une pause ». Se préparerait-il pour les municipales de 2026 aux Avirons en vue de déloger Eric Ferrère du fauteuil de maire ? L’avenir nous le dira. Pour le moment, il s’en remet au MPTU (Mouvement Politique Trait d’Union) de Michel Vergoz. Il devrait d’ailleurs être présent à la conférence de presse qu’organise le président du MPTU, Michel Vergoz, ce vendredi matin, à 10 heures, à Saint-Denis avec à l’ordre du jour, justement, les élections sénatoriales. Michel Dennemont qui avait pourtant et publiquement été investi par Renaissance, le parti de la majorité présidentielle, par son responsable nationale Stéphane Séjourné, lors de son passage à Sainte-Rose. Lequel avait profité d’ailleurs de l’occasion pour rappeler qu’il en était de même pour Stéphane Bijoux à la députation européenne. En espérant que Stéphane Bijoux, bien que déjà investi, ne sera pas contraint lui aussi à jeter l’éponge avant les Européennes de 2024. Certaines rumeurs font état que « c’est Paris qui a demandé à Michel Dennemont de se retirer de la bataille des sénatoriales ». Ce qui voudrait dire qu’une investiture donnée par le patron national de Renaissance n’aurait pas beaucoup de valeur dans l’absolu. Pour l’instant, on en sait rien. Je poserai la question à Michel Dennemont ce matin. J’en connais, du côté de la Région de la Région, qui le regrettera car le sénateur Macroniste sortant aura été très précieux dans le dossier d’Air Austral.
Dans le « Ti Kozman » du 16 juin dernier, je vous avais également annoncé que Michel Vergoz avait pris son bâton de pèlerin et commencé les consultations, ce mot à la mode en cette campagne électorale. Lorsqu’on appelle quelqu’un pour lui demander si, par rapport à la rumeur, il est oui ou non candidat, ladite personne répond toujours par les mots suivants : « je consulte ». C’est le cas de Michel Vergoz, celui aussi de Mario Lechat… Deux pharmaciens de formation qui se seraient transformés en médecin pour « consulter » ?
Michel Vergoz : des caresses à Didier Robert, des yeux doux à Huguette Bello
En tout cas, pour le moment, Michel Vergoz n’a pas encore dit s’il sera candidat ou pas. Je sais, en revanche, que MPTU « consulte » pour constituer une liste. Une liste « centriste » proche de la majorité présidentielle car entre le « LR » Michel Fontaine, la « PLR » Huguette Bello et la « PS » Ericka, le MPTU semble avoir trouvé « un couloir centriste » avec Michel Vergoz lui-même à Sainte-Rose, Bachil Vally à l’Entre-Deux, les « Robertistes » de Saint-Denis (les conseillers de l’opposition municipale), Juliana M’Doihoma à Saint-Louis, Bruno Domen à Saint-Leu, quelques élus de Tak (André Thien-Ah-Koon) au Tampon et, pourquoi pas, des grands électeurs proches de Bello. Ça fait aussi parti des calculs du MPTU. Raison pour laquelle, Michel Vergoz, qui s’était depuis 2021 positionné comme un virulent chef de l’opposition face à la présidente Bello, se présente de plus en plus, à présent, comme un élu plutôt mielleux. Il dira même, en s’adressant à Mme Bello, en pleine séance : « je suis tout seul, madame, je représente Trait d’Union ». Il dira encore, concernant le bilan d’activité et le compte administratif 2022 de l’actuelle majorité régionale : « les chiffres sont les chiffres, ils sont là, je ne vais pas les triturer dans un sens contraire. Soyons objectif, je sens qu’il y a une volonté d’avancer, d’agir. Je leur souhaite le succès ». Les temps ont donc changé ; Changeraient-ils au gré des campagnes électorales. Ce fut une époque, campagne ou pas, Michel Vergoz faisait du « rentre dedans » systématique à feu Paul Vergès « le grand komandèr ».
(photo de Vergoz)
Aujourd’hui, l’âge aidant et la sagesse rentrant, Michel Vergoz, 73 ans depuis le 10 janvier dernier, n’a pas grand-mal à caresser Didier Robert tout en faisant des « yeux doux » à Huguette Bello au nom de Trait d’Union, un parti politique qui nécessite toutefois une certaine souplesse. Plutôt que « Trait d’Union », les mauvaises langues auront tendance à dire « grand écart ».
Le MPTU estime aujourd’hui – mais Michel Vergoz le dira sûrement mieux que moi ce matin, lors de la conférence de presse – qu’il pourrait ramasser un de voix aussi bien à droite qu’à gauche et « qu’il faut se rassembler pour faire gagner la Réunion ». Un slogan déjà entendu et que n’a pas inventé Michel Vergoz. Avant lui, Nassimah Dindar a présidé le Département avec les voix de droite, du PS et du PCR. Avant lui, Paul Vergès avait réussi le « Rassemblement » ou encore « l’Alliance ». D’autres ont fait « La Politique Autrement ». Certains diront « alliances de circonstances » ou encore « zembrokal », « cari la mélange ».
Ce qui est sûr, c’est que MPTU va se positionner comme le mouvement « partenaire » de Renaissance, parti de la majorité présidentielle et revendiquera légitimement l’investiture de Paris. Michel Vergoz, on le sait tous, après avoir été socialiste, est un Macroniste de la première heure, tout comme son jeune vice-président Laurent Virapoullé qui n’a pas eu peur de se présenter aux dernières législatives dans la 5ème circonscription comme étant le candidat soutenu par ce qui s’appelait encore La République En Marche ! (LREM)
Sauf que du côté de l’entourage de Michel Fontaine, personne ne manifeste une animosité quelconque envers Macron. Bien au contraire. « L’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron, Jean Castex, était venu à Saint-Pierre, ville de Michel Fontaine pour déambuler dans les rues avant la présidentielle de 2022 ; C’est avec le maire de Saint-Pierre qu’Elisabeth Borne, l’actuelle cheffe du gouvernement, s’était longuement entretenu lors de son séjour dans l’île en mai dernier. Certes, comme le veut le protocole, elle a rencontré la présidente de Région et le président du Département ; Elle s’est aussi rendue en visite chez Vergoz à Sainte-Rose mais c’est avec Michel Fontaine qu’elle s’est entretenue. Il ne faut pas non plus oublier que Serge Hoareau, maire de Petite-Ile, l’un des maires le mieux élu de France, et deuxième sur la liste LR aux sénatoriales, est également un Macroniste de la première heure, que le Président de la République s’était rendu dans sa commune en 2019 ; Sans compter que Viviane Malet, 1ère sur la liste LR et Nassimah Dindar, 3ème, sont des sénatrices proches du gouvernement et de la majorité présidentielle ; Elles ont voté la loi relative à la réforme des retraites. Pourquoi une liste centriste Vergoz aurait-elle, vis-à-vis de Paris, dans le cadre de ces sénatoriales, plus de légitimité qu’une liste Malet/Hoareau/Dindar, à savoir LR/Macroniste/UDI ? », s’interroge-t-on dans l’entourage du président local de « LR », qui n’exclurait pas une discussion entre Michel Fontaine et Michel Vergoz. Michel Fontaine que Michel Vergoz avait accusé, via une vidéo, juste après les régionales de 2021 d’être le fossoyeur de Didier Robert. A suivre !
Tak est rusé comme un renard. Il serait capable de vendre du shampooing à un chauve
D’après mes infos, c’est pas vraiment la voie recherchée par le MPTU. Par ailleurs, du côté de la droite, il est plus question d’un axe « Fontaine-Melchior-Tak ». Et pourquoi pas, via un partage des voix des grands électeurs, avec le PS et le PCR, contre le PLR de Bello ? Il n’y a rien de surprenant en politique.
De même qu’il y a beaucoup de bluff ou d’affichage trompeur en politique. J’en veux pour preuve cette photo que j’ai capturée hier sur « Clicanoo » le site internet du JIR sur laquelle on voit quasiment bras dessus-bras dessous le maire du Tampon André Thien-Ah-Koon et le directeur général du JIR Jacques Tillier, candidat comme vous le savez, aux sénatoriales du 24 septembre prochain. La seule chose que cette photo m’inspire, au-delà évidemment de toute la mise en scène qui a été savamment préparée lors de ce salon de l’emploi (ou de l’alternance), avec le photographe qui se trouvait là, par hasard, c’est que Tak est rusé comme un renard. Il serait capable de vendre du shampooing à un chauve. Je n’en dirai pas plus ! En parlant de Tak, ça me fait penser à une de ses élues Laurence Mondon, qui est vice-présidente du Département. Je vous en avais touché deux mots la semaine dernière concernant sa déclaration de patrimoine auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Je suis allé sur internet, j’ai tapé son nom sur le site de la HATVP, voici ce qui s’est affiché !
La bataille sera rude. Et comme le dit le proverbe, si on veut aller loin, il faut ménager sa monture. A mon humble avis, j’en connais au moins un qui a dégainé trop vite. Il risque fort de s’épuiser et de rendre les armes, un peu façon Dennemont, bien avant le 24 septembre. D’autres, plus rompus à l’exercice électoral, ont bien compris qu’il fallait se préparer à la fois moralement que physiquement. N’est-ce pas Mme Bareigts ? (Photo ci dessous)
Ericka Bareigts, toute contente d’avoir assisté, dimanche dernier, à l’assemblée générale du PCR à la salle Candin, à Saint-Denis. Elle était accompagnée des cadres du PS (Audrey Belim, Brigitte Adame) et du député Philippe Naillet. « Nous remercions le Parti communiste réunionnais pour cette initiative louable, ainsi que toutes les forces vives présentes à cette occasion. Ensemble, nous pouvons construire une société plus juste, plus équilibrée et plus solidaire. Ensemble, nous sommes déterminés à bâtir un avenir meilleur pour tous les Réunionnais. Restons mobilisés, restons unis ! », a-t-elle écrit sur son compte Instagram. En revanche, j’ai beau chercher, y compris avec mes lunettes, je n’ai pas trouvé un seul mot, une seule ligne sur le congrès de PLR de Mme Bello, qui avait eu lieu le 11 juin dernier, à Saint-Gilles. Je me suis renseigné. Le PS fait savoir qu’il n’a reçu aucune invitation !
Dimanche dernier, 25 juin, se tenait également le congrès du Progrès, parti de Patrick Lebreton, C’était à Saint-Joseph. Huguette Bello a fait le déplacement dans le Sud sauvage pour être aux côtés de son 1er vice-président de Région. Ces deux là s’apprécient beaucoup ; Il y a beaucoup d’affection entre les deux. Ils se font mutuellement une confiance totale. C’est assez rare en politique pour être souligné.
A l’instar d’Emmanuel Séraphin ou encore de Frédéric Maillot, le maire de Saint-Joseph et vice-président du Progrès est un peu considéré comme « le ti garçon » de Mme Bello. On pourrait en dire autant de la députée Karine Lebon, considérée comme « la petite protégée » de la présidente de Région. Laquelle a par ailleurs beaucoup d’admiration pour nombre d’élus du groupe majoritaire qu’elle prend toujours plaisir à écouter lors de leurs interventions respectives. Je l’ai constaté, pas plus tard que mardi dernier, lors de la session plénière. Je citerai par exemple Normane Omarjee (sur le désenclavement aérien et numérique), Patrice Boulevart (sur le déplacement, la mobilité), Lorraine Nativel (sur la continuité territoriale), Céline Sitouze (sur l’éducation), Patricia Profil (sur la culture) et d’autres qui maîtrisent parfaitement leurs délégations… Petit regret tout de même (peut-être ?) au fond d’elle, c’est que ces brillants et jeunes élus prometteurs tels que Normane Omarjee et Patrice Boulevart « appartiennent » à l’équipe Bareigts. Mais bon, rien n’est jamais figé. Et comme le disait si bien feu Paul Vergès, «il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas… ».
Mise en scène; Les Unes des journaux sont parfois trompeuses
J’aurai pu également vous parler des élus de l’opposition. Mais comme je vous l’ai dit précédemment, Michel Vergoz a souhaité adopter une nouvelle posture, celle de « mi aime zot tout’ » et s’est trouvé des points de convergence avec la présidente de Région sur le déplacement (ou le déboulonnage) de la statue Mahé de Labourdonnais, ou encore sur la vie chère et le « dock flottant ». Jean-Jacques Morel a essayé de titiller un peu la majorité sur son bilan. Les jeunes élus du groupe majoritaire sont montés au créneau. Et puis, il y a eu deux ou trois interventions aussi incertaines que maladroites de la part de Sandrine Aho-Nienne, l’élue de Saint-Pierre. Mais je préfère laisser au journaliste du JIR présent, ce jour là, le soin de commenter les prestations orales de « Madame » qui, petite précision tout de même, n’a pas encore gagné ses galons de cheffe de file de l’opposition régionale, comme j’ai cru le comprendre au détour de certaine lecture.
Je vous parlais de mise en scène tout à l’heure. Sincèrement, à la lecture de la Une du JIR d’hier, jeudi 29 juin (je l’ai vue de loin en allant acheter mes macatias), j’ai pensé que Sébastien Guyon et Mustapha Omarjee, respectivement adjoint et directeur de cabinet du maire de Saint-Paul, avaient passé la nuit au cachot, sans ceinture et sans portable. Rien de tout cela, et c’est d’ailleurs expliqué dans l’article que j’ai lu par la suite sur le web. Dans le cadre de l’enquête menée par la justice concernant une affaire présumée d’harcèlement, l’adjoint et le dir-cab ont été entendus selon le régime de la garde à vue, outil juridique qui permet des confrontations durant les auditions. Autrement dit, ils n’ont jamais été « chopés » comme des malpropres chez eux, au saut du lit, par les flics ; Ils ont répondu à une convocation qui leur avait été adressée depuis belle lurette, et, dans le courant de l’après-midi d’hier, après quelques heures d’auditions chez les gendarmes à Saint-Denis, ils sont tranquillement rentrés chez eux à vaquer à leurs occupations quotidiennes. En toute logique, avant de boucler leur enquête, les enquêteurs devraient selon toute vraisemblance, entendre le maire de Saint-Paul, Emmanuel Séraphin. C’est tout ! Tout le reste n’est qu’instrumentalisation, et les Unes sont parfois trompeuses !.
Je vous avais promis une suite concernant les emplois dits de cabinet de Didier Robert. Vraiment désolé. Semaine très chargée, je n’ai pas eu le temps de poursuivre la lecture des volumineux procès verbaux relatifs à cette enquête qui a été bouclée en décembre 2022. Ce sera pour la semaine prochaine fois.
Je souhaiterai finir par une vidéo qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Je veux parler de celle postée par une spectatrice, le 21 juin dernier, jour de la fête de la musique, vraisemblablement une habitante de la Possession, sur laquelle on voit Vanessa Miranville, la maire de cette même commune de l’Ouest, se déhancher voire même se contorsionner sur le podium au rythme de la musique techno. Suite à cette publication, on se serait en Pologne ou en Russie tant les critiques ont fusé comme des tirs de mitraillette ou de canons. Voici la vidéo !
https://www.facebook.com/cynthia.camel/videos/230031069893681
Personnellement, et ça n’engage que moi, je préfère 1000 fois des élus.es qui dansent (même s’ils/elles dansent mal) qu’aux élus.es qui mentent bien ! Pour la petite histoire, la personne qui a posté la vidéo ne s’attendait sans doute pas à une telle avalanche de commentaires très politisés. Elle a préféré tiré les choses au clair via un autre post: « Bonne Moune i commente mon publication o sujet vidéo miranville la Gard bien kwé zot i Di hein la v point ke li ma met en vidéo et ma pa critiqué c t la fête la musik ma f direct parce que n’a domoun dans mon famille t gg pa déplacer alors a zot la envie kozé koz mais Vien pa Dia moi la merd et pou info li donne pa moin Travail, alors ferme in pé zot ki kwa f don ». Sur ces mots plus qu’imagés, je vous souhaite un bon week-end…dansant !
Y.M.